Quand se révèle le bien de Tamouz
Le 17 Tamouz – qui tombe cette année ce Chabbat – fut le théâtre de plusieurs événements tragiques de notre histoire, à commencer par le bris des Tables de la Loi face au Veau d’or et qui culminèrent avec la brèche percée dans la muraille de Jérusalem qui permit aux armées babyloniennes de s’y engouffrer et de conquérir, puis de détruire la ville lumière et le saint Temple. Ces événements marquèrent dans les consciences juives le mois de Tamouz d’un sceau dramatique, celui du « mois dans lequel débutent les Trois Semaines » de deuil pour la destruction de Jérusalem.
Cet état de fait dura plus de trois millénaires. Toutefois, il y a 88 ans, en 1927, les choses changèrent radicalement. Rabbi Yossef Its’hak Schneerson, le précédent Rabbi de Loubavitch de mémoire bénie, fut arrêté par les bolcheviks qui s’étaient lancés dans une guerre à mort contre le Judaïsme et les Juifs qui y étaient attachés. Les choses prirent cependant une tournure inattendue, et clairement miraculeuse, lorsque les mêmes autorités qui l’avaient arrêté et condamné à la peine capitale pour le « crime » d’avoir dirigé un réseau clandestin de rabbins et d’enseignants, furent contraintes de commuer sa peine en exil, puis de le gracier totalement et de lui permettre de quitter l’URSS pour rejoindre des territoires d’où il pourrait diriger son combat avec plus de liberté.
Cette victoire, cette délivrance, déclara le Rabbi précédent, ne fut pas celle d’un individu, d’un mouvement ou d’une communauté, mais de l’ensemble du peuple juif, y compris même de « ceux qui n’ont de Juif que le nom » pour le moment. À l’instar de la libération du premier Rabbi de ‘Habad le 19 Kislev 1799, celle-ci marqua le début d’un essor phénoménal du renforcement du Judaïsme et de la diffusion des sources du ‘Hassidisme dans le monde entier, essor qui a abouti à l’extraordinaire vitalité du Judaïsme que nous connaissons aujourd’hui. Le mois de Tamouz est désormais devenu « le mois de la libération ».
Dès lors, les jours du 12 et du 13 Tamouz dans lesquels nous commémorons et célébrons cette libération (cette année ce lundi 29/6 et mardi 30/6), permettent d’aborder le jour du 17 Tamouz comme ce qu’il est intrinsèquement : un jour d’intense proximité avec D.ieu, qui est amené à devenir un jour de fête à l’ère messianique. Cette année, comme le 17 Tamouz tombe un Chabbat, le jeûne et l’affliction qui l’accompagnent sont reportés au lendemain. Cependant, la proximité de D.ieu et la perspective messianique, elles, demeurent ce Chabbat dans toute leur puissance, permettant de qualifier ce jour de « Tov » Tamouz. Puissions-nous mériter que, de « reporté », le jeûne soit totalement et définitivement « repoussé », grâce à la venue du Machia’h.