Les jours des 12 et 13 Tamouz évoquent la force et la détermination du Rabbi Précédent, Rabbi Yossef Its’hak Schneersohn de Loubavitch, face aux soviétiques en 1927. Arrêté pour ses efforts de diffusion du judaïsme et de la ‘Hassidout, son emprisonnement révèle bien plus qu’un simple événement historique. Il démontre une dynamique spirituelle profonde de résistance et de rédemption.

Dès le début de son emprisonnement, le Rabbi Précédent avait pris la résolution de ne pas être affecté par les autorités soviétiques. Il ne les voyait que comme un « néant total », dépourvu du moindre pouvoir. Refusant de coopérer, il fit preuve d’une intégrité inébranlable, même sous les coups et les menaces. Sa détermination fut mise à l’épreuve lorsque les gardes lui ordonnèrent de se lever pour recevoir des informations, ordre qu’il refusa trois fois malgré les menaces et les violences.

L’un des gardes, frustré, lui dit : « Nous allons vous donner une leçon ! » Le Rabbi répondit calmement : « La question est : qui enseignera à qui... » Finalement, les autorités, réalisant qu’elles ne pouvaient pas l’intimider, l’informèrent que sa peine de mort avait été commuée en trois ans d’exil à Kostroma, avec la permission de passer quelques heures chez lui avant de partir.

Face à l’ordre de voyager en train vers son lieu d’exil pendant le Chabbat, le Rabbi refusa, déclarant qu’il préférait rester en prison aussi longtemps que nécessaire plutôt que de voyager ce jour-là. Après consultation avec les hauts fonctionnaires, les autorités acceptèrent de le laisser partir après Chabbat.

Avant de partir pour Kostroma, le 3 Tamouz, Rabbi Yossef Its’hak envoya l’un de ses fidèles, R. Michoel Dvorkin, préparer la communauté juive locale en établissant un ‘heder et en inspectant le mikvé. Les activités pour lesquelles il avait été arrêté se poursuivaient désormais avec la connaissance et la surveillance des autorités soviétiques.

Le Rabbi, avant son départ, exhorta ses ‘hassidim à poursuivre leurs efforts pour diffuser la pratique du judaïsme, affirmant : « Nos corps seuls ont été exilés, mais nos âmes ne l’ont jamais été. » Cette déclaration, faite dans des circonstances si difficiles, eut un impact profond et durable.

Quelques jours plus tard, le 12 Tamouz, jour de son anniversaire, Rabbi Yossef Its’hak fut informé de sa libération complète, et il put rentrer chez lui le lendemain, 13 Tamouz. Ces événements montrent que le gouvernement soviétique avait, d’une certaine manière, accepté ses efforts pour diffuser la Torah. La rédemption du Rabbi a ainsi inspiré des efforts accrus pour préserver notre héritage juif, un mouvement qui continue de croître chaque année, notamment lors de la commémoration du 12 et 13 Tamouz.

La leçon tirée de la libération du Rabbi précédent est universelle : lorsqu’un Juif décide que les obstacles à la diffusion de la Torah sont sans substance et qu’il persévère malgré les difficultés, la vérité de sa résolution se révèle à lui. Il comprend alors que la Torah, ses mitsvot et le peuple juif sont éternels et que toutes les forces qui paraissent s’y opposer ne sont que des épreuves temporaires et, au final, même les forces opposantes elles-mêmes se transforment en alliées à la diffusion de la Torah.

La libération du Rabbi Précédent a également préparé le terrain pour sa venue en Amérique, où il a pu diffuser le judaïsme et la ‘Hassidout sans les obstacles rencontrés en Europe. Cependant, le défi en Amérique consistait à maintenir l’intensité de l’engagement spirituel dans un contexte de liberté et de largesse matérielle. Le Rabbi a relevé ce défi en établissant des activités novatrices qui ont fait de l’Amérique un centre majeur de la Torah.

Sa libération ne fut pas seulement un événement personnel, mais aussi une bénédiction pour tout notre peuple, préparant la voie à la Rédemption ultime et universelle avec la venue de Machia’h.

Adapté de Likoutei Si’hot, vol. 4, Youd-Beth Tamouz ; vol. 28, Guimel Tamouz