L’Admour Hazakène envoya un jour un messager à deux ‘hassidim dévoués qui habitaient la même ville. Le messager rendit visite au premier ‘hassid. « Le Rabbi m’a envoyé vous dire qu’il a besoin de fonds [pour l’une de ses activités] », expliqua-t-il.
– De combien le Rabbi a-t-il besoin ?, demanda l’homme.
– Il n’a pas précisé de montant, répondit le messager. Il m’a simplement demandé de vous transmettre ce message.
– Si tel est le cas, répondit-il, patientez quelques instants, je vais préparer quelque chose immédiatement.
Il fouilla sa maison et rassembla tout l’argent dont il disposait. Le remettant au messager, il dit : « C’est tout ce que j’ai en ma possession en ce moment. Apportez-le au Rabbi et je verrai ce que je peux faire de plus. »
Le messager accepta l’argent et se dirigé vers la maison du second disciple. Il fut à nouveau accueilli avec le plus grand respect, et il répéta le message du Rabbi, recevant la même réponse : « De combien d’argent le Rabbi a-t-il besoin ? »
– Il n’a pas précisé de montant, répondit le messager. Il m’a simplement demandé de vous transmettre ce message.
– Dans ce cas, décida l’homme, je me rendrai auprès du Rabbi demain et je lui demanderai de combien il a besoin, et je lui donnerai tout ce qu’il demandera.
Lorsque le messager revint chez l’Admour Hazakène, il lui remit une seule enveloppe, nommant celui qui la lui avait donnée.
– Et qu’en est-il de l’autre personne ?, s’enquit l’Admour Hazakène. Lui avez-vous aussi rendu visite et transmis le message ?
– Je l’ai fait, expliqua le messager. Mais comme il ne savait pas de combien d’argent le Rabbi a besoin, il a dit qu’il viendrait ici demain et lui demanderait directement. Il est prêt à donner le montant spécifié par le Rabbi.
« La seule question est, murmura l’Admour Hazakène, sera-ce avant ou après l’incident ?... »
Déconcerté par les paroles énigmatiques du Rabbi, le messager quitta la pièce et rentra chez lui.
Le lendemain matin, le premier ‘hassid se réveilla et se rendit immédiatement chez le Rabbi pour lui demander s’il devait faire autre chose. Dès son entrée, l’Admour Hazakène lui dit : « Tu dois quitter ta ville pour habiter un nouvel endroit. »
Entendant cela, il rentra immédiatement chez lui et vendit ou donna la plupart de ses biens. Il chargea son chariot avec quelques éléments essentiels et se mit en route, ne sachant pas où aller ni quoi faire. « Nous recevrons certainement quelque signe qui nous montrera où nous installer, dit-il à sa famille. En attendant, nous devons obéir aux instructions du Rabbi et partir. »
Le deuxième disciple se réveilla également tôt ce matin-là avec l’intention de se rendre chez le Rabbi. Se disant qu’il ne convenait pas de voyager avant de prier, il alla d’abord à la shul. Puis il rentra chez lui, déjeuna, dit à ses employés quoi faire en son absence, puis il rassembla une somme importante pour le Rabbi et se prépara à partir.
Il était sur le point de monter à bord de son chariot lorsqu’une tempête éclata et que la foudre frappa une maison voisine. Il ne fallut que quelques instants pour que toute la ville devienne un immense brasier. C’est à peine s’il réussit à se sauver, lui et sa famille.
Lorsque le Rabbi Maharach raconta cette histoire, il conclut :
« Les deux hommes étaient impatients de répondre à la demande de l’Admour Hazakène, mais avec une différence significative. Le premier ‘hassid avait compris que l’obéissance est primordiale, et il faut écouter les paroles du Rabbi même s’il ne les comprend pas. Le second ‘hassid savait aussi qu’il fallait écouter. Son obéissance, cependant, suivait sa compréhension. Lorsqu’il sut exactement ce que le Rabbi voulait, il fut prêt à répondre à la demande dans son intégralité, mais son engagement était basé sur sa propre compréhension. »
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