Lois du repentir : Chapitre Sept
1. Étant donné que le libre arbitre est donné à chacun, comme nous l’avons expliqué, il convient de chercher à se repentir et à se confesser verbalement de ses fautes, secouer ses mains [c'est-à-dire s’éloigner] de ses fautes, afin de mourir en étant repenti et mériter le monde futur.
2. L’homme doit toujours considérer comme si sa mort était imminente, et penser qu’il peut mourir à tout moment, dans un état de faute. Il doit donc se repentir immédiatement de ses fautes et ne pas dire : « Lorsque je vieillirai, je me repentirai », car peut-être mourra-t-il avant de vieillir. Ainsi, [le roi] Salomon dit dans sa sagesse : « Qu’en tout temps, tes vêtements soient blancs ».
3. Ne dis pas que le repentir est uniquement nécessaire pour les actions fautives, comme la débauche, le brigandage, le larcin. De même qu’un homme doit se repentir de celles-ci, ainsi, il se doit de scruter et se repentir de ses mauvais traits de caractère, tels que la colère, la haine, la jalousie, la raillerie, la poursuite d’argent et d’honneurs, l’avidité dans le manger, et ce qui est semblable ; de tous ceux-ci, il doit se repentir. Ces fautes sont plus graves que celles qui impliquent un acte, car lorsque l’on y est adonné, il est difficile de s’en écarter. De même, il est dit : « Que le pervers abandonne sa voie, et l’impie ses machinations ».
4. Que le repenti ne pense pas qu’il est loin du niveau atteint par le juste, du fait des fautes et des transgressions qu’il a commises. Il n’en est pas ainsi ; [en fait], il est aimé et chéri du Créateur comme s’il n’avait jamais fauté. Plus encore, grande est sa récompense, car ayant goûté à la faute, il y a renoncé, et a réfréné son penchant. Les sages ont dit : « Là où se tiennent les repentis, ne se tiennent pas les justes parfaits », c'est-à-dire qu’ils sont plus élevés que ceux qui n’ont jamais fauté, parce qu’ils réfrènent leur penchant plus que ces derniers.
5. Tous les prophètes ont enjoint [au peuple] le repentir. C’est seulement par le repentir que le peuple juif sera racheté. La Torah a déjà promis que les juifs se repentiront à la fin de leur exil, et seront immédiatement délivrés, comme il est dit : « Or, quand te seront survenus tous ces évènements… tu retourneras à l’Eternel ton D.ieu…l’Eternel mettra un terme à ton exil et aura pitié de toi, et Il te rassemblera du sein des peuples parmi lesquels Il t’aura dispersé ».
6. Grand est le repentir, car il rapproche l’homme de la Présence Divine, ainsi qu’il est dit : « Reviens, Israël, jusqu’à l’Eternel, ton D.ieu », et il est dit : « Si tu reviens, ô, Israël, dit le Seigneur, tu reviendras à Moi », ce qui signifie : « si tu te repens, tu t’attacheras à Moi ». Le repentir rapproche ceux qui sont loin. Hier, celui-ci [le repenti] était odieux devant l’Omniprésent, abhorré, éloigné, et abomination ; aujourd’hui, il est aimé et chéri, et proche [de D.ieu], un ami. De même, tu peux remarquer que le Saint Béni soit-Il emploie la même expression pour repousser les pécheurs et pour rapprocher les repentis, qu’il s’agisse d’un particulier ou d’une communauté, comme il est dit : « et au lieu de s’entendre dire : “Vous n’êtes point mon peuple”, ils seront dénommés “les fils du D.ieu vivant” ». Et il est dit, au sujet de Coniahou, dans sa perversité : « Inscrivez cet homme comme étant sans postérité, comme un malheureux qui ne réussit à rien au cours de sa vie », « quand bien même Coniahou, fils de Joïakim, roi de Juda, serait un sceau à ma main droite, Je t’en arracherais ». Mais après qu’il se soit repenti dans son exil, il est dit au sujet de son fils Zroubavel : « En ce jour, dit l’Eternel des Armées, Je te prendrai, ô, Zroubavel, fils de Chaltiël, toi Mon serviteur, dit l’Eternel, et Je te considérerai comme un sceau ».
7. Combien grand est le repentir : hier, celui-ci [le repenti] était séparé de l’Eternel, D.ieu d’Israël comme il est dit : « Mais vos méfaits ont mis une barrière entre vous et votre D.ieu ». Il criait et n’était pas exaucé, comme il est dit : « dussiez-vous accumuler les prières, J’y resterai sourd ». Il accomplissait des préceptes, mais ceux-ci lui étaient renvoyés au visage, comme il est dit : « qui vous a demandé de fouler Mon parvis », « Ah, s’il s’en trouvait un parmi vous pour fermer les portes, afin que vous n’allumiez plus Mon autel en pure perte ! Je n’ai aucun plaisir à vous voir, dit l’Eternel des Armées, l’offrande de votre main, Je ne la veux pas ». Aujourd’hui, il est étroitement attaché à la Présence Divine, comme il est dit : « Et vous qui êtes attachés à l’Eternel votre D.ieu ». Il implore [D.ieu] et est immédiatement exaucé, comme il est dit : « Avant qu’ils m’appellent, Moi, Je répondrai ». Il accomplit des préceptes, et ceux-ci sont agréés avec plaisir et joie, comme il est dit : « car dès longtemps, D.ieu a pris plaisir à tes œuvres ». Plus encore, ceux-ci sont ardemment désirés, comme il est dit : « Alors l’Eternel prendra plaisir aux offrandes de Juda et de Jérusalem, comme Il le faisait aux jours antiques, dans les années d’autrefois ».
8. Les repentis ont tendance à être très humbles et modestes. Si des sots leur font des affronts [en leur rappelant] leurs actions d’antan, et leur disent : « Hier, tu faisais ceci, hier, tu faisais cela », ils ne doivent pas y prêter attention. Plutôt, ils doivent écouter et se réjouir, sachant que cela est un mérite pour eux, car tant qu’ils ont honte de leurs actions passées et en rougissent, leur mérite est grand et ils s’élèvent de niveau. C’est une véritable faute que de dire à un repenti : « Souviens-toi de tes actions passées », ou de lui rappeler celles-ci devant lui afin de l’humilier, ou d’évoquer des choses semblables, afin de lui rappeler ce qu’il a fait ; tout ceci est défendu, et est inclus dans la lésion verbale contre laquelle la Torah nous a mis en garde, comme il est dit : « Ne vous lésez point l’un l’autre ».
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