Lois du culte de Yom Kippour : Chapitre Cinq

1. Tous les actes du service divin qu’il fait avec les vêtements blancs à l’intérieur du Heikhal doivent être effectués selon l’ordre que nous venons d’expliquer. S’il en a fait un avant l’autre, c’est comme s’il n’avait rien fait.

2. S’il a prélevé les poignées d’encens avant de sacrifier le taureau, c’est comme s’il n’avait rien fait. Ceci bien que le prélèvement se fasse dans le Parvis, car ce prélèvement est nécessaire au culte qui se fait à l’intérieur du Heikhal. Et de même, si le bouc a été sacrifié avant l’offrande du sang du taureau, c’est comme s’il n’avait rien fait. Ceci bien que le sacrifice se fasse dans le Parvis, car son sang doit être aspergé à l’intérieur.

3. Si le bélier ou le bouc du moussaf ont été sacrifiés avant les offrandes spécifiques à ce jour, c’est comme s’il n’avait rien fait.

4. S’il a aspergé le sang du bouc dans le Saint des Saints avant l’aspersion du sang du taureau, il aspergera le sang du taureau selon le protocole prévu avant de terminer son culte, puis sacrifiera un autre bouc dont il aspergera le sang dans le Saint des Saints selon le protocole prévu, et la première aspersion sera sans valeur.
S’il a aspergé le sang du bouc avant l’aspersion du sang du taureau pour les aspersions qui se font dans le Heikhal vers le rideau, il recommencera les aspersions du sang du bouc une seconde fois après les aspersions du sang du taureau.

5. Si le sang s’est renversé avant qu’il n’ait terminé les aspersions dans le Saint des Saints, il fera un nouveau sacrifice et recommencera les aspersions de son sang dans le Saint des Saints depuis le début du protocole.

6. Si le sang s’est renversé après qu’il a terminé les offrandes dans le Saint des Saints, alors qu’il a commencé les aspersions dans le Heikhal, il fera un nouveau sacrifice et recommencera les aspersions depuis le début des aspersions à faire dans le Heikhal.

7. S’il a terminé les aspersions dans le Heikhal et a commencé les offrandes sur l’Autel des Parfums et que le sang se renverse avant qu’il ne termine, il apportera le sang d’un nouveau sacrifice et recommencera les offrandes de l’Autel des Parfums depuis le début. Ceci, car chacun de ces trois protocoles d’aspersions représente une expiation à part.

8. S’il a terminé les aspersions sur l’Autel d’or et que le sang se renverse, il n’a pas besoin d’apporter le sang d’un nouveau sacrifice, car le versement des sangs qui restent sur le soubassement de l’Autel n’est pas un acte dont l’absence invalide le sacrifice. Si c’est le sang du taureau qui s’est renversé avant qu’il n’ait terminé toutes les aspersions, il apportera un autre taureau, prélèvera une seconde fois les encens avant la che’hita du taureau, apportera l’encens puis recommencera l’aspersion avec le sang du taureau.

9. Dans un tel cas, c’est ce dernier taureau par lequel le culte a été accompli qui confère l’impureté aux vêtements et qui est consumé au « lieu de combustion ».

10. Si le sang du taureau a été mélangé au sang du bouc avant que les aspersions de l’un et de l’autre séparément aient été terminées, il aspergera du mélange une fois vers le haut et sept fois vers le bas au titre du taureau, et une fois vers le haut et sept fois vers le bas au titre du bouc. S’ils ont été mélangés avant la dernière aspersion, il fera une aspersion vers le bas au titre du taureau, et une fois vers le haut et sept fois vers le bas au titre du bouc.

11. Si les bols se sont mélangés et qu’il ne sait pas lequel contient le sang du taureau et lequel contient le sang du bouc, il aspergera d’un bol une fois vers le haut et sept fois vers le bas, puis il aspergera de l’autre bol une fois vers le haut et sept fois vers le bas, et recommence une fois vers le haut et sept fois vers le bas avec le sang du premier bol. Il aura ainsi aspergé une fois du sang du taureau puis une fois du sang du bouc.

12. S’il a reçu le sang du taureau dans deux bols et reçu le sang du bouc dans deux autres bols et qu’un bol de sang du taureau et un bol de sang du bouc se sont mélangés, et qu’il ne sait plus lequel contient le sang du taureau et lequel contient le sang du bouc, il pratiquera les aspersions avec les bols qui ne se sont pas mélangés, et versera le reste et les bols mélangés sur le soubassement de l’Autel. Les bols qui se sont mélangés seront versés dans le ruisseau.

13. Le taureau de Yom Kippour, bien que le Grand Prêtre l’achète de ses propres fonds, ainsi qu’il est dit « Le taureau du ‘hatat qui est à lui » (Lévitique 16, 6), la Loi en fait le bien de tous ses frères les Cohanim, car s’ils n’ont pas une part en partage, il ne peut leur procurer le pardon.
C’est pourquoi, si le Grand Prêtre meurt avant que le taureau ne soit sacrifié, le Cohen qui prend sa place n’a pas à apporter un autre taureau, mais sacrifie le taureau du premier. On ne peut appliquer ici le cas de « un ‘hatat dont le propriétaire est décédé doit mourir », car un ‘hatat collectif ne peut être mis à mourir. Si le Grand Prêtre a déjà fait la che’hita et est mort avant les aspersions de son sang, le Cohen Suppléant rentre dans le Saint des Saints avec le sang de ce taureau pour terminer le protocole du Pardon.

14. Les deux boucs de Yom Kippour doivent être identiques de robe, de taille et de valeur, et doivent être achetés simultanément. Cependant ; s’ils ne se ressemblent pas, ils sont valables, et s’ils n’ont pas été achetés le même jour, ils sont valables.

15. Au cas où l’un de ces boucs serait mort: s’il est mort avant le tirage au sort, on choisira un autre bouc pour compléter la paire avec le vivant. S’il est mort après que le sort a été tiré, on apportera deux autres boucs et on recommencera le tirage au sort: si c’est celui destiné au sacrifice qui est mort, il dira que celui de la seconde paire qui a été désigné pour le sacrifice prend sa place, et si c’est celui envoyé à Azazel qui est mort, il dira que celui qui a été désigné pour être envoyé dans le désert prend sa place. Quant au bouc de la seconde paire restant, il paîtra jusqu’à être atteint d’un défaut, puis sera vendu et sa contre-valeur sera affectée à la caisse des offrandes facultatives, car un ‘hatat collectif ne peut être mis à mourir.

16. Si le taureau et le bouc de Yom Kippour se sont perdus, que l’on a choisi et offert des animaux en remplacement et que l’on retrouve les premiers, ils iront paître jusqu’à devenir inaptes à l’Autel, puis seront vendus et leur valeur ira à la caisse des offrandes facultatives. S’ils ont été retrouvés avant que les animaux désignés pour les remplacer soient sacrifiés, ce sont les premiers que l’on sacrifiera et les seconds iront paître jusqu’à devenir inaptes à l’Autel, puis seront vendus et leur valeur ira à la caisse des offrandes facultatives, car un ‘hatat collectif ne peut être mis à mourir.

17. Un défaut rend impropre le bouc émissaire, même si c’est un défaut appelé à disparaître. De même s’il devient inapte à l’offrande pour une question de temps, il est inapte. Ainsi si la maman chèvre de ce bouc a du être égorgée ce jour-là pour un malade en danger, l’envoi dans le désert qui a statut d’abattage ne peut être fait.

18. Si le bouc destiné au désert s’avère être tréfa, il est inapte, ainsi qu’il est écrit « il restera vivant » (Lévitique 16, 10).

19. Si le bouc est faible au point qu’il ne peut avancer, il le prend sur ses épaules, même si c’est Chabbat.

20. Si l’accompagnateur tombe malade, il fait accompagner le bouc par un autre.

21. Si l’accompagnateur devient impur, il rentre cependant dans l’enceinte du Temple, prend le bouc et sort, ainsi qu’il est dit : « (accompagné) par un homme désigné jusque dans le désert » (Lévitique 16, 21). Il importe que ce soit celui qui a été désigné pour cela, même si entre-temps il est devenu impur.

22. S’il a poussé le bouc et qu’il est tombé sans mourir, il descendra et l’achèvera par toute façon que ce soit. Il est permis de tirer profit des membres du bouc.

23. Si le toit du Heikhal s’est ouvert, il ne pratiquera pas les aspersions, car il est écrit : « dans la Tente d’Assignation ».

24. Si l’Autel (intérieur) n’a pas (encore) été inauguré par l’offrande des Encens, il ne pratiquera pas les aspersions, car il est dit : « l’Autel de combustion des encens » (Lévitique, 4, 7).

25. S’il manque à l’encens l’un de ses (onze) ingrédients, ou de l’herbe fumigène, il est passible de mort (s’il l’offre) ainsi qu’il est dit : « et qu’il n’en meure pas, car c’est par la vapeur des encens que je me révèlerai sur le Kaporet ». Et il est également coupable sur le fait d’avoir pénétré dans le Saint des Saints sans aucune mitsva. C’est pourquoi s’il est rentré par omission, mais a offert volontairement l’encens, ou est rentré avec un encens valide et un encens incomplet, il est passible de mort.

26. S’il a encensé le volume d’une olive de l’encens réservé au Saint des Saints dans le Heikhal, il est passible de mort.

27. Le prélèvement des poignées d’encens est un acte du culte, et à ce titre l’intention peut la rendre invalide. De même, le prélèvement des braises peut être invalidé par une intention étrangère, car les préparatifs du sacrifice sont comme un sacrifice.

28. S’il a prélevé l’encens du bout des doigts, ou du bord de la main, ou du bas vers le haut, ou s’il a prélevé d’une main puis de l’autre et les a rapprochées, ou s’il a laissé tomber l’encens sur le sol puis l’a ramassé, ou si le prélèvement a été fait par un autre qui lui a remis ensuite entre les paumes, ou s’il a prélevé et qu’il soit mort et qu’un autre Cohen soit rentré dans le Saint des Saints avec l’encens prélevé par le premier, tous ces cas sont douteux et il vaut mieux ne pas faire cette offrande. Mais s’il l’a faite, elle est agréée.

Ainsi se terminent les lois sur le culte de Yom Kippour.