C’est une tâche ardue. Prier, avoir les intentions pertinentes et les sentiments qui conviennent pour la prière. Mais parfois, D.ieu nous aide.
Il y a des moments où vous pensez à D.ieu. À Son unité, à Sa grandeur. Et votre âme s’enflamme et est attirée vers D.ieu. Vous avez presque l’impression d’obtenir plus que votre mise. Qui donc tire votre âme avec d’épaisses cordes d’amour ?
Les mots prononcés avant la prière de la Amida nous éclairent.
Ado-naï sefataï tifta’h, oufi yaguid tehilatekha – « D.ieu, ouvre mes lèvres, afin que ma bouche puisse déclamer Ta louange. »
Dans un discours ‘hassidique, Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi, l’Admour Hazakène, explique ces mots en renversant leur signification : « Quand ma bouche déclamera la louange, quand j’investirai des efforts pour étudier l’unité de D.ieu et ressentir de l’amour envers Lui à travers mes propres efforts, alors D.ieu ouvrira mes lèvres. Je ressentirai un niveau qui ne sera pas proportionnel à mes efforts, mais bien plus élevé que cela. »
Il me faut faire des efforts, devenir un réceptacle à même d’« entendre » et de se connecter à des niveaux supérieurs. C’est comme faire pencher un seau d’eau : c’est seulement lorsqu’il est suffisamment incliné que l’eau se répand d’elle-même. Ma bouche est un catalyseur, elle fait pencher le seau et les émotions débordent. Je le ressens dans mon âme. Je ne fais pas que créer des sentiments pour D.ieu, je les puise et je les laisse ensuite couler.
Quel est ce niveau supérieur dans lequel mon âme puise ? C’est la source de toutes les âmes juives, appelée Knesset Yisrael (voir L’étape préalable). Ce niveau de l’âme est dans un état constant de désir de se réunir avec D.ieu, comme un fœtus qui aspire au confort de l’utérus. Il « chante », pour ainsi dire, son désir intense et son aspiration à D.ieu lui-même.
Bien que nous puissions ne pas ressentir consciemment cela avant d’entamer le processus de la prière, à partir du moment où nous y avons investi des efforts, nous pouvons avoir accès à ce niveau supérieur. En énonçant les louanges de D.ieu et ayant des pensées qui nous conduiront à ressentir une passion pour D.ieu, nous donnons lieu à un effet de ruissellement sur notre âme. Nos efforts, pourtant limités, nous font mériter un flot surabondant d’aspiration à D.ieu.
Je fais un peu ; D.ieu fait le reste. Quand je prie de cette façon, je n’entends pas seulement le chant de ma propre âme, mais celui de la source de toutes les âmes : le chant de la Knesset Yisrael en haut qui brille avec éclat au sein des chants de tous les Juifs ici-bas. C’est pourquoi la prière est appelée « le cantique des cantiques ».
Comme le dit le Talmud : « Ouvrez une porte aussi petite que le chas d’une aiguille, et j’ouvrirai vos portes assez largement pour laisser passer les charrettes et les calèches. »
J’utilise mes propres facultés pour réfléchir à la grandeur de D.ieu, et D.ieu me gratifie de la possibilité de ressentir des émotions qui dépassent mes capacités naturelles.
Source : Inspiré par Likoutei Torah Chir Hachirim, chapitre 3-4 (tel qu’expliqué dans ‘Hassidout Mevouéret, Avodat HaTefila).
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