La situation est inquiétante. C’est vrai.

Il semble cependant que ce soit le lot de l’existence. Dans chaque vie, il se trouvera des périodes difficiles, des périodes d’épreuve et de crise. Certaines plus graves que d’autres. C’est ainsi, avant chaque matin, il y a une nuit. Avant chaque délivrance, il y a un exil. Avant chaque guérison, il y a une maladie.

En fait, non, pas forcément. Nous pouvons faire en sorte qu’il en soit autrement.

Je m’explique :

C’est la période où, parmi les courses pour Pessa’h, nous achetons nos Matsot Chemourot pour le Séder, et dans le Zohar, l’œuvre fondamentale de la mystique juive, la Matsa est appelée « le Pain de la Foi » ainsi que « le Pain de la Guérison ».

À ce propos, il est enseigné qu’il y a deux sortes de guérison : celle qui engendre la foi, et celle qui est engendrée par la foi. Avec cette différence : lorsque la foi est suscitée par la guérison, il demeure que l’on a été malade. Il demeure qu’il y a eu une nuit avant le matin. On a traversé une épreuve et on l’a surmontée. Mais lorsque la guérison est suscitée par la foi, il s’avère alors que la maladie n’a jamais existé. Que, comme lors de la Sortie d’Égypte, la nuit était lumineuse. Que l’on n’a jamais été dans une autre situation que dans les bras de D.ieu.

Ainsi, si vous êtes confinés à tourner en rond chez vous en vous demandant ce que l’avenir vous réserve, si vous êtes comme moi malade et priez comme moi pour que vos symptômes ne s’aggravent pas, rappelez-vous que le monde ne se dirige pas tout seul, rappelez-vous qu’il y a un Maître de l’existence qui a une relation personnelle avec vous et qu’Il est tout près de vous en ce moment-même. Nos Sages ont enseigné que la Présence Divine se trouve au-dessus d’un malade.

Toutefois, notre peuple n’est plus au stade de nouveau-né qui était le sien au moment de sortir d’Égypte. Aujourd’hui il nous revient d’allumer nous-mêmes la colonne de feu et d’éclairer la nuit qui nous menace. Depuis des milliers d’années, nos Sages et les héros de notre histoire n’ont cessé de nous donner les instruments et les exemples nous donnant la capacité de le faire.

C’est donc le moment de contempler notre vie, de l’injecter de sens, et de la rendre la plus belle possible. Jour par jour. Heure par heure. Minute par minute.

Et tout ceci dans la joie, qui brise toutes les limites !