La musique peut jouer avec nos émotions. Dans l’espace d’une même chanson, nous pouvons être élevé aux plus hauts sommets de la joie, puis dégringoler si les paroles ou la mélodie nous déchirent le cœur, suscitant en nous une profonde nostalgie ou même de la douleur.

Que devons-nous faire de notre passion ?

Les Lévites dans le Temple étaient de tels maîtres en musique que celle-ci induisait simultanément des émotions opposées, appelées « Ratso et Chouv » (« courir et revenir »). Leur service saint de production musicale s’exprimait dans la danse délicate entre l’élan d’aspiration à la spiritualité (« courir ») auquel répondait la canalisation de la passion dans l’accomplissement d’une mitsva matérielle (« revenir »).

Vient d’abord le fait de « courir ». Nous apprenons à connaître D.ieu et nous méditons sur le fait qu’« en Sa présence, tout est considéré comme néant ». Nous voyons à travers la surface de ce monde matériel, et nous voulons être libérés de la malhonnêteté et de l’égoïsme qui nous entourent de toutes parts. Notre âme s’enflamme d’amour pour D.ieu, et nous nous retrouvons totalement dans le verset des Psaumes qui s’écrie : « Mon âme a soif de Toi. »

Mais que devons-nous faire de cette passion ? Que faire de notre désir d’être spirituels ?

Diriger toute cette inspiration vers un acte pragmatique, tel que donner une pièce à la charité. Prendre tout cet enthousiasme enflammé et, au lieu de fuir le monde, faire demi-tour et y retourner tout droit. Cette étape est l’acte de « revenir », dans lequel nous canalisons notre passion pour D.ieu dans l’accomplissement de mitsvas concrètes. C’est pourquoi la Michna affirme : « Tu vis contre ton gré. » L’âme peut bien préférer se libérer de ce monde et expirer, mais D.ieu veut qu’elle demeure ici-bas et qu’elle Le serve avec le beau monde qu’Il a créé.

Mais alors, nous risquons de devenir trop à l’aise. Les préoccupations de la vie quotidienne peuvent nous faire oublier le feu qui nous habite. La Michna nous rappelle : « Tu meurs contre ton gré. »

Cela signifie de se libérer des contraintes du corps. Lorsque nous constatons que nous avons perdu l’intérêt et le désir de la spiritualité, il est temps de transcender à nouveau notre corps et de nous mettre à méditer sur D.ieu, pour laisser notre âme « courir » de nouveau.

N’oubliez pas de canaliser votre passion.

Un petit bout de Tanya : La vie est un cycle dans lequel nous créons de l’inspiration, nous la dirigeons ensuite vers l’action, puis nous recommençons.

(Inspiré du chapitre 50 du Tanya)