Lois du culte de Yom Kippour : Chapitre Quatre

1. Voici l’ordonnance de tout ce qui se passe ce jour-là :
Vers minuit, on tire au sort celui d’entre les prêtres qui ira prélever les cendres sur l’Autel. Puis on prépare le bûcher de l’Autel, on enlève les cendres comme on le fait tous les jours, comme nous l’avons expliqué, jusqu’à arriver au moment du sacrifice de l’holocauste quotidien.
Lorsque arrive le moment de l’holocauste, on tend un voile de lin entre le Grand Prêtre et le peuple. Pourquoi un voile de lin ? Pour qu’il se rappelle que tous les actes spécifiques à ce jour sont effectués avec des vêtements de lin.
Il ôte ses vêtements personnels, s’immerge, revêt les vêtements mêlés de fil d’or, puis se sanctifie les mains et les pieds.
Il sacrifie alors le mouton du sacrifice quotidien en sectionnant la majeure partie de l’œsophage et de la trachée, puis laisse un adjoint achever l’abattage. Il reçoit le sang puis le verse sur l’Autel selon le protocole quotidien.
Il rentre ensuite dans le Heikhal pour y offrir l’encens quotidien du matin, et procède à l’entretien des bougies.
Il offre ensuite sur l’Autel les chairs du sacrifice quotidien, les ‘havitine et les libations, selon le protocole quotidien.
Il offre ensuite le taureau et les sept moutons du moussaf (sacrifice complémentaire) de ce jour.
Ensuite, il se sanctifie les mains et les pieds, ôte ses vêtements d’or, s’immerge, revêt des vêtements de lin blanc, se sanctifie les mains et les pieds, et se place près de son taureau expiatoire.
Le taureau est préparé entre le Oulam et l’Autel, l’avant vers le sud, la tête tournée vers l’ouest. Le Grand Prêtre se tient à l’est, le visage tourné vers l’ouest. Il pose ses mains sur la tête du taureau et se confesse.
Voici ce qu’il dit : « Ô D.ieu, j’ai commis des erreurs involontaires, j’ai eu des faiblesses, je me suis rebellé contre Toi, moi et les miens. Ô D.ieu, pardonne aux erreurs, aux faiblesses et aux péchés que j’ai commis devant Toi moi et les miens, comme il est dit dans la Torah de Moïse ton serviteur : “Car ce jour-là, il pardonnera sur vous pour vous purifier de toutes vos fautes, devant D.ieu vous serez purifiés.” »
Il procède ensuite au tirage au sort entre les deux boucs, attache une languette de pourpre sur la tête de celui qui sera envoyé et le met face à la porte par laquelle il sera envoyé, puis attache une même languette sur le cou du bouc qui sera sacrifié.
Il vient ensuite vers son second taureau, pose ses mains sur sa tête et se confesse une seconde fois. Voici ce qu’il dit : « Ô D.ieu, j’ai commis des erreurs involontaires, j’ai eu des faiblesses, je me suis rebellé contre Toi, moi et les miens et les fils d’Aharon, Ton peuple de saints. O D.ieu, pardonne aux erreurs, aux faiblesses et aux péchés que j’ai commis devant Toi moi et les miens et les fils d’Aharon, ton peuple de saints, comme il est dit dans la Torah de Moïse ton serviteur : “Car ce jour-là” »
Il égorge ensuite le taureau, en reçoit le sang, et le confie à un aide qui l’agite afin qu’il ne coagule pas, et qui se tient sur la quatrième marche à l’extérieur du Heikhal.
Il saisit ensuite la pelle et prélève des braises du feu de dessus l’Autel, du côté ouest, ainsi qu’il est dit : « de dessus l’Autel, devant D.ieu ».
Il descend de l’Autel et la pose sur une marche de la Cour.
On lui apporte alors une timbale et un récipient empli d’encens finement pilé. Il en saisit à pleines mains, ni trop serrées, ni trop lâches, mais moyennement fermées, chaque Cohen selon sa taille, et il dépose l’encens ainsi prélevé dans la timbale.
Nous avons déjà expliqué que porter de la main gauche rend invalide l’apport des sangs à asperger ou toute autre action du culte. C’est pourquoi il aurait fallu que l’encensoir rempli de cendres soit apporté de la main gauche pour que l’encens puisse être porté de la main droite. Mais compte tenu du poids de l’encensoir et du fait qu’il contient des braises ardentes, le Grand Prêtre ne peut le porter de la main gauche jusqu’à l’Arche Sainte, et c’est pourquoi il prend l’encensoir rempli d’encens de la main droite et la timbale d’encens de la main gauche et pénètre dans le Heikhal jusqu’à arriver dans le Saint des Saints.
Il se glisse derrière un repli du rideau et rentre dans le Saint des Saints jusqu’à l’Arche.
Arrivé devant l’Arche, il dépose l’encensoir entre les deux brancards de l’Arche. Dans le Second Temple, où il n’y avait pas d’Arche Sainte, il le posait sur la pierre de Chetiyah.
Il retient ensuite le bord de la timbale remplie d’encens du bout des doigts, ou entre ses dents, et pousse avec son pouce l’encens vers ses paumes pour reconstituer les poignées d’encens comme elles ont été prélevées. Et ceci est un des exercices les plus difficiles du culte.
Il verse l’encens de ses mains sur l’extrémité de la pelle encensoir, afin que l’encens soit proche de l’Arche et éloigné de son visage et qu’il ne se brûle pas.
Il reste là jusqu’à ce que le Saint des Saints soit empli de la fumée, puis repart en arrière à petits pas, la face tournée vers le Saint des Saints et le dos au rideau, jusqu’à avoir dépassé le rideau.
Là, après être sorti, il prie dans le Heikhal une prière, courte afin de ne pas inquiéter le peuple, et qu’on ne pense pas qu’il est mort dans le Heikhal.
Voici quel était l’essentiel de sa prière : « Que ce soit Ta Volonté, notre Seigneur, que si cette année doit être aride, qu’elle soit quand même arrosée. Que la Royauté ne quitte pas la lignée de David, que les enfants de Ton peuple Israël n’aient pas besoin d’entraide, et que la prière des voyageurs ne soit pas acceptée devant Toi. »

2. Pendant qu’il offre l’encens dans le Saint des Saints tout le peuple s’écarte du Heikhal -seulement, mais ne bouge pas d’entre le Oulam et l’Autel, car on ne quitte le Oulam et l’espace entre le Oulam et l’Autel que lors de l’offrande de l’encens quotidien ou des aspersions, comme nous l’avons vu dans les lois sur les Sacrifices quotidiens.
Il saisit ensuite le vase contenant le sang du taureau des mains de celui qui en avait la garde pour l’agiter, et pénètre dans le Saint des Saints pour en pratiquer huit aspersions entre les brancards de l’Arche, puis ressort et dépose le vase sur un socle en or disposé dans le Heikhal.
Il quitte le Heikhal et va sacrifier le bouc, en reçoit le sang puis retourne avec dans le Saint des Saints. Il y pratique huit aspersions entre les brancards de l’Arche. Il ressort et dépose le vase sur le second socle en or disposé dans le Heikhal.
Il reprend ensuite le sang du taureau et en fait huit aspersions vers le rideau face à l’Arche, puis repose le sang du taureau.
Il saisit ensuite le sang du bouc et en fait huit aspersions vers le rideau face à l’Arche, puis il verse le reste du sang du taureau dans le vase contenant le sang du bouc, puis verse le tout dans le vase du sang du taureau afin de bien les mélanger.
Il dépasse alors l’Autel des parfums par le côté sud, entre l’Autel et la Ménorah, et commence les aspersions sur les cornes de l’Autel d’or avec les sangs mêlés.
De sa place, son bras suit une trajectoire circulaire pour asperger les cornes sur leur arête extérieure. Il commence par la corne nord-est, puis nord-ouest, sud-ouest et sud-est.
Toutes ces offrandes des sangs se font du bas vers le haut, sauf pour la dernière corne qui est face à lui et qu’il fait du haut vers le bas afin de ne pas souiller ses vêtements.
Il remue ensuite les braises et la cendre du feu de l’Autel des Parfums, jusqu’à en libérer le fond en or, puis asperge sur le fond même de l’autel sept aspersions plutôt vers le sud, là où il a terminé l’aspersion des coins.
Il sort et verse le reste des sangs sur le soubassement ouest de l’Autel des Sacrifices.
Il s’approche ensuite du bouc destiné à être envoyé au désert, lui pose ses mains sur la tête et se confesse.
Voici ce qu’il dit : « Ô D.ieu, Ton peuple, la Maison d’Israël a commis des erreurs involontaires, a eu des faiblesses, s’est rebellé contre Toi. Ô D.ieu, pardonne aux erreurs, aux faiblesses et aux péchés de Ton peuple, la Maison d’Israël, comme il est dit dans la Torah de Moïse ton serviteur : “Car ce jour-là, Il vous fera expiation.” »

Il fait ensuite envoyer le bouc dans le désert, et revient s’occuper du taureau et du bouc dont les sangs viennent d’être offerts. Il en prélève les entrailles qu’il dépose dans un bassin, et fait porter le reste au « lieu de combustion. »
Il sort dans la Cour des Femmes et y commence la lecture de la Loi après avoir appris que le bouc est arrivé au désert.
Il va ensuite se sanctifier (mains et pieds), ôte ses vêtements blancs, s’immerge, revêt ses vêtements d’or, se sanctifie les mains et les pieds, et revient s’occuper d’un bouc dont le sang sera aspergé à l’extérieur, et qui fait partie du rituel de moussaf. Il offre également son bélier, et le bélier du peuple, ainsi qu’il est dit : « Il sortira et fera son sacrifice et le sacrifice du peuple. »
Il entame alors la combustion des entrailles du taureau et du bouc dont les chairs seront consumées au « lieu de combustion », puis offre le sacrifice quotidien de l’après-midi.
Ensuite, il se sanctifie les mains et les pieds, ôte ses vêtements d’or, s’immerge, revêt des vêtements de lin blanc, se sanctifie les mains et les pieds, revient dans le Saint des Saints pour en enlever la timbale d’encens et l’encensoir.
Il se sanctifie (mains et pieds), ôte ses vêtements blancs, s’immerge, revêt ses vêtements d’or, se sanctifie les mains et les pieds, pratique l’offrande d’encens de l’après-midi, pratique l’entretien vespéral des lampes de la Ménorah, comme cela se fait tous les autres jours.
Ensuite il se sanctifie mains et pieds, ôte ses vêtements d’or, revêt ses vêtements personnels et quitte le Temple et tout le peuple l’accompagne pour revenir à son foyer.
Il faisait alors une grande fête pour remercier D.ieu d’être sorti en paix du Saint des Saints.