Vous êtes-vous déjà levé au milieu de la nuit pour aller chercher quelque chose ? Vous connaissez votre maison par cœur, chaque recoin, pourtant si la lumière n’est pas allumée, vous pouvez vous cogner à une chaise qui n’est pas à sa place, trébucher sur une pantoufle oubliée, voire marcher sur une pièce de Lego qui n’a rien à faire là. Aïe ! Je vous sens tressaillir en lisant ceci.

Car malgré votre parfaite connaissance de votre intérieur, si la lumière est éteinte, vous pouvez trébucher.

Si la lumière est éteinte, vous pouvez tomber

C’est pareil avec notre connaissance de D.ieu. Nous pouvons avoir la connaissance de l’existence de D.ieu, une conscience théorique générale, mais si la lumière n’est pas allumée, nous pouvons trébucher. Nous pouvons oublier Son existence et Ses désirs, et faire des choix incompatibles avec Son plan pour nous.

Nous devons allumer la lumière au quotidien. Et nous faisons cela en pensant consciemment à D.ieu. Quel est le moment approprié pour cela ? C’est la prière.

De fait, le but de la prière est de nous mettre dans un espace où nous pouvons contempler le fait que D.ieu est le Créateur du monde entier. Non seulement de penser qu’il n’y a qu’un seul D.ieu, mais qu’il n’y a rien d’autre que D.ieu.

Un instant, à partir du moment où D.ieu a créé le monde, n’y a-t-il pas désormais une autre existence ? C’est-à-dire, D.ieu et le monde ? Lorsqu’un artiste crée une peinture, il y a maintenant un nouvel élément présent dans le monde.

Mais la création de D.ieu ne ressemble pas aux créations de l’homme. Ses créations n’ont pas d’existence distincte de Lui, car Il recrée et maintient constamment en existence ces mêmes créations. C’est comme sous-entendre que lorsque je vois mon reflet dans le miroir, il y a maintenant deux moi. Ou suggérer qu’un rayon de lumière du soleil existe séparément, ou que cette lumière a un impact et affecte le soleil. Le soleil est le même soleil, que vous voyiez un rayon de sa lumière ou non.

L’univers entier est créé, pour ainsi dire, à partir d’un rayon de lumière émanant de la lumière de D.ieu. Bien que le monde dépende de D.ieu pour son existence, cette existence même ne change en aucune façon D.ieu, ni ne Lui « ajoute » une réalité distincte. Il n’y a pas de dualité ! Il n’y a que D.ieu, et ce qu’Il crée relève de Son existence essentielle.

C’est une prise de conscience. Une révélation. Rien n’existe vraiment de manière indépendante. Toute notre existence dépend de D.ieu ; ce qui signifie que D.ieu est le seul véritable Être.

Le fait est qu’il nous faut vraiment passer du temps à réfléchir à cette notion. La contempler. La retourner dans tous les sens dans notre tête, et comprendre au présent que tout être vivant ne respire et n’existe que par l’effet du renouvellement constant de sa création par D.ieu.

Ce monde et tout ce qu’il contient n’est pas là par hasard

La prière est conçue pour nous aider à réaliser cela. Encore et encore. Nous chantons les louanges de D.ieu et décrivons Ses merveilles en détail, et prenons conscience que ce monde et tout ce qu’il contient n’est pas là par hasard. Il ne pourrait pas exister sans D.ieu et il n’existe que grâce à Lui. En ceci tient littéralement l’objet de la prière : allumer la lumière dans notre esprit et imprimer en nous en termes non équivoques qu’il n’y a qu’un seul D.ieu, et qu’il n’est rien d’autre que Lui.

Voici donc le secret pour aimer D.ieu : tel que l’exprime la prière du Chema, le sentiment d’amour de D.ieu que nous serons en mesure de susciter en nous sera en proportion directe de notre effort de méditation sur le concept d’unité de D.ieu exposé ci-dessus. Parce que le moyen de parvenir à aimer D.ieu est de penser à Lui.

C’est pourquoi nous disons Chema Yisrael Hachem Elokeinou Hachem é’had, « Écoute, ô Israël : l’Éternel est notre D.ieu, l’Éternel est un. » En pensant à é’had – l’unité totale et absolue de D.ieu, alors, veahavta – nous arriverons à développer un véritable amour pour Lui.

Le secret est révélé.

Source : Inspiré par Likoutei Torah, Ta’hat achèr lo avadta, chapitres 2-3 (tel qu’expliqué dans ‘Hassidout Mevouéret, Avodat HaTefila).