Le sixième Rabbi de Loubavitch, Rabbi Yossef Its'hak Schneersohn (1880-1950), avait été arrêté le 15 Sivan 1927 par les agents de la GPU (la police secrète soviétique) et de la Yevsektsia (la « section juive » du Parti communiste) pour ses efforts pour préserver et à disséminer l'éducation et la pratique juive à travers l'empire soviétique. Incarcéré dans la tristement célèbre prison Spalerno de Leningrad, il y avait été interrogé et battu à de nombreuses reprises. Initialement condamné à mort, à D.ieu ne plaise, des pressions internationales avaient forcé le régime soviétique à commuer sa sentence d’abord à dix ans de travaux forcés en Sibérie, puis à trois d’exil à Kostroma, une ville de Russie intérieure.

Le 3 Tamouz, 18 jours après son arrestation, Rabbi Yossef Its'hak fut relâché de prison et reçu la permission de passer six heures chez lui avant de se présenter à la gare ferroviaire de Leningrad pour prendre le train qui l’amènerait en son lieu d’exil. De très nombreuses personnes se rassemblèrent à la gare à cette occasion. Bien qu’il sût que des agents de la GPU étaient mêlés à la foule, il s’adressa à celle-ci, l’encourageant à persévérer dans les actions pour lesquelles il avait été arrêté.

« Ceci, proclama-t-il, toutes les nations du monde doivent le savoir : seuls nos corps ont été envoyés en exil et soumis à une domination étrangère. Nos âmes n’ont pas été livrées à la captivité ni à un pouvoir étranger. Nous devons proclamer ouvertement et devant tous que toute affaire concernant la religion juive, la Torah, ses mitsvot et ses coutumes n’est pas soumise à une quelconque coercition. Personne ne peut nous imposer ses croyances, ni nous obliger à nous comporter contrairement à nos croyances ! »

(Le 12 Tamouz, après avoir passé seulement neuf jours en exil sur les trois ans que devait durer sa peine, Rabbi Yossef Its'hak fut avisé qu’il était libre de retourner chez lui. Peu de temps après, il fut autorisé à quitter l’Union Soviétique et s’établit à Riga, en Lettonie.)