Extrait d’un discours du Rabbi de Loubavitch du 13 Tamouz 5729 (1969) :
Les 12 et 13 Tamouz sont les jours festifs marquant la libération1 du précédent Rabbi de Loubavitch, Rabbi Yossef Its’hak Schneersohn. Il avait été arrêté en Union soviétique en 5687 (1927) pour avoir diffusé la Torah et renforcé le judaïsme.
Dans une lettre commémorant le premier anniversaire de sa libération, le Rabbi Précédent écrivait2 : « Il est approprié d’établir ce jour comme une journée d’assemblée festive (hitvaadout) et d’inspiration pour le renforcement de la Torah et du judaïsme, dans chaque lieu selon ses particularités. »
Pourquoi le Rabbi parlait-il de « renforcement de la Torah et du judaïsme » alors que le « judaïsme » englobe l’étude de la Torah et la pratique des mitsvot ? Il semblerait que le « renforcement du judaïsme » aurait suffi.
La réponse simple est que le Rabbi insistait sur les actions liées au renforcement de la Torah, comme il l’a écrit de nombreuses fois dans cette lettre au sujet de son travail de « diffusion de la Torah ». Mais si c’était le cas, il aurait dû commencer par l’aspect plus général du « judaïsme », avant de souligner l’aspect spécifique de la « Torah ».
De plus, pourquoi a-t-il utilisé le terme de « renforcement » plutôt que l’expression qu’il utilisait ailleurs dans la lettre, à savoir, « diffusion de la Torah » ?
En vérité, le Rabbi ne mettait pas en avant deux actions distinctes, renforcer la diffusion de la Torah et renforcer le judaïsme (l’observance et la pratique des commandements, etc.), mais avait une seule intention en tête – « renforcer le judaïsme ». C’est seulement que l’on ne peut pas renforcer le judaïsme sans d’abord renforcer la Torah, pour la raison suivante :
Dans son sens premier, le « judaïsme » désigne la conduite générale des Juifs en tant que Juifs. Ainsi, il est nécessaire de souligner que le « judaïsme » va au-delà de la simple conduite des Juifs à travers les âges, chose qui pourrait être attribuée, à tort, à l’imagination ou à la créativité humaine, à D.ieu ne plaise. En réalité, le « judaïsme » est entièrement constitué de l’accomplissement des directives de la Torah que D.ieu nous a données au Sinaï.
Tel est donc le sens de l’expression « renforcement de la Torah et du judaïsme ». Avant de renforcer le Judaïsme, il est nécessaire de consolider la reconnaissance que c’est la Torah seule qui dicte ce qu’est le judaïsme. Il ne revient pas à l’homme de dire que certaines choses dans le judaïsme sont obligatoires, tandis que d’autres ne le sont pas.
Chaque détail de la Torah, y compris les coutumes juives3 établies dans les générations ultérieures et acceptées par la majorité des communautés juives,4 fait partie de la Torah de D.ieu donnée à Moïse au Sinaï.5
Ainsi, celui qui prend à la légère les exigences et coutumes établies dans les générations suivantes, pensant qu’elles sont « l’œuvre de l’homme » et donc non vitales, manque non seulement certains détails du « judaïsme », mais s’oppose en fait à quelque chose d’essentiel au judaïsme dans son ensemble, à savoir la reconnaissance que rien de tout cela n’est l’œuvre de l’homme. Chaque détail est révélé par D.ieu à travers Ses serviteurs, les Sages juifs de chaque génération.
Le besoin de souligner le « renforcement de la Torah » avant le « renforcement du judaïsme » est également directement lié au passage qui suit – « (le renforcement de la Torah et du judaïsme) dans chaque lieu selon ses particularités. »
Si le « renforcement de la Torah et du Judaïsme » devait être réalisé uniquement dans une ville pleine de Sages ou quelque chose de similaire, le processus n’aurait pas besoin d’être souligné, car tous les habitants d’un tel lieu sont sûrement conscients que l’essence du Judaïsme consiste entièrement en la Torah de D.ieu.
Mais puisque l’accent a été mis sur un renforcement dans « chaque lieu selon ses particularités », il devient nécessaire de souligner que le judaïsme demeure exactement le même sous toutes les conditions, en tout temps et en tout lieu.
Basé sur Likoutei Si’hot, vol. 33, p. 145-146.
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