Le Rav Messod Touboul, le bien-aimé directeur de l’école Beth ‘Hanna du mouvement ‘Habad-Loubavitch à Paris, est décédé le 20 mars, peu après avoir été infecté par le coronavirus. Il avait 64 ans.

Né à Marseille, Messod Touboul a grandi dans une famille juive non pratiquante de parents administrateurs d’école. Adolescent à la fin des années 1960 et au début des années 1970, il s’est lié avec le Rav Moché Lahyani, un ‘Hassid Loubavitch marseillais, et a commencé à se rapprocher de ses racines juives. Cette relation l’a amené à découvrir le Rabbi – Rabbi Mena’hem Mendel Schneerson, de mémoire bénie – et, de Marseille, il s’est rendu à Paris, où il a rencontré le Rav Chmouel Azimov, l’émissaire principal du Rabbi dans la Ville des Lumières.

Les deux devinrent extrêmement proches, et sur le conseil du Rav Azimov, Messod Touboul s’est installé à Paris à la fin des années 1970 et y a créé une école juive pour filles qui fut nommée « École Beth ‘Hanna », au nom de la mère du Rabbi, la Rabbanit ‘Hanna Schneerson.

L’école était la vie de Messod Touboul, et avec un courage et une détermination sans faille, elle n’a cessé de se développer sous sa direction, connaissant de nombreux agrandissements au fil des années. Étant devenue un réseau de 15 établissements, le besoin d’un emplacement central devint manifeste. 10 ans durant, Messod Touboul supervisa la construction d’un campus approprié ; enfin, en l’an 2000, le rêve devint réalité avec l’inauguration du campus Beth ‘Haya Mouchka – du nom de l’épouse du Rabbi, la Rabbanit ‘Haya Mouchka – dans le 19e arrondissement de Paris.

Aujourd’hui, l’école accueille près de 2 000 élèves de tous les milieux sociaux.

M. Touboul était connu comme un dirigeant chaleureux, attentionné et aimable. « Je peux attester qu’il connaissait le prénom de chacune des milliers d’élèves de l’école », a déclaré Yossi Bensoussan, qui a travaillé à ses côtés pendant plus de 20 ans en tant qu’administrateur de l’école.

Le Rav Chmouel Lubecki, un ami proche de la famille, a fait écho à ces mêmes sentiments. « Tous les quelques mois, il passait en revue les tests de chaque élève de l’école et écrivait quelque chose de personnel sur leurs résultats. Je me souviens qu’il m’a tendu la main et m’a personnellement rapporté combien de na’hat [satisfaction] je devrais avoir des progrès de ma fille à l’école. »

« Je ne peux même pas imaginer l’école sans M. Touboul, a déclaré Malka Zaks, la sœur du Rav Lubecki. Je me souviens quand j’ai passé mes évaluations de fin de primaire, j’étais particulièrement inquiète au sujet des épreuves de grammaire. M. Touboul s’est intéressé personnellement à moi, m’assurant que je n’avais rien à craindre. Le jour de l’examen, il s’est assuré que je puisse passer les épreuves dans les meilleures conditions. »

Messod Touboul à un farbrenguen du Rabbi dans les années 1970.
Messod Touboul à un farbrenguen du Rabbi dans les années 1970.

« C’est grâce à lui – grâce à sa croyance en mes capacités – que je me suis finalement inscrite dans un séminaire d’enseignantes. Je ne pensais pas nécessairement être faite pour ça, mais il m’a poussée, m’encourageant toujours à croire en moi. Il était un exemple vivant de ce qu’est un vrai ‘Hassid et il nous manquera beaucoup. Chaque fois que je repense à mon éducation, je me rends compte du rôle important qu’il a joué dans celle-ci. Avec beaucoup d’autres filles de l’école, je ne peux tout simplement pas imaginer la vie sans lui », a ajouté Mme Zaks.

En plus de son rôle de directeur d’école, Messod Touboul était le rabbin de la synagogue ‘Habad du 9e arrondissement de Paris, siège des bureaux centraux du Beth Loubavitch, rue Lamartine. Il était connu pour son style chaleureux et attentionné, s’asseyant régulièrement pour un farbrenguen ‘hassidique avec sa congrégation dans la synagogue qu’il dirigeait ainsi que dans la synagogue historique du 17 rue des Rosiers dans le 4e arrondissement, dans laquelle le Rabbi priait souvent quand il résidait en France du début des années 1930 jusqu’à l’invasion nazie en 1940.

Bien que Messod Touboul habitait à plus d’une demi-heure de marche du « 17 », il faisait la route chaque semaine, menant le groupe de ses fidèles.

Sa famille a signalé qu’il avait été atteint par le COVID-19, la maladie associée au virus, quelques jours seulement avant son décès et qu’il était en bonne santé avant cette date. À peine quelque jours plus tôt, il avait enregistré un cours vidéo sur la chaîne « Torah Times », délivrant le message hebdomadaire avec la passion et la vigueur qui le caractérisaient.

Il a quitté ce monde la veille du Chabbat 25 Adar sur le calendrier hébraïque – le jour de l’anniversaire de la Rabbanit ‘Haya Mouchka, dont le campus auquel le Rav Messod Touboul a consacré sa vie porte le nom.

Il laisse dans le deuil son épouse, Simha, et leurs enfants : Mena’hem Mendel, Levi Its’hak, Israël, Chmouel, ‘Hanni Hasky, Devorah Léa Nisenbaum, Ra’hel Marciano, ‘Haya Bittan et Perla Gabay.