C’était le soir de Yom Kippour, le moment le plus saint de l’année.
Pendant que tous les Juifs étaient rassemblés à la shoul, attendant avec anxiété l’arrivée de leur Rabbi pour commencer la prière, Rabbi Chnéour Zalman, également appelé le Alter Rebbé (le « Vieux Rabbi »), quittait mystérieusement le petit village.
Certains de ses disciples dévoués et admiratifs supposèrent que leur chef bien-aimé était allé au ciel, se connectant à D.ieu et à ses anges dans les sphères célestes en préparation de ce moment sacré.
Où était donc le Rabbi ?
Alors que les ‘hassidim attendaient avec inquiétude son arrivée, celui-ci s’enfonçait dans les bois, avec un sac sur le dos, pour couper du bois.
Ils apprirent plus tard qu’il avait ensuite apporté le bois et le sac dans la petite maison isolée d’une veuve démunie qui venait d’accoucher et de ses cinq jeunes enfants. Sauver une vie est si important que couper du bois et faire du feu – normalement interdits le jour saint – sont autorisés.
Aucune tâche n’était trop lourde pour ce grand érudit de la Torah qui alluma un feu ardent dans la cheminée, déballa la nourriture et les vêtements du sac, nourrit les enfants avec amour et laissé la femme avec de nombreux mots gentils et attentionnés.
Nous pourrions peut-être dire que le Alter Rebbé se rendit dans un endroit encore plus élevé que le ciel.
La vraie bonté et le vrai don impliquent souvent de prendre soin d’autrui de manière discrète souvent invisible.Qu’est-ce que la vraie bonté ? Qu’est-ce que le vrai don ?
Le judaïsme nous enseigne gentiment à travers les récits de la Torah que la vraie bonté ne se manifeste pas dans un éclat de gloire.
La vraie bonté et le vrai don impliquent souvent de prendre soin d’autrui de manière discrète, souvent invisible.
Souvent quand c’est difficile.
Souvent quand ça fait mal.
Souvent quand ce n’est pas vraiment « mon travail ».
Avoir un impact sur ce monde n’est pas réservé au chevalier en armure brillante, ni aux visages retouchés d’Hollywood.
C’est la responsabilité et le droit de chacun d’entre nous, avec tous nos talents et nos forces, et oui, avec toutes nos faiblesses.
Nous, et nos proches, sommes immortalisés longtemps après notre disparition par les actes de bonté que nous posons sur cette terre : le murmure réconfortant à un enfant effrayé, le raccommodage d’un cœur brisé, le don de charité lorsque nous devons puiser dans nos réserves, la patience et l’indulgence à l’égard d’un parent acariâtre, le repas nourrissant préparé à la maison et servi avec amour…
C’est par cette bonté et ce don que nous touchons le divin, en nous élevant plus haut que le ciel.
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