La tradition juive, vieille de plus de 3000 ans, nous signifie que D.ieu non seulement créa l’univers, mais qu’Il enseigna encore à Ses créatures la façon de vivre au sein de lui. Cet enseignement divin est la Torah, le « Manuel d’utilisation » du monde donné par D.ieu.

Le mot Torah en hébreu signifie « enseignement ». Dans sa signification la plus large, il désigne soit la totalité soit toute partie des enseignements de D.ieu. Plus précisément, cependant, il désigne les enseignements que D.ieu communiqua à l’humanité à travers Moïse. Ces enseignements prirent la forme d’un document écrit (les « Cinq Livres de Moïse » : la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome) auquel s’ajoute son interprétation (la « Torah orale »).1

Après la mort de Moïse, les épisodes heureux et malheureux qui jalonnèrent l’accomplissement des enseignements de la Torah par le peuple juif donnèrent lieu à une extension de la Torah Écrite qui inclut les Livres des Prophètes2 et les Hagiographes.3

Néanmoins, les Cinq Livres de Moïse demeurent le corpus principal des enseignements de D.ieu. Ils sont complets par eux-mêmes, et contiennent tout le matériau juridique et homilétique nécessaire à l’humanité pour vivre comme D.ieu l’entend. Les Prophètes et les Hagiographes constituent un complément essentiel aux Cinq Livres, mais n’ajoutent aucun contenu nouveau aux plans juridique ou philosophique.4

Dans la mesure où la Torah constitue l’expression des prescriptions de D.ieu portant sur la façon dont nous devons vivre notre existence, il est essentiel que chacun possède une bonne connaissance du texte et des enseignements de la Torah. Moïse institua l’usage de faire une lecture publique à partir du rouleau de la Torah les matins du Chabbat et des Fêtes ainsi que le lundi et le jeudi matin.5 Afin de conclure la lecture de toute la Torah en une année, la Torah est divisée en 54 sections. Du fait que le calendrier juif comporte des années régulières et des années embolismiques (c’est-à-dire comportant 13 mois lunaires), il arrive que deux sections soient lues lors d’un même Chabbat. Moïse institua en outre que la lecture de la Torah le Chabbat soit répartie entre sept personnes. À cet effet, chacune des 54 sections fut divisée en sept sous-sections.

Les enseignements du mouvement ‘hassidique, fondé par Rabbi Israël Baal Shem Tov (1698-1760), ont révélé la façon dont la Torah décrit la connexion entre D.ieu et la Création en général et chaque individu en particulier. Dans cet esprit, le fondateur de la branche ‘Habad du ‘hassidisme, Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi (1745-1812), affirma une fois à ses disciples qu’il convient de « vivre avec son temps », c’est-à-dire de vivre l’année entière avec l’écho de la section de la Torah qui est étudiée au moment présent.6 Ainsi, la loi et les traditions de la Torah sont étudiées non seulement pour leur contenu strictement juridique et historique, mais elles sont encore intériorisées par chaque individu afin qu’il vive les processus d’épanouissement spirituel qu’elles véhiculent. Ainsi, la Torah devient notre propre vécu personnel, la chronique du développement de notre relation avec D.ieu. Rabbi Chnéour Zalman institua également la pratique de l’étude quotidienne de la sous-section de la section hebdomadaire correspondant à chaque jour de la semaine.7 Dans ce contexte, l’exhortation de Rabbi Chnéour Zalman à « vivre avec son temps » signifie non seulement vivre avec la section hebdomadaire de la Torah, mais encore avec la sous-section relative à la journée.

En plus de continuer à développer les enseignements de ses prédécesseurs, le septième Rabbi de Loubavitch,8 Rabbi Menachem Mendel Schneerson, consacra un temps considérable à révéler la signification fondamentale du texte de la Torah et à puiser les leçons pénétrantes qu’il recèle. Dans ses discours publics, ses audiences privées et sa volumineuse correspondance répartis sur les 44 ans de son leadership public, le Rabbi montra que les enseignements de la Torah possèdent une pertinence intemporelle et sont applicables à tous les aspects de la vie, y compris ceux qui ne sont apparus que lors des temps modernes.

Le présent ouvrage contient un aperçu concis des enseignements du Rabbi ou de ses prédécesseurs pour chacune des sept sous-sections des 54 sections de la Torah – à raison d’un enseignement pour chaque jour de la semaine, pour l’année complète d’étude de la Torah. Il va de soi que pour connaître l’enseignement à lire pour un jour donné, le lecteur devra connaître le nom de la section de la Torah qui est à étudier lors de cette semaine. Tout calendrier juif, ainsi que de nombreuses ressources en ligne, peuvent fournir cette information.

Ainsi, l’impact des idées présentées dans cet ouvrage se fera sentir dans la mesure où le lecteur prendra connaissance de chaque aperçu le jour où il est destiné à être lu, plutôt que par une lecture de l’ouvrage de bout en bout, ou en le feuilletant de façon aléatoire. Dans la mesure où le Rabbi crut bon de souligner certaines des leçons clés à plusieurs reprises, en les voyant apparaître maintes et maintes fois dans la Torah, ces leçons sont également mises en évidence à plusieurs reprises tout au long du présent ouvrage.

Nous avons introduit chaque section hebdomadaire par un court résumé de l’ensemble de la section, et chaque sous-section quotidienne par un résumé du contenu du récit de la Torah relatif au verset exposé. Pour la chronologie fournie dans ces résumés, nous avons utilisé le calcul juif traditionnel du temps, à savoir, depuis la création du monde, ainsi que les mois juifs. Un tableau de ces mois et de leur correspondance approximative avec les mois du calendrier grégorien figure en annexe.

Nous avons donné les sources de chaque enseignement dans les textes hassidiques publiés. Il convient cependant de mentionner que dans de nombreux cas, nous avons étoffé les sources originales avec du matériau puisé à d’autres sources dans les enseignements du Rabbi.9 Nous avons également souvent présenté les enseignements du Rabbi ou de ses prédécesseurs sous une forme quelque peu « adaptée », autrement dit, de la façon dont ces enseignements nous ont parlé et dont nous pensons qu’ils peuvent parler au lecteur. Quiconque tente de transmettre les pensées d’une autre personne dans son langage propre court le risque de les déformer par inadvertance ; nous espérons que, dans notre cas, le dommage éventuel a été minime.

Notre propos de véhiculer des réflexions en les rendant accessibles au plus large lectorat possible a fait l’impasse sur un grand nombre de connaissances profondes du Rabbi, pour la simple raison que leur rendre justice aurait nécessité davantage d’espace. Nous espérons que l’aperçu que fournit le présent ouvrage inspirera le lecteur à se mettre en quête d’une plus ample et plus profonde connaissance des stimulants enseignements du Rabbi.

Nous espérons également que cet ouvrage inspirera ses lecteurs à vivre avec ce qui constitue l’ultime message de la Torah, ainsi que l’a souligné le Rabbi : concrétiser l’impératif messianique de faire de ce monde l’ultime demeure de D.ieu.