Lois relatives à la prière : Chapitre Dix

1. Celui qui a prié sans concentration doit recommencer à prier avec concentration. S’il a eu la concentration [requise] durant la première bénédiction, il n’a pas besoin [de recommencer]. Celui qui se trompe dans l’une des trois premières bénédictions doit recommencer au début. Et s’il se trompe dans l’une des trois dernières bénédictions, il reprend [au début de la première de celles-ci, appelée bénédiction de] Avoda. Et s’il se trompe dans l’une [des bénédictions] intermédiaires, il reprend au début de la bénédiction où il s’est trompé, et termine sa prière dans l’ordre. De même, un ministre officiant qui se trompe en priant à voix haute se reprend de cette manière.

2. En revanche, si le ministre officiant se trompe lorsqu’il prie à voix basse, je maintiens qu’il ne doit pas recommencer sa prière, à cause du dérangement causé à la communauté. Plutôt, il s’en remet à la prière qu’il récite à voix haute. Et ce, à condition qu’il ne se soit pas trompé dans les trois premières [bénédictions], car s’il s’est trompé [en récitant] celles-ci, il doit recommencer dans tous les cas, comme un particulier.

3. Quand un ministre officiant se trompe, et est troublé, si bien qu’il ne sait pas où reprendre, et reste ainsi hésitant pendant un certain temps, il se fait remplacer par un autre [et on n’attend pas qu’il reprenne ses esprits]. S’il se trompe dans la bénédiction [relative à la destruction] des hérétiques, on n’attend pas, et il se fait immédiatement remplacer, de crainte que des idées hérétiques lui soient venues à l’esprit. [Cela s’applique] s’il n’a pas encore commencé [cette bénédiction]. Mais s’il a commencé celle-ci, on l’attend un moment. Le remplaçant ne doit pas esquiver [par humilité] à ce moment.

4. À partir d’où [le remplaçant] doit-il reprendre ? Au début de la bénédiction où le premier s’est trompé, s’il s’est trompé dans une [des bénédictions] intermédiaires. Mais s’il s’est trompé dans l’une des trois premières [bénédictions], le second reprend au début. Et s’il s’est trompé dans l’une des [trois] dernières, le second reprend [à partir de la bénédiction de] Avoda.

5. Celui qui dit : « Je n’officie pas parce que je porte des vêtements de couleur » ne doit pas non plus officier à cette prière avec des [vêtements] blancs. S’il dit : « Je n’officie pas parce que je porte des sandales », il ne doit pas non plus officier pieds nus.

6. Celui qui a un doute s’il a prié ou non ne doit pas recommencer à prier, à moins qu’il considère sa prière comme une [prière] volontaire. En effet, un homme peut réciter toute la journée des [prières] volontaires s’il le désire. Celui qui se souvient au milieu de la prière avoir déjà prié doit s’interrompre, même [s’il se trouve] au milieu d’une bénédiction. S’il s’agit de la prière du soir, il ne doit pas s’interrompre, car depuis le début, il n’a récité [celle-ci] qu’avec l’intention qu’elle n’est pas une obligation.

7. Celui qui se trompe, et récite [le texte de] la prière de la semaine un jour de Chabbat n’est pas quitte. S’il prend conscience [de son erreur] au milieu de la prière, il termine la bénédiction qu’il a commencée et reprend [le texte de] la prière de Chabbat. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Pour les prières du soir, du matin, et de l’après-midi. En revanche, à la prière de Moussaf, il doit s’interrompre même au milieu d’une bénédiction. De même, si récite [le texte] de la prière de la semaine en considérant celle-ci comme [prière de] Moussaf, il récite à nouveau la prière de Moussaf. [cela s’applique] le Chabbat, un jour de fête, et Roch Hodech.

8. Celui qui se trompe en hiver, et ne dit pas [le texte :] « Qui fais tomber la pluie », ni « Qui fais tomber la rosée » doit recommencer au début. S’il mentionne la rosée [mais non la pluie], il ne recommence pas. Et s’il se trompe en été et dit : « Qui fais tomber la pluie », il doit recommencer au début. Et s’il ne mentionne pas la rosée [en été], il ne recommence pas, car la rosée n’est jamais retenue [car sinon le monde ne pourrait subsister], et une requête n’est pas nécessaire.

9. Celui qui oublie [de mentionner] la requête [de la pluie] dans la bénédiction des années, s’il s’en souvient avant la bénédiction : « […] Qui entends la prière » doit faire la requête de la pluie dans [la bénédiction :] « […] Qui entends la prière ». Et s’il s’en souvient après avoir récité la bénédiction : « […] Qui entends la prière », il reprend à la bénédiction des années. Et s’il ne se souvient pas avant d’avoir terminé toute sa prière, il recommence sa prière depuis le début.

10. S’il se trompe et ne mentionne pas Yaalei Veyavo [« Notre D.ieu, et D.ieu de nos pères, que notre souvenir et le souvenir de nos pères… monte et vienne… »], s’il s’en souvient avant d’avoir terminé sa prière, il reprend [à la bénédiction de] Avoda et mentionne [Yaalei Veyavo]. Et s’il s’en souvient après avoir terminé sa prière, il recommence au début. [Toutefois,] s’il a l’habitude de réciter des supplications après sa prière , et s’en souvient après avoir terminé sa prière, avant de lever ses pieds [pour reculer], il reprend [à la bénédiction de] Avoda.

11. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? [Un jour de] demi-fête, ou à la prière du matin ou de l’après-midi de Roch Hodech. En revanche, à la prière du soir de Roch Hodech, s’il ne mentionne pas [Yaalei Veyavo], il ne se reprend pas.

12. Dans tous les cas où un particulier doit recommencer à prier, un ministre officiant doit recommencer à prier s’il commet la même erreur en priant à voix haute, à l’exception de la prière du matin de Roch Hodech, où si le ministre officiant se trompe et ne mentionne pas Yaalei Veyavo, et termine sa prière, on ne le reprend pas, à cause du dérangement que cela causerait à la communauté, et il doit [de toutes les façons] réciter [ensuite] la prière de Moussaf où il mentionnera Roch Hodech.

13. Durant les dix jours entre Roch Hachana et Yom Kippour, s’il [le ministre officiant] se trompe et conclut la troisième bénédiction par : « le D.ieu saint » [au lieu de « Le Roi Saint »], il doit recommencer au début. S’il se trompe et conclut la onzième [bénédiction par] : « Roi Qui aime la droiture et la justice », il recommence au début de cette bénédiction, qu’il conclut par : « Le Roi de justice », et continue sa prière dans l’ordre. Et s’il ne se souvient pas avant d’avoir terminé toute sa prière, il recommence au début. [Cela s’applique pour] un particulier comme un ministre officiant.

14. S’il se trompe et ne mentionne pas la Havdala dans [la bénédiction] « Qui donnes l’intelligence » [à l’issu du Chabbat ou d’un jour de fête], il termine sa prière et n’a pas besoin de recommencer. De même, s’il ne mentionne pas : « Pour les miracles […] » à Hannouca et à Pourim, et « Exauce-nous […] » un jour de jeûne, il ne recommence pas sa prière. [Cela s’applique pour] un particulier comme pour un ministre officiant. Et s’il se souvient avant de lever les pieds [pour reculer], il dit : « Exauce-nous, car Tu écoutes la prière, rachète et sauve à tout moment de malheur et de détresse. Que soient agréées les paroles de ma bouche, etc. »

15. S’il oublie et ne récite pas la prière de l’après-midi une veille de Chabbat, il récite deux fois la prière du soir de Chabbat. S’il oublie et ne récite pas la prière de l’après-midi du Chabbat ou d’un jour de fête, il récite à l’issu de ceux-ci deux fois la prière du soir de semaine. Il récite [alors] la Havdala dans la première [prière], non dans la seconde. S’il récite la Havdala dans les deux ou dans aucune des deux, il est quitte [de son obligation]. Toutefois,s’il ne récite pas la Havdala dans la première [prière] et la récite dans la seconde, il doit prier une troisième fois, car la première prière ne lui est pas comptée. [La raison en est qu’]il a récité celle-ci [la prière qui compense la prière de l’après-midi] avant la prière du soir [puisqu’il a récité la Havdala dans la seconde seulement]. Qui récite deux prières, même la prière du matin et la prière de Moussaf, ne doit pas réciter [les deux en les enchaînant] l’une après l’autre, mais doit attendre entre chaque prière que son esprit se calme.

16. Il est défendu à celui qui prie en communauté de faire précéder sa prière à la prière de la communauté. Celui qui entre à la synagogue et trouve la communauté en train de réciter la prière [des dix-huit bénédictions] à voix basse, s’il peut commencer [sa prière] et terminer celle-ci avant que le ministre officiant n’atteigne la kedoucha, il le fait. Sinon, il attend que le ministre officiant prie à voix haute, et récite sa prière en même temps que lui mot-à-mot jusqu’à ce que le ministre officiant atteigne la kedoucha, et répond à la kedoucha avec la communauté. Il récite alors le reste de la prière tout seul [à son rythme]. S’il commence à prier avant [que] le ministre officiant [ne prie à voix haute], et que le ministre officiant atteint la kedoucha [alors qu’il se trouve encore au milieu de sa prière], il ne doit pas s’interrompre et répondre à la kedoucha avec [la communauté]. De même, au milieu de la prière, il ne doit pas répondre [au kaddish] « Amen, que Son grand Nom soit béni », et inutile de mentionner qu’il ne doit pas [répondre Amen] aux autres bénédictions.