Par la grâce de D.ieu,
25 Iyar 5711 [1951]
Brooklyn, NY
Au distingué ‘Hassid, qui craint D.ieu,
le Rav Yehouda Leïb
Je vous salue et vous bénis,
J’ai été heureux d’avoir de vos nouvelles par le Rav et ‘Hassid dévoué aux besoins communautaires, le Rav Eliahou Simpson, qui m’a également fait part du farbrenguen que vous avez passé ensemble dans un contexte ‘hassidique chaleureux, et d’après l’expression de mon beau-père, le Rabbi selon laquelle une réunion ‘hassidique réchauffe la tête, le cœur et même jusqu’au talon, lorsque l’on rentre chez soi d’un tel farbrenguen, on introduit dans son foyer la lumière et la chaleur de sorte que la maison devient plus lumineuse et plus chaleureuse qu’auparavant.
Vous savez sans doute ce que mon beau-père, le Rabbi, a raconté de nombreuses fois au nom du Baal Chem Tov, à savoir qu’un Juif à la capacité d’apprendre un enseignement pour sa manière de servir D.ieu de tout ce qu’il voit et entend, et en particulier de l’activité qui constitue son gagne-pain à laquelle il consacre un temps considérable – de nombreux jours dans l’année et de nombreuses heures chaque jour.
Votre affaire, que vous allez développer en un moment bon et fructueux avec votre nouvelle technique, consiste à prendre des sacs usagés qui, de ce fait, se sont chargés de bactéries et sont non seulement devenus inutilisables, mais peuvent même être dommageables à ce que l’on y placerait. On a donc cherché des solutions pour en supprimer les bactéries, et l’un de ces moyens est de disposer ces sacs dans un lieu fermé que l’on chauffe à une température plus élevée que d’ordinaire à laquelle les microbes ne résistent pas. Les sacs sont alors purifiés de toute contamination et peuvent être utilisés de nouveau.
La même chose est vraie s’agissant de notre vie : lorsque le Bon Penchant fait son apparition chez l’homme quand il atteint l’âge de treize ans, l’homme est déjà « usagé » par l’action du Mauvais Penchant présent depuis treize ans déjà et celui-ci revendique une préemption sur le corps de l’homme, sur ses pensées, ses paroles et ses actions, arguant qu’il est l’aîné.
Il existe toutefois une solution pour que les pensées, les paroles et les actions ne soient pas aisément contaminées par les motivations égoïstes, les mauvaises idées et les intentions négatives du Mauvais Penchant : c’est se couper pendant un certain temps de l’atmosphère extérieure en se confinant dans les « quatre coudées » de la synagogue, de la yéchiva ou de la maison d’étude, et en s’y réchauffant plus que d’ordinaire par l’amour de D.ieu, l’amour de la Torah et l’amour d’Israël au point où son « sac » personnel sera désinfecté des bactéries du Mauvais Penchant, et ce qui y sera introduit demeurera sain et fonctionnel.
Et de la même manière qu’avec les sacs matériels une seule désinfection n’est pas suffisante pour obtenir un résultat parfait, le « sac » de l’homme, lorsqu’il s’éveille de son sommeil, doit être de nouveau rempli de chaleur ‘hassidique pour qu’il soit certain de réussir à servir D.ieu, étudier la Torah et accomplir les Mitsvot.
Je vous souhaite de connaître la réussite dans votre affaire, et puisse D.ieu faire que s’accomplisse en vous ce que mon beau-père, le Rabbi, a dit, citant l’Admour Hazakène, l’auteur du Tanya : « D.ieu accorde aux Juifs du matériel – une large subsistance –, et les Juifs transforment le matériel en spirituel », en utilisant ces moyens pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille de manière casher, ainsi que pour renforcer les institutions juives et la diffusion de la Torah.
J’espère avoir de vos bonnes nouvelles.
Avec ma bénédiction pour une joyeuse fête, et pour recevoir la Torah de manière joyeuse et profonde.1
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