La dépendance. L’addiction. Ces mots ont une connotation sinistre. Mais à un certain niveau, ne sommes-nous pas tous dépendants ? Ne sommes-nous pas tous un peu obsédés par ce qui nous tranquillise et par nos plaisirs ? Peut-être ne sommes-nous pas dépendants de substances dangereuses, mais nous avons tendance à l’être de nos sources de confort, aussi malsaines ou excessives soient-elles.

Comment pouvons-nous être libérés de notre implication profonde dans la matérialité et des pièges de celle-ci, et des moments d’ivresse qu’elle nous procure ?

En allant à la racine des choses.

Notre âme possède un pouvoir inné de connexion aux choses, aux idées et aux personnes. Cette capacité, appelée yessod, ou « attachement », n’est pas nécessairement mauvaise. Mais elle peut être mal orientée.

Au lieu d’utiliser le yessod pour nous connecter aux personnes qui nous entourent et à notre mission dans la vie, nous pouvons tomber dans le piège de la connexion à la technologie, à la nourriture, aux substances ou aux comportements. Nous créons un lien si étroit que nous ne voyons aucune issue.

Alors quelle est la solution ? Comment pouvons-nous nous extraire de nos dépendances ?

En redirigeant ce pouvoir de l’âme. En nous attachant fermement à D.ieu à travers une relation forte et intense. En forgeant une alliance avec D.ieu et en cimentant notre capacité à ledavka bo, à nous attacher à Lui.

C’est la théorie de l’attachement 2.0 : en nous attachant à D.ieu, nous nous libérerons des choses qui exercent un pouvoir sur nous. Au lieu d’attribuer des pouvoirs divins à une gratification instantanée, nous pouvons nous connecter au véritable D.ieu. En étant profondément connectée à D.ieu et à la spiritualité, notre âme pourra s’épanouir sans être emprisonnée par la tentation et la distraction.

Quelle est la manière d’y parvenir ?

C’est la prière.

Comme le décrit la littérature des Alcooliques Anonymes, une étape cruciale pour se remettre de n’importe quelle addiction est la 11ème des Douze Étapes :

« Nous avons cherché par la prière et la méditation à améliorer notre contact conscient avec D.ieu, tel que nous Le concevions, Lui demandant seulement de connaître Sa volonté à notre égard et de nous donner la force de l’exécuter. »

La prière ne se résume pas aux minutes que nous passons à prier. La prière consiste à cimenter une relation avec D.ieu si puissante qu’elle peut nous soutenir pendant toute la journée. En apprenant à écouter ce que nous disons pendant la prière et à voir avec l’œil de notre esprit comment la vraie force vitale de tout ce qui existe est D.ieu, nous développons non seulement un amour, mais une connexion très profonde avec D.ieu. Nous sentons Sa présence toute la journée.

La prière consiste à discerner à travers la matérialité du monde ce qui le maintient vraiment en vie et à troquer notre allégeance à nos plaisirs préférés (nourriture, technologie, drogue de choix) contre une conscience de la Puissance Supérieure.

Lorsque vous priez avec une telle sincérité, lorsque vous percez consciemment la superficialité du monde et que vous reconnaissez la seule vérité qui est que D.ieu est vraiment tout, alors ce sentiment dure toute la journée et est appelé emeth, « vérité », parce qu’il dure. Ce n’est pas une pensée fugitive, mais un réel renouvellement de votre pouvoir de l’âme de yessod : vous êtes lié-e à l’attachement à D.ieu. Vous pouvez laisser tomber les substances et, à la place, établir une relation avec D.ieu.

Et D.ieu rend la pareille. Comme l’écrit le roi David : « D.ieu est proche de tous ceux qui L’invoquent, de tous ceux qui L’invoquent avec vérité. »

Source : Likoutei Torah, Hakol Kol Yaakov, chapitre 2 (tel qu’expliqué dans ‘Hassidout Mevouéret, Avodat HaTefila).