Première lecture – Richone
Jéthro part à la rencontre de Moïse
18:1 Comme il sera bientôt raconté, le peuple quitta Refidim et effectua le court trajet qui le séparait du mont Sinaï.1 Du fait de tout ce qui était arrivé depuis que Moïse était parti, Jéthro, l’ancien gouverneur de Madian, se sentait très fier d’être le beau-père de Moïse. Ayant entendu parler de la division de la mer et de la guerre contre Amalek, il vint à la rencontre des Hébreux peu de temps après qu’ils eurent campé au pied du mont Sinaï. Outre ces deux événements l’ayant motivé à les rejoindre dans le désert, Jéthro entendit parler de tout ce que Dieu avait fait pour Moïse et pour Son peuple, Israël – la stature spirituelle de Moïse égalant celle du peuple dans son ensemble – : qu’Il leur fournit de la manne et une source d’eau, qu’Il repoussa Amalek et, surtout, que l’Éternel avait fait sortir Israël d’Égypte.
2 Jéthro, le beau-père de Moïse, ramena la femme de Moïse, Tsipora, après qu’elle eut été renvoyée par Moïse au foyer,2
3 ainsi que ses deux fils. Le nom de l’aîné des deux était Guerchom [« un étranger là-bas »], car Moïse avait dit : « J’ai été résident sur une terre étrangère. »3
4 Le nom du cadet était Eliézer [« mon Dieu est un secours »], car Moïse avait dit : « Le Dieu de mon père est venu à mon secours, et Il m’a sauvé du glaive de Pharaon. »4
5 Jéthro, beau-père de Moïse, alla vers Moïse avec les fils de celui-ci et sa femme, quittant le confort du foyer pour se rendre dans le désert où Moïse campait, à proximité de la montagne de Dieu, le mont Sinaï.
6 Il fit savoir à Moïse : « Moi, ton beau-père Jéthro, je suis en route vers toi ; aussi, je te prie de venir me souhaiter la bienvenue. Si tu considères que le fait d’être ton beau-père n’est pas une raison suffisante pour me rendre hommage, sache que je viens avec ta femme. Pour elle, tu dois venir à notre rencontre. Encore, si ceci n’était toujours pas assez, sache qu’elle vient avec ses deux fils. Viens au moins pour eux. »
7 Moïse sortit à la rencontre de son beau-père. Lorsque Aharon et ses fils virent Moïse sortir, ils marchèrent derrière lui, suivis en cortège par le reste du peuple. Ainsi, Jéthro fit l’objet de grands hommages. Moïse se prosterna et embrassa Jéthro, ils s’enquirent mutuellement du bien-être de l’autre et ils entrèrent dans la tente.
8 Pour l’encourager à rejoindre les rangs du peuple juif, Moïse raconta à son beau-père tout ce que l’Éternel avait fait à Pharaon et aux Égyptiens pour le bien d’Israël, ainsi que tous les déboires qu’ils avaient rencontrés en route, à la mer des Joncs et lors de l’attaque lancée par Amalek, et comment l’Éternel les avait sauvés.
9 Jéthro se réjouit de tout le bien que l’Éternel avait fait pour Israël en leur fournissant la manne et la source d’eau, et en leur enseignant des sections de la Torah. Mais ce dont il se réjouit le plus fut que Dieu les avait sauvés des mains des Égyptiens. Il était considéré comme impossible d’échapper à l’Égypte ; or voilà qu’un peuple entier avait réussi à s’enfuir. Néanmoins, Jéthro partageait dans le même temps la souffrance des Égyptiens, car, en tant que Madianite, il était de souche égyptienne.5
10 Lorsque Jéthro apprit comment les Égyptiens s’étaient noyés dans la mer des Joncs, connaissant ainsi le sort qu’eux-mêmes avaient voulu infliger aux Juifs, il dit : « Loué soit l’Éternel, Qui vous a sauvés des mains des Égyptiens, un peuple dur, et de Pharaon, un roi dur, et Qui a délivré le peuple de l’emprise des Égyptiens.
11 À présent, je sais que l’Éternel est plus grand que tous les dieux – et moi, je les connais tous –,6 car Il a accompli ce que nul autre n’aurait pu : Il a déjoué les intentions d’un peuple par l’acte de retourner contre eux le stratagème même qu’ils avaient ourdi contre les autres !
Après que Moïse descendit du Sinaï
12 Afin d’achever l’histoire de Jéthro, la Torah fait maintenant7 un bond en avant de quatre mois pour parvenir au 10 Tichri de l’année suivante, 2449, date à laquelle Moïse descend du mont Sinaï pour la dernière fois.8 Lorsque Moïse descendit, Jéthro apporta une offrande d’élévation et des offrandes de paix à Dieu, et Aharon et tous les anciens d’Israël vinrent partager le pain du beau-père de Moïse tandis que celui-ci leur servait à manger. L’atmosphère religieuse et les propos qui se tinrent à l’occasion de ce repas en firent un événement saint ; ce fut ainsi comme si les participants avaient mangé en présence de Dieu.
Deuxième lecture – Cheni
Jéthro observe Moïse rendant justice
13 Ce fut le lendemain, 11 Tichri, que Moïse s’assit pour rendre la justice au peuple, assisté d’Aharon, de ses fils et des soixante-dix anciens. Tout le peuple se tint respectueusement autour de Moïse alors qu’il jugeait les plaideurs. Moïse ne consacra qu’une partie de la journée à trancher les conflits ; or, comme il avait pris soin d’accomplir convenablement la tâche, Dieu le considéra comme s’il s’y était consacré du matin jusqu’au soir. Il en est de même pour tout juge consciencieux.
14 Lorsque le beau-père de Moïse vit tout ce que Moïse faisait au peuple, qui se tenait debout alors que lui-même restait assis, il dit : « Qu’es-tu en train de faire à ce peuple ? Pourquoi es-tu le seul à être assis, tandis que tout le peuple se tient debout autour de toi comme si l’on y était du matin au soir ? Ce n’est qu’en présence d’un roi que tout le monde doit se tenir debout ;9 en présence d’un juge, seules les parties sont tenues de le faire. »10
15 Moïse répondit à son beau-père : « Ce n’est pas que je veuille me comporter comme un roi ; c’est que le peuple vient à moi chercher les enseignements de Dieu.
16 Chaque fois que l’un d’eux a une affaire légale, il vient à moi, je juge entre un homme et son prochain, et je fais connaître les règles et les enseignements de Dieu. J’ai reçu ces enseignements directement de Dieu ; en instruisant le peuple moi-même, je peux donc partager avec eux quelque chose de ma propre expérience de la révélation divine. Mon objectif n’est pas seulement de leur enseigner les lois, mais aussi de leur communiquer la Divinité sous-jacente à ces lois. Voilà pourquoi je les enseigne moi-même et les laisse se tenir debout en ma présence. »
17 Le beau-père de Moïse lui dit : « Ce que tu es en train de faire n’est pas bien.
18 Tu vas inévitablement t’épuiser, toi ainsi que Aharon, les soixante-dix anciens et tout ce peuple qui t’entoure, car cette tâche est trop lourde pour toi ; tu ne pourras pas la mener à bien tout seul.
Les conseils de Jéthro
19 À présent, écoute-moi. Je vais te donner un conseil et, par la suite, enquiers-toi auprès de Dieu s’il te faut l’accepter. Ne mets mon plan à exécution que si Dieu est d’accord avec toi une fois que tu le Lui auras présenté. Voici mon plan : tu seras le représentant du peuple devant Dieu, et tu porteras les cas qu’ils t’amèneront à Dieu lorsqu’il te faudra Le consulter au sujet d’un cas en particulier.
20 Tu avertiras le peuple quant aux décrets et aux enseignements, et leur feras savoir la voie qu’ils ont à suivre et les actes à accomplir en général. En effet, tu dois toi-même enseigner la Torah au peuple, comme tu l’as dit, afin de leur transmettre ton expérience de l’avoir reçue directement de Dieu.
21 Cependant, lorsque l’heure est venue d’appliquer les enseignements de la Torah à des affaires juridiques, cela doit être fait par des hommes qui soient au niveau du peuple et qui puissent relier la Torah à eux. Néanmoins, afin de s’assurer que ces enseignants – et leurs successeurs tout au long des générations à venir – transmettront fidèlement tes enseignements, c’est toi qui dois les choisir au moyen de ta vision prophétique.11 Ainsi, tu distingueras parmi tout le peuple des hommes éminents, n’ayant besoin de plaire à personne et possédant les sept qualités suivantes : avoir la crainte de Dieu ; être des hommes inspirant le respect en raison de leur intégrité ; “détestant” l’argent, c’est-à-dire suffisamment détachés de leur richesse pour que, dans le cas où ils auraient contracté une dette envers quelqu’un, il ne soit pas besoin de les traduire en justice pour les faire payer (quiconque chérissant sa fortune de manière excessive pouvant aisément être soudoyé, il devient inapte au métier de juge) ;12 justes ; perspicaces ; capables de déduire de nouvelles lois à partir des cas précédents ; et jouissant d’une bonne réputation.13 Nomme ces individus au-dessus du peuple comme des chefs de milliers, chefs de centaines, chefs de cinquantaines et chefs de dizaines. Les dirigeants aussi auront accès à l’autorité judiciaire en cas de besoin.14 Ainsi, les hommes adultes étant au nombre de 600 000, nomme 600 dirigeants de milliers, 6 000 dirigeants de centaines, 12 000 dirigeants de cinquantaines et 60 000 dirigeants de dizaines.
22 Ils jugeront le peuple en tout temps ; ils t’apporteront tous les cas les plus importants, et ils jugeront eux-mêmes tous les cas mineurs pour alléger ton fardeau en le partageant avec toi.
23 Si tu fais cela et que Dieu te l’ordonne, tu seras en mesure de le supporter ainsi que toutes ces personnes qui t’aident à présent à juger le peuple – Aharon, ses fils et les soixante-dix anciens –, et ils seront à même de rentrer chez eux, après la journée de travail, calmement. »
Troisième lecture – Chelichi
Moïse suit les conseils de Jéthro
24 Moïse écouta les paroles de son beau-père et fit tout ce qu’il lui avait dit.
25 Moïse choisit parmi tout Israël des hommes éminents et les préposa comme chefs du peuple : chefs de milliers, chefs de centaines, chefs de cinquantaines et chefs de dizaines.
26 Dès lors, ils jugeaient le peuple en tout temps : tous les cas difficiles, ils les ramenaient à Moïse, et tous les cas mineurs, ils les jugeaient eux-mêmes.
27 Jéthro demeura pendant plus de sept mois avec les Juifs afin de surveiller la mise en œuvre de son plan. Lorsque le peuple fut sur le point de quitter le mont Sinaï, le 20 Iyar 2449, il décida de retourner à Madian pour convertir sa famille au judaïsme avant de le rejoindre dans son trajet vers la terre d’Israël. Satisfait que Jéthro ait accompli avec succès la tâche visant à mettre en place un système judiciaire pour le peuple,15 Moïse reconduisit son beau-père, et Jéthro prit alors la route vers son pays.16
Quatrième lecture – Revii
L’arrivée au mont Sinaï
19:1 La Torah revient à présent au récit des faits historiques précédant l’épisode de Jéthro. Avant d’offrir la Torah au peuple juif, D.ieu la proposa aux Edomites et aux Ismaélites, mais ils la refusèrent.17 Le premier jour de Sivan 2448, le troisième mois après Nissan, mois au cours duquel les enfants d’Israël avaient quitté l’Égypte, ils se rendirent au désert du Sinaï, là où D.ieu leur avait annoncé qu’Il leur donnerait la Torah. L’impatience de recevoir la Torah qu’ils éprouvèrent en ce jour doit être ressentie chaque jour, car nous sommes tenus d’étudier la Torah avec l’enthousiasme propre à une expérience nouvelle,18 comme si D.ieu l’avait donnée pour la première fois en ce même jour.19
2 Ils quittèrent Refidim dans un esprit de repentir unanime pour avoir douté de la présence de D.ieu parmi eux,20 et arrivèrent dans le désert du Sinaï, toujours imprégnés de cet état d’esprit, et campèrent dans le désert. Ils commencèrent alors à se préparer au don de la Torah. Bien que chacun ait eu un rapport différent avec cet événement, ils avaient tous conscience qu’il les forgerait en un peuple soumis au même D.ieu. Unis dans cette conscience nationale-religieuse, Israël campa là comme un seul peuple, un peuple uni. Malheureusement, ce fut la dernière fois jusqu’à leur entrée sur la terre d’Israël qu’ils firent preuve de cette unité d’esprit ; à toutes les étapes ultérieures il se trouva des individus ou des groupes en dissension avec la communauté, ou se révoltant contre D.ieu.21 Ils campèrent face à la montagne, à la vue de son versant oriental. Le sommet du mont Sinaï était couvert d’une nuée, et ainsi resta-t-il constamment jusqu’au don de la Torah.22
La préparation au don de la Torah
3 Le lendemain matin, le 2 Sivan, Moïse gravit le mont Sinaï vers D.ieu. L’Éternel l’appela depuis la montagne et dit : « En règle générale, lorsque tu enseigneras la Torah au peuple, tu devras tout d’abord transmettre chaque leçon à la maison de Jacob, c’est-à-dire aux femmes, d’un ton amical, leur expliquant les grandes lignes des commandements et les récompenses pour leur observance.23 Puisque les femmes ont une prédisposition naturelle pour la spiritualité, cela suffira pour qu’elles accomplissent les commandements de la Torah. Par la suite, après avoir enseigné aux femmes, tu raconteras la doctrine d’un ton tranchant aux hommes parmi les enfants d’Israël, spécifiant toutes les punitions et les détails des commandements afin d’assurer leur respect.24 Mais à présent dis-leur à tous, hommes et femmes, exactement ce qui suit, ni plus ni moins :25
4 “Vous avez vu ce que J’ai fait aux Égyptiens : du fait de leur dépravation, ils méritaient d’être punis avant même qu’ils ne vous asservissent, mais Je ne les ai punis que pour vous. De plus, vous avez vu comme Je vous ai portés promptement, comme si c’était sur les ailes des aigles, et vous ai amenés à Moi la veille de la sortie d’Egypte : vous étiez éparpillés par tout le pays de Gochen, mais Je vous ai tous aussitôt rassemblés à Ramsès lorsqu’il était temps de partir. Également, Je vous ai portés, au sens figuré, sur les ailes des aigles lorsque vous campiez au bord de la mer des Joncs : l’aigle porte ses poussins entre ses ailes pour les protéger des flèches du chasseur ; de même, J’ai placé Ma nuée entre vous et les Égyptiens afin d’intercepter les flèches qu’ils vous décochaient et les pierres qu’ils vous lançaient.26 Vous avez vu de même comment Je vous ai amenés à Moi, en vous choisissant parmi tous les peuples, pour M’aider à mettre en oeuvre Mon plan pour le monde. Vous avez vu toutes ces choses par vous-mêmes, et vous avez compris que J’ai fait tout cela afin de vous amener ici pour vous donner la Torah.27
Le peuple choisi
5 Et à présent, vous entrerez dans une relation permanente avec Moi si du moins vous êtes prêts à vous lier à Moi de deux manières : (a) vous écouterez attentivement Ma voix, accomplissant Mes commandements, et (b) vous garderez Mon alliance, c’est-à-dire vous vous attacherez à Moi au-delà de la logique et de façon inconditionnelle. Certes, s’astreindre à accomplir Mes commandements implique de prendre un engagement sérieux, mais vous découvrirez que, si vous prenez cette décision maintenant, la chose deviendra plus aisée pour vous au fil du temps, car c’est toujours la première étape qui est la plus difficile. Quoi qu’il en soit, une fois que vous aurez noué cette relation avec Moi, vous serez pour Moi un trésor chéri au-dessus de tous les peuples. La prérogative M’appartient de vous choisir pour cette relation d’entre tous les autres peuples, car le monde entier est à Moi ; Je ne suis nullement limité dans Mes choix.
Un peuple saint
6 En outre, vous serez pour Moi un royaume de princes, primant sur les autres peuples ; et enfin, vous serez un peuple saint, entièrement dévoué à Mes desseins plutôt qu’au simple maintien et au perfectionnement de la structure du monde matériel.”28 Tels sont les mots que tu dois dire à présent aux enfants d’Israël – ni plus ni moins. »
Cinquième lecture – ‘Hamichi
7 Moïse descendit de la montagne, convoqua les anciens du peuple et présenta devant eux toutes ces paroles, ainsi que l’Éternel le lui avait ordonné.
La réponse du peuple
8 Le peuple entier répondit à l’unisson et ils dirent : « Tout ce qu’a dit l’Éternel, nous le ferons. » Ce faisant, ils exprimèrent leur dessein de s’engager dans une relation d’alliance avec D.ieu.29 Le lendemain matin, le 3 Sivan, Moïse gravit la montagne encore une fois et relaya les paroles du peuple à l’Éternel. D.ieu étant omniscient, il n’était pas besoin d’agir de la sorte, mais Moïse ne voulut pas en profiter et accomplit sa mission en bonne et due forme.
9 L’Éternel dit à Moïse : « Voici que J’irai à ta rencontre au plus épais du nuage30 afin que tout le peuple entende lorsque Je te parle, et alors ils croiront à la fois en toi et aux prophètes qui te succéderont à jamais. » Moïse descendit de la montagne et transmit au peuple ce message. Quand ils apprirent que D.ieu avait l’intention de leur parler par le biais de Moïse, ils s’y opposèrent, réclamant que D.ieu s’adresse directement à eux. Ils dirent : « Nous voulons voir notre Roi ! » Le lendemain matin, le 4 Sivan, Moïse gravit la montagne et rapporta la réponse du peuple à l’Éternel.
Les derniers préparatifs
10 L’Éternel dit alors à Moïse : « S’il en est ainsi, va vers le peuple et prépare-les comme suit aujourd’hui et demain : pour être en mesure de recevoir la révélation qu’ils réclament, ils doivent être rituellement purs. Ils doivent laver leurs vêtements et les immerger rituellement.31
11 En second lieu, ils doivent se tremper eux-mêmes rituellement. Après l’immersion, ils seront tous prêts pour le don de la Torah le troisième jour, le 6 Sivan, car au troisième jour à compter d’aujourd’hui, l’Éternel, Moi, descendra sur le mont Sinaï et donnera au peuple la Torah à la vue de tout le peuple.
12 Puisque Ma descente sur la montagne la sanctifiera temporairement, tu dois dresser une limite pour le peuple tout autour en proclamant : “Veillez à ne pas gravir la montagne ni même à en toucher l’extrémité.” En outre, tu leur diras explicitement : “Quiconque toucherait la montagne sera assurément mis à mort.
13 Personne ne portera la main sur elle, car quiconque le fera sera lapidé. Conformément aux procédures d’exécution par lapidation qui seront détaillées par la suite,32 le transgresseur doit d’abord être poussé d’une élévation dont la hauteur devra doubler la sienne ; s’il meurt en raison de cette chute, il n’est plus besoin de le lapider. Qu’il s’agisse d’une bête ou d’un homme, celui qui franchira les limites de la montagne ne sera pas autorisé à demeurer en vie.” Ce n’est que lorsque le son de la corne de bélier retentira longuement au ciel, indiquant ainsi le départ de la Présence Divine de la montagne, que la montagne reviendra à sa condition purement matérielle ;33 alors il leur sera permis de gravir la montagne. La corne sera celle du bélier sacrifié par Abraham à la place d’Isaac. »34
14 Moïse descendit de la montagne et, au lieu de reprendre ses occupations personnelles, se dirigea tout droit vers le peuple afin de leur transmettre le message de D.ieu. Il prépara le peuple en les faisant d’abord laver leurs vêtements et les immerger rituellement, et puis se tremper aussi rituellement.
15 Moïse dit au peuple : « Tenez-vous prêts trois jours durant ; n’“approchez” pas d’une femme, c’est-à-dire ne vous engagez pas dans des relations conjugales ». Il dressa ensuite une clôture autour de la montagne. Le reste des événements se rapportant à cette date, ainsi que ceux du lendemain, seront racontés plus loin.35
Le don de la Torah
16 Le troisième jour après cela, le 6 Sivan, quand le matin apparut, D.ieu amorça le processus de révélation sur le mont Sinaï avant que le peuple n’y soit réuni. D.ieu était encore plus empressé, pour ainsi dire, de donner la Torah que le peuple n’était de la recevoir. Il y eut du tonnerre et des éclairs, et un lourd nuage sur la montagne. Autour d’elle on apercevait trois degrés différents d’obscurité : l’obscurité proprement dite, un nuage normal et un nuage épais.36 Il y eut un son extrêmement fort d’une corne de bélier, et tout le peuple dans le camp trembla.
17 La présence de D.ieu venait de façon tangible vers le peuple des quatre points cardinaux, ceci ayant pour but de ne pas les submerger par l’intensité d’une révélation directe émanant d’une seule direction.37 Cependant, Sa présence fut ressentie comme approchant principalement du mont Sinaï, suivie d’un cortège constitué de quelques-uns de Ses anges,38 tel un fiancé allant à la rencontre de sa bien-aimée. En réponse, Moïse guida le peuple hors du camp dans la direction de la Présence Divine, et ils prirent leur place au pied de la montagne. D.ieu déracina la montagne et la tint suspendue au-dessus du peuple, le menaçant de la faire retomber sur lui au cas où il ne consentirait pas à recevoir la Torah. Mais le peuple accepta cette contrainte de plein gré en se serrant avec amour au-dessous de la montagne.39 Voyant cela, D.ieu fit reculer le peuple et remit la montagne sur terre.
Le Sinaï en fumée
18 Le mont Sinaï était tout en fumée, car l’Éternel y était descendu dans le feu. Celui-ci se tenait légèrement au-dessus de la montagne,40 mais il était assez près pour pouvoir en brûler la végétation.41 Sa fumée montait prodigieusement comme la fumée d’une fournaise, mais, en réalité, beaucoup plus haut, car les flammes atteignaient le coeur du ciel,42 et la montagne entière tremblait violemment.
19 Contrairement au son d’une corne soufflée par un mortel, qui s’amenuise au fur et à mesure que l’homme s’essouffle, le son d’une corne de bélier se fit entendre ici doucement d’abord pour que le peuple puisse s’habituer au volume, mais par la suite il redoubla d’intensité, sonnant sans répit. Quand D.ieu prononça les deux premiers commandements, Il parla par-dessus ce son. Puis, comme Moïse prononçait les huit commandements restants, D.ieu répondit à la faiblesse de sa voix de mortel par l’amplification de la voix de Moïse afin qu’elle puisse être entendue dans tout le camp.
Sixième lecture – Chichi
20 L’Éternel descendit, au sens figuré, sur le mont Sinaï, sur le sommet de la montagne. L’Éternel manda alors Moïse au sommet de la montagne, et Moïse monta.
D.ieu avertit le peuple
21 L’Éternel dit à Moïse : « Descends ; préviens le peuple de ne pas rompre les rangs et de se diriger vers l’Éternel pour mieux Me contempler, de peur qu’ils ne touchent la montagne et que nombre d’entre eux ne périssent.43 Si même un seul d’entre eux venait à se perdre de la sorte, Je serais aussi peiné que si beaucoup d’entre eux avaient disparu.
22 Je permettrai aux premiers-nés – qui seront, eux, les prêtres s’approchant de l’Éternel pour offrir des sacrifices – de gravir quelque peu la montagne.44 Or ils ne devront pas tirer avantage de cette distinction ;45 ils doivent plutôt se préparer à rester à leur place, de peur que l’Éternel ne cause une brèche parmi eux en abattant ceux qui rompraient les rangs et s’avanceraient de trop près. »
23 Moïse répondit à l’Éternel : « Je n’ai pas besoin d’avertir qui que ce soit. Le peuple ne peut pas gravir le mont Sinaï, car Tu nous as déjà46 prévenus en disant : “Dresse une limite autour de la montagne et sanctifie-la.” »
24 Néanmoins, l’Éternel lui dit : « Vas, descends et avertis-les une fois encore. Il est prudent de donner des instructions à quelqu’un sur la façon dont il est tenu d’agir à deux reprises : avant le moment de l’action et lorsque celle-ci doit avoir lieu. Ensuite, remonte une fois de plus au sommet de la montagne. Aharon gravira la montagne avec toi mais uniquement jusqu’à sa place, dans la partie inférieure de la montagne, et les prêtres – les premiers-nés – monteront jusqu’à la leur, située plus bas encore. Mais le peuple ne doit pas rompre ses rangs pour monter vers l’Éternel, de peur qu’Il ne fasse une brèche parmi eux. »
25 Moïse descendit vers le peuple et leur transmit cette instruction pour la deuxième fois. Lors du don de la Torah, tous les enfants d’Israël « se convertirent » au judaïsme, c’est-à-dire qu’ils devinrent légalement tenus d’accomplir tout ce que la Torah leur enjoignait. La multitude diverse, par contre, devint « convertie » à titre provisoire. Ses membres ne reçurent le statut permanent de Juifs que plus tard, après l’épisode du veau d’or.47
20:1 D.ieu prononça alors toutes ces paroles – les Dix Commandements – depuis l’obscurité48, le feu49 et le nuage qui couvraient le sommet de la montagne50. Le peuple répondit aux obligations de faire en disant : « Oui ! Nous le ferons ! », et aux obligations de ne pas faire, en disant : « Non ! Nous ne le ferons pas ! »51
La croyance en D.ieu
2 Le premier commandement : « Je suis l’Éternel, ton D.ieu. Cela signifie que vous êtes désormais officiellement tenus d’observer tous Mes commandements. Cependant, la relation qui vous lie à Moi n’est pas seulement contractuelle ; vous ne la validez pas simplement en vous acquittant de vos obligations légales envers Moi. Car Je suis Celui Qui t’ai fait sortir d’Égypte, de la maison de Pharaon, où vous étiez tous des esclaves. En vous affranchissant de l’esclavage égyptien, Je vous ai rendus, en effet, Mes serviteurs : votre vie est dorénavant orientée en totalité vers votre mission Divine ; vous n’avez désormais plus aucune “vie privée”52. »
L’idolâtrie
3 Le deuxième commandement : « Tu ne posséderas aucune idole des dieux révérés par les autres peuples tant que J’existerai, autrement dit jamais, ou partout où Je serai, soit en tous lieux.53 Ces “dieux” ne valent rien ; ils ne répondent pas à ceux qui les invoquent.
4 Tu ne te feras pas d’image sculptée ou autre sorte de représentation quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, en bas sur la terre ou dans les eaux au-dessous de la terre, même si tu n’as pas l’intention de les vénérer.54
5 Et si d’autres fabriquent de telles idoles,55 tu ne te prosterneras pas devant elles ni les adoreras, car Moi, l’Éternel, ton D.ieu, Je suis un D.ieu jaloux à cet égard. Pour ceux qui Me haïssent et adorent des idoles, Je suis un D.ieu Qui se souvient des fautes volontaires des pères, ajoutant leurs blâmes à ceux de leurs descendants mais seulement jusqu’à la troisième et quatrième génération, et encore au cas où ces descendants seraient eux aussi des adorateurs d’idoles.
6 Mais, en revanche, Je suis un D.ieu Qui fait preuve de bienveillance durant au moins deux mille générations envers les descendants de ceux qui M’aiment et n’adorent que Moi au nom de cet amour, et durant mille générations à l’égard des descendants de ceux qui observent Mes commandements par seule crainte ou respect.56 Telle est la différence entre le fait d’être motivé par l’amour et de l’être par la crainte ou le respect. »57
Le respect de D.ieu
7 Le troisième commandement : « Tu dois respecter le Nom de D.ieu (le Tétragramme). N’invoque pas par le Nom de l’Éternel, ton D.ieu, en vain, en l’utilisant pour jurer qu’une chose n’est manifestement pas ce qu’elle est. Par exemple, ne va pas jurer et dire à propos d’un arbre qu’il est une pierre. Car l’Éternel n’absoudra personne qui invoquera Son Nom en vain. »
Le Chabbat
8 Le quatrième commandement : « Rappelle-toi58 et observe59 le jour de Chabbat continuellement, le gardant saint ainsi. Rappelle-t’en en anticipant son arrivée au cours de la semaine qui le précède ; par exemple, s’il t’arrive de trouver un aliment spécial, mets-le de côté pour le Chabbat. Observe le Chabbat en t’abstenant d’accomplir en ce jour toute sorte de travail interdit.
9 Six jours, tu travailleras et tu feras tout ton travail. Mais, même si tu n’as pas achevé ton travail pendant les six jours précédents,
10 le septième jour est le Chabbat consacré60 à l’Éternel, ton D.ieu ; tu dois agir le Chabbat comme si tout ton travail était terminé. Tu ne feras aucun travail – ni toi, ni ton fils, ni ta fille. Certes, tes enfants ne sont pas, au sens strict, tenus d’observer les commandements jusqu’à ce qu’ils n’aient atteint la majorité ; toutefois, tu dois les empêcher de s’engager dans une quelconque forme de travail interdit. Ton serviteur et ta servante n’ont pas le droit de travailler, puisqu’ils sont tenus d’observer toutes les interdictions qui sont les tiennes. Tu ne peux pas non plus faire travailler ton bétail. Le résident étranger qui est autorisé à vivre à l’intérieur de tes portes a également l’interdiction de travailler, même si ce n’est pas dans la même mesure que toi.61
11 Car en six jours l’Éternel créa les cieux, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, et Il Se reposa le septième jour alors même que, ne Se fatiguant nullement en créant le monde, Il n’avait pas besoin de Se reposer. Mais Il Se reposa pour vous donner l’exemple. Aussi, l’Éternel a béni le jour du Chabbat en prescrivant que dans le futur il tomberait le vendredi une portion double de manne, permettant ainsi de nous reposer durant Chabbat – et cela s’est bien produit, comme vous l’avez constaté –, et Il l’a sanctifié en prescrivant qu’il ne tomberait pas de manne durant Chabbat, nous empêchant ainsi de chercher à pourvoir à nos besoins matériels même si nous l’avions voulu. Cela aussi est arrivé, comme vous l’avez observé. »
Les commandements sociaux
12 Le cinquième commandement : « Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel, ton D.ieu, te donne à présent. Le contraire est tout aussi vrai : si tu n’honores pas tes parents, tes jours se raccourciront. »
13 Le sixième commandement : « Ne commets pas de meurtre. » Le septième commandement : « Ne commets pas d’adultère, c’est-à-dire n’aie pas de rapports extraconjugaux avec une femme mariée. »62 Le huitième commandement : « Ne commets pas de vol de personnes, c’est-à-dire n’enlève pas. »63 Le neuvième commandement : « Ne porte pas de faux témoignage contre ton prochain. »
14 Le dixième commandement : « Ne convoite pas64 la maison de ton prochain. Ne convoite pas la femme de ton prochain, son serviteur, sa servante, son boeuf, son âne ni rien d’autre appartenant à ton prochain. »
Septième lecture – Chevii
La réception de la Torah
15 Quand D.ieu commença à parler, tout le peuple vit les voix de D.ieu65 et les flammes, le son de la corne de bélier et la montagne fumante. Miraculeusement, ils virent la voix de D.ieu et le son de la corne quoiqu’il se soit agi de sons. Lorsque le peuple vit les voix de D.ieu, ils tremblèrent, reculèrent de la montagne d’une distance de douze mil (ou 24 000 coudées, environ 11,5 km) au-delà de la limite extérieure de leur camp,66 et se tinrent à distance. Les anges du service Divin descendirent, les calmèrent et les reconduisirent jusqu’au pied de la montagne en les transportant eux-mêmes. Il en fut ainsi à chaque fois qu’ils entendirent un des commandements.
16 Une fois que le peuple eut entendu les dix commandements, leurs chefs et les anciens dirent à Moïse :67 « Certes, nous avons bien vu qu’il nous est possible – grâce à une aide extérieure – d’entendre les paroles de D.ieu par voie directe et de survivre. Mais ce que nous voulons, c’est recevoir la Torah dans le cadre de notre existence ordinaire et naturelle.68 Aussi, désormais tu nous parleras et nous écouterons les paroles de D.ieu venant de toi, mais que D.ieu ne nous parle pas directement, car nous pourrions mourir. »
17 Moïse dit au peuple : « Soyez sans crainte, car D.ieu est venu pour vous élever dans l’estime de tous les autres peuples, et Il est vous est apparu de cette manière impressionnante afin que vous vous imprégniez de la crainte de Lui et de la conscience qu’il n’est aucun dieu à part Lui, et qu’ainsi vous ne péchiez pas. »69
18 Néanmoins, D.ieu fut de l’avis du peuple, et, lorsque le moment arriva où Il allait de nouveau parler, le peuple se tint à distance tandis que Moïse s’approcha des trois degrés d’obscurité :70 l’obscurité proprement dite, le nuage normal et le nuage épais où se trouvait D.ieu.
MAFTIR
D.ieu incorporel
19 Après que D.ieu eut donné les Dix Commandements, Moïse gravit le mont Sinaï et y resta pendant une période de quarante jours, comme il sera décrit par la suite.71 Tandis qu’il se trouvait sur la montagne,72 l’Éternel dit à Moïse : « Voici ce que tu diras aux enfants d’Israël : “Vous avez vu que Je vous ai parlé depuis le ciel : bien que vous ayez entendu Ma voix sortir du sein du feu brûlant au sommet de la montagne, vous avez aussi ressenti qu’elle venait du ciel. Ayant vu ceci de vous-mêmes, jamais personne ne pourra vous convaincre du contraire. En outre, quoique J’aie fait descendre la totalité des cieux – y compris les plus hauts – au sommet du mont Sinaï,73 les royaumes spirituels ne sont pas pour autant devenus moins transcendants.74 N’essayez donc pas de représenter sous une forme matérielle les révélations spirituelles que vous avez vécues :
20 ne faites aucune représentation des anges que vous avez vus avec Moi dans le ciel. Vous ne pouvez pas non plus faire de répliques des deux chérubins d’or que Je vous ordonnerai de façonner et de placer dans le Tabernacle que Je vous enjoindrai d’ériger pour Moi.75 Vous façonnerez ces chérubins en or ; si vous les façonnez en argent, Je les considérerai comme des idoles d’argent. Et même d’or, n’en façonnez que deux, car, si vous en faites davantage, Je considérerai ces autres comme des idoles d’or. Vous ne vous ferez pas d’images de chérubins pour vos maisons de prière ou d’étude, croyant à tort qu’elles seraient une sorte de ‘moyen’ ou de ‘canal’ pour Ma présence.76 Elles n’ont à être employées que dans le Tabernacle, où elles serviront de canal pour Ma présence, et seulement quand Je le désirerai.
L’autel
21 Tu dois faire un autel pour Moi et le placer directement sur la terre – non pas sur des colonnes ou sur une base. Cet autel sera fait d’une caisse en bois recouverte de cuivre que tu rempliras de terre chaque fois que tu l’installeras.77 En le façonnant, rappelle-toi que tu le fais à Mon intention. À son côté, tu sacrifieras tes offrandes d’élévation et tes offrandes de paix de ton menu et de ton gros bétail. Là où Je permettrai que l’on prononce Mon Nom – c’est-à-dire dans le Tabernacle (et plus tard dans le Temple), au moment où les prêtres te béniront, à la fin du sacrifice quotidien du matin –,78 J’irai vers toi et te bénirai en faisant reposer Ma présence sur toi.
22 Plus tard,79 lorsque tu entreras pour la première fois sur la terre d’Israël, Je t’ordonnerai d’ériger un autel dans le but de renouveler Mon alliance avec toi. Cet autel-là, Je te commanderai de l’ériger en pierre, plutôt que sous la forme d’une caisse en bois recouverte de cuivre et remplie de terre. Lorsque tu Me feras cet autel de pierres, tu ne le feras pas avec des pierres taillées, car, si tu lèves ton épée sur une pierre destinée à l’autel pour la tailler, tu la profaneras.
23 Tu ne dois pas gravir Mon autel par des marches afin que ta nudité n’y soit pas exposée.” »
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