Il y a huit degrés de charité, l’un supérieur à l’autre.

[1] Le plus haut degré, au-dessus duquel il n’en est point d’autre, est de soutenir un Juif qui s’appauvrit en lui faisant un don ou un prêt, ou en s’associant avec lui ou en lui trouvant un travail pour le soutenir jusqu’à ce qu’il ne soit plus dépendant des autres...

[2] Un degré moindre de charité est de donner aux pauvres sans savoir à qui l’on donne et sans que le pauvre ne sache de qui il reçoit. Car c’est là une mitsva accomplie uniquement pour le Ciel, à l’image du « fond anonyme » qu’il y avait dans le Temple [à Jérusalem]. Là les justes donnaient discrètement et les bons pauvres étaient ainsi entretenus discrètement. Donner à un fond de charité et similaire à ce mode de charité, bien qu’il ne convient de donner à un fond de charité que si l’on sait que le responsable de ce fond est digne de confiance, sage et un bon gestionnaire, comme Rabbi ‘Hanina ben Téradyone.

[3] Un degré moindre de charité est quand le donateur sait à qui il donne, mais le receveur ne connaît pas son bienfaiteur. Les plus grands sages allaient discrètement glisser de l’argent sous les portes des pauvres. Il est bon et vertueux d’agir ainsi si les personnes responsables de distribuer la charité ne sont pas dignes de confiance.

[4] Un degré moindre de charité est lorsque l’on ne sait pas à qui l’on donne, mais le pauvre sait qui est son bienfaiteur. Les plus grands sages enveloppaient des pièces dans leurs capes et jetaient celle-ci par-derrière, et les pauvres venaient et y ramassaient les pièces, de sorte qu’ils n’aient pas honte.

[5] Un degré moindre est de donner au pauvre directement dans sa main, mais avant qu’il le demande.

[6] Un degré moindre est de donner au pauvre après qu’il ait demandé.

[7] Un degré moindre est de donner moins que ce qu’il convient, mais avec un visage bienveillant.

[8] Un degré moindre est de donner à contrecœur.