Lois du culte de Yom Kippour : Chapitre Deux

1. Tout le cérémonial du sacrifice quotidien et du moussaf de ce jour est effectué par le Grand Prêtre revêtu de ses habits d’or. Tout le cérémonial spécifique à Yom Kippour est effectué en vêtements blancs.
Le cérémonial spécifique de ce jour-là concerne le taureau du Grand Prêtre, les deux boucs dont l’un sera envoyé dans le désert, l’offrande de l’encens dans le Saint des Saints ; tout ceci est effectué en vêtements blancs.

2. À chaque fois qu’il enlève ses vêtements et revêt d’autres vêtements, il doit s’immerger dans un Mikvé, ainsi qu’il est écrit : « Il ôtera ses vêtements de lin (...) il se lavera et revêtira ses vêtements » (Lévitique 16, 23 et 24).
Au total il s’immergera cinq fois et se sanctifiera les pieds et les mains dix fois.
Le matin il ôte les vêtements profanes qu’il porte, s’immerge, sort de l’eau et s’essuie et il revêt ses vêtements d’or, puis se sanctifie les mains et les pieds. Il offre le mouton du sacrifice quotidien, fait brûler l’encens de chaque matin (sur l’Autel d’or dans le Heikhal), entretient les bougies, apporte sur l’Autel extérieur les membres du sacrifice quotidien pour les brûler avec les galettes d’oblations et les libations, sacrifie le taureau et les sept moutons du moussaf de ce jour.
Ensuite il se lave les mains et les pieds, ôte ses vêtements d’or, s’immerge, sort de l’eau, s’essuie et revêt des vêtements de lin blanc.
Il se sanctifie les mains et les pieds et commence le service du jour de Kippour : toutes les confessions, le tirage au sort, l’aspersion des sangs à l’intérieur, la combustion de l’encens dans le Saint des Saints. Il confie le bouc à celui qui doit l’envoyer à Azazel, ôte les entrailles du taureau et du bouc qui devront être consumés sur l’Autel extérieur et confie les autres membres pour qu’on les brûle.
Ensuite il se lave les mains et les pieds, ôte ses vêtements blancs, s’immerge, sort de l’eau, s’essuie et revêt ses vêtements d’or, puis il se sanctifie les mains et les pieds.
Il offre le bouc expiatoire du moussaf du jour et son bélier, et le bélier du peuple. Ces trois derniers sont des holocaustes. Il fait brûler sur l’Autel extérieur les entrailles du taureau et du bouc qui doivent être brûlés puis offre le sacrifice quotidien de l’après-midi.
Ensuite il se lave les mains et les pieds, ôte ses vêtements d’or, s’immerge, sort de l’eau, s’essuie et revêt ses vêtements de lin blanc. Il se sanctifie les mains et les pieds puis rentre à nouveau dans le Saint des Saints pour en sortir l’encensoir et la cuillère.
Ensuite il se lave les mains et les pieds, ôte ses vêtements blancs, s’immerge, sort de l’eau, s’essuie et revêt ses vêtements d’or, puis il se sanctifie les mains et les pieds et fait brûler l’encens quotidien de l’après-midi et pratique l’entretien vespéral des bougies.
Ensuite il se lave les mains et les pieds, ôte ses vêtements d’or puis revêt ses vêtements privés, et il sort.

3. Toutes ces immersions et ces sanctifications se font dans l’enceinte du Temple ainsi qu’il est dit : « Et il se lavera le corps avec de l’eau dans un lieu consacré. » À l’exception de la première immersion qu’il peut pratiquer dans un lieu profane, car elle n’a d’autre but que d’augmenter sa concentration : s’il se souvient d’une impureté passée oubliée, qu’il se trempe avec l’intention de s’en débarrasser.
Si un Cohen a omis de s’immerger lors d’un change, ou ne s’est pas sanctifié pieds et mains lors d’un change ou entre deux temps du culte et a effectué ainsi son service, son service est valable.

4. Si le Grand Prêtre est vieux ou malade, on chauffe à blanc depuis la veille des barres de fer que l’on jette dans l’eau au matin, afin d’en atténuer la froideur (car les interdictions rabbiniques relatives à Chabbat ne s’appliquent pas à l’intérieur du Temple) ou on mélange de l’eau chaude aux eaux du mikvé afin d’en atténuer la froideur.

5. Chaque jour, le Grand Prêtre se sanctifie les mains et les pieds avec l’eau du kiyor, comme tous les autres prêtres. Aujourd’hui, il se sanctifie avec l’eau d’une cruche en or, pour la grandeur du jour.
Chaque jour, les prêtres montent sur l’Autel par le côté est de la rampe et en redescendent par l’ouest. Aujourd’hui, ils montent et descendent par le milieu, en présence du Grand Prêtre, pour son prestige.
Chaque jour, celui qui a été désigné par le sort pour prélever les braises de l’Autel utilise une pelle en argent pour prendre les braises, puis les transvase dans une pelle en or. Aujourd’hui, le Grand Prêtre prend les braises directement dans une pelle en or et c’est avec cette même pelle qu’il rentre dans le Heikhal, afin de ne pas l’épuiser dans des manipulations inutiles.
Chaque jour, la pelle d’argent utilisée avait une contenance de 4 kav (près de 8,8 litres). Ce jour, la pelle d’or contenait 3 kav (6,6 litres).
Chaque jour, la pelle était lourde, et ce jour il utilisait une pelle légère.
Chaque jour, le manche était court, et aujourd’hui le manche en était long pour prendre appui sur les bras du Grand Prêtre et lui éviter la fatigue.
Chaque jour, il y avait trois bûchers sur l’Autel, et aujourd’hui il y en avait quatre. On rajoutait un bûcher pour embellir l’Autel et lui donner plus de splendeur.

6. Lorsque la Torah enseigne « il fera pardonner pour lui, pour sa maison et pour toute l’assemblée d’Israël », la tradition enseigne qu’il s’agit de l’énoncé de sa confession. Donc il se confesse trois fois ce jour-là : une première fois pour lui-même, une seconde confession pour lui-même et tous ses frères les Prêtres. Ces deux confessions sont dites sur le taureau expiatoire qu’il offre en son nom, et une troisième confession au nom de tout Israël sur le bouc émissaire. Il mentionnait le nom ineffable à trois reprises dans chacune de ces confessions.
Que disait-il ? « Ô D.ieu , j’ai commis des erreurs involontaires, j’ai eu des faiblesses, je me suis rebellé contre Toi. O D.ieu, pardonne aux erreurs, aux faiblesses et aux péchés que j’ai commis devant Toi, selon les termes de ta sainte Torah : “Car ce jour-là, il pardonnera sur vous pour vous purifier de toutes vos fautes, devant D.ieu vous serez purifiés.” » Il aura donc mentionné trois fois le nom de D.ieu, et fera ainsi pour chacune des trois confessions.
Et lorsqu’il posera le sort sur le bouc expiatoire, il dira « en expiatoire pour D.ieu ». Donc au total il aura mentionné dix fois le nom de D.ieu, à chaque fois tel qu’il s’écrit, c’est à dire le Nom intégral.
Autrefois il élevait la voix lorsqu’il mentionnait le Nom. Mais lorsque les effrontés sont devenus légion, ils ont institué de le dire à voix basse, au milieu d’une mélodie, au point que même les prêtres les plus proches ne pouvaient l’entendre.

7. Tous les prêtres et le peuple qui étaient présents dans le Parvis, lorsqu’ils entendaient le Saint Nom sortir de la bouche du Grand Prêtre avec sainteté et pureté, se courbaient se prosternaient et tombaient à terre et s’écriaient « Béni soit à jamais le Nom de Son Règne glorieux ». Ainsi qu’il est dit « Car c’est le Nom de D.ieu que je proclame, rendez hommage à notre D.ieu » (Deutéronome 32, 3)
Dans ces trois confessions, il s’arrangeait pour terminer l’énoncé du Nom en même temps que l’assistance terminait cette bénédiction (19), et il leur souhaitait d’être pardonnés.
Toute la journée convient pour les confessions de Yom Kippour et pour la confession dite sur les « taureaux qui seront brûlés ».