Lois du culte de Yom Kippour
Ces lois comportent un seul commandement positif : accomplir tout le rituel de Yom Kippour selon son ordonnance qui est détaillé dans la paracha A’harei Mot, les sacrifices, les confessions, l’envoi du bouc, et tous les autres temps du culte.
Chapitre Premier
1. Le jour de Kippour, on offre le sacrifice quotidien du matin et le sacrifice quotidien de l’après-midi comme on le fait chaque jour. On offre en sacrifice supplémentaire (moussaf) de ce jour : un taureau, un bélier, et sept moutons qui sont offerts en holocauste et un bouc de ‘hatat (sacrifice expiatoire ; le sang de celui-ci sera aspergé à l’extérieur), qui sera consommé le soir. On offre en plus de ce moussaf : un taureau de ‘hatat dont les membres seront brûlés et un bélier en holocauste, tous deux sur les fonds du Grand Prêtre. Le bélier offert par la communauté qui est évoqué dans la paracha A’harei Mot (Lévitique 16, 5) et qui est celui mentionné dans le Livre des Nombres, fait partie du moussaf et il est appelé le Bélier du peuple.
On amène encore sur le compte du peuple deux boucs dont l’un sera offert en ‘hatat puis sera consumé, et le second sera le bouc envoyé dans le désert. Il se trouve que tous les animaux offerts ce jour-là sont au nombre de quinze : les deux moutons du sacrifice quotidien, le taureau, deux béliers et sept moutons qui tous des holocaustes. Deux boucs de ‘hatat, le sang du premier est aspergé à l’extérieur, et ce bouc sera consommé le soir, tandis que le sang du second est aspergé sur l’Autel intérieur et sera entièrement consumé ; le taureau du Grand Prêtre qui est un ‘hatat et qui sera consumé.
2. L’offrande de ces quinze animaux offerts ce jour-là n’est faite que par le Grand Prêtre qu’il s’agisse du Grand Prêtre oint par l’huile d’onction ou du Grand Prêtre intronisé par le seul port des huit vêtements du Grand Prêtre. Si Kippour est un Chabbat, même le moussaf de Chabbat ne sera offert que par le Grand Prêtre. D’ailleurs toutes les autres étapes du culte de ce jour là, comme la combustion de l’encens quotidien et l’entretien des bougies, tout sera fait par un Grand Prêtre, marié, ainsi qu’il est dit (Lévitique 16, 6) : « et il fera pardonner pour lui et pour sa maison ». « Sa maison », c’est sa femme.
3. Sept jours avant Yom Kippour on fait quitter son domicile au Grand Prêtre pour sa loge située dans le sanctuaire. Ceci est un enseignement transmis depuis Moïse. On le sépare également de sa femme durant ces sept jours (de peur qu’elle devienne nidah lors d’un rapport) afin qu’il ne devienne impur pour une semaine et qu’il ne puisse effectuer son service ce jour-là. On lui adjoint un autre Grand Prêtre, car si celui-ci s’avère impropre au culte, le second le remplacera.
Qu’il soit devenu inapte avant le Sacrifice quotidien du matin ou après avoir commencé son service, son remplaçant n’aura pas besoin d’intronisation, car c’est le culte qu’il effectuera qui l’intronisera. Il commencera ses fonctions là où le précédent se sera arrêté.
Après Kippour, le premier Grand Prêtre recouvrera ses fonctions, et le second sera écarté. Il gardera toutes les obligations affectées à son titre de Grand Prêtre, mais ne pourra servir en tant que Grand Prêtre. Mais s’il a revêtu les huit vêtements de Grand Prêtre et effectué le culte, le culte est effectué.
Lorsque le Grand Prêtre meurt, ce second est nommé à sa place.
4. Pendant ces sept jours, on pratique sur lui l’aspersion de l’eau lustrale au troisième jour de son isolement et au septième qui est la veille de Kippour, de peur qu’il ait été rendu impur par le contact d’un mort et qu’il ne le sache pas.
Et si ce troisième ou septième jour tombe un Chabbat on repousse l’aspersion.
5. Pendant ces sept jours, on habitue le Grand Prêtre à ses fonctions : il pratique les aspersions du sang, offre les encens, entretient les bougies, fait brûler les membres du sacrifice quotidien sur l’Autel extérieur, afin qu’il y soit exercé pour le culte de Kippour. On met à son service des Sages, membres du Beth Din, qui parcourent les textes avec lui et lui enseignent le culte de Kippour et l’ordre dans lequel il s’effectue.
Ils lui disent : « Monseigneur le Grand Prêtre lis toi-même, peut-être as-tu oublié ou n’as tu pas appris telle chose. »
Le matin de la veille de Kippour, on l’emmène à la porte est et on faisait passer devant lui des taureaux, des béliers, des moutons pour qu’il soit attentif et rapide dans ses fonctions.
6. Pendant ces sept jours, on ne le privait d’aucun mets et d’aucune boisson. Le jour précédent Kippour depuis le soir, on ne le laissait pas trop manger, parce que l’excès de nourriture entraîne la somnolence, et on ne le laissait pas dormir. On ne lui donnait pas à manger des œufs, du lait chaud et des choses semblables qui peuvent entraîner des échauffements.
7. À l’époque du Second Temple s’est développée l’hérésie au sein d’Israël, et sont apparus les Sadducéens, puissent-ils disparaître bientôt, qui nient la Torah orale. Ils prétendaient que l’encens spécifique à Yom Kippour devait être allumé dans le Heikhal à l’extérieur de la tenture qui le sépare du Saint des Saints et que lorsque la fumée commençait à monter, on introduisait l’encens dans le Saint des Saints.
Ils se basaient sur le verset (Lévitique 16.2) : « Car c’est dans la nuée que j’apparaîtrai sur l’arche. » Ils pensaient qu’il s’agissait de la fumée de l’encens. Mais nos Sages ont reçu par tradition qu’on ne brûle cet encens qu’à l’intérieur du Saint des Saints devant l’Arche, comme l’enseigne le verset (Lévitique 16, 13) : « Il mettra l’encens sur le feu devant D.ieu. »
Comme à l’époque du second Temple on craignait que le Grand Prêtre puisse tendre vers l’hérésie, on lui faisait jurer la veille de Kippour en ces termes : « Mon seigneur le Grand Prêtre, nous sommes des représentants du Beth Din, et tu agis sur notre mandat et le mandat du Beth Din. Nous te faisons jurer au nom de Celui qui a fait résider Son Nom dans ce Temple que tu ne changeras rien à tout ce que nous t’avons enseigné. »
Et lui s’écartait en pleurant parce qu’on avait pu le suspecter d’hérésie et eux s’écartaient en pleurant parce qu’ils avaient suspecté un homme dont ils ne peuvent connaître les intentions réelles et qui peut-être n’a aucune déviance dans son cœur.
8. La nuit de Yom Kippour, le Grand Prêtre était assis et enseignait les textes s’il était un Sage ou écoutait les commentaires s’il était un élève.
S’il était habitué à lire, il lisait lui-même, sinon on lisait devant lui, ceci afin qu’il ne s’endorme pas. Et que lisait-on devant lui ? Des extraits de Ketouvim (Hagiographes). S’il commençait à somnoler, des jeunes Lévites venaient claquer des doigts devant lui et lui disaient : « Mon seigneur le Grand Prêtre, lève-toi, pose tes pieds par terre pour te rafraîchir et ne pas t’endormir. »
On restait ainsi à l’occuper jusqu’à ce qu’arrive le moment de la che’hita.
On ne fait pas la che’hita avant ce qu’on soit certain que l’aube est là, afin de ne pas commencer le culte alors qu’il fait encore nuit.
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