Première lecture – Richone

Le prélude à l’esclavage

1:1 La Torah a déjà énuméré les fils de Jacob par leurs noms lors de leur arrivée en Égypte,1 elle le fait de nouveau ici, lorsqu’ils meurent, afin d’indiquer combien ils étaient chers à Dieu : Voici les noms des fils d’Israël venus en Égypte ; chaque homme et sa famille vinrent avec Jacob :

2 Ruben, Siméon, Lévi et Juda,

3 Issa’har, Zeboulon et Benjamin,

4 Dan et Naphtali, Gad et Acher.

5 De même, bien que la Torah nous ait déjà dit2 que les descendants immédiats de Jacob étaient au nombre de soixante-dix, elle le répète ici afin de souligner le contraste entre leur petit nombre au début de leur arrivée en Égypte et leur croissance prolifique par la suite : tous les descendants de Jacob étaient au nombre de soixante-dix, y compris Joseph, qui, bien qu’il habitait en Égypte, n’était pas corrompu et restait donc toujours un véritable fils de Jacob.3

6 Joseph et tous ses frères moururent, comme toute cette génération, la première génération vivant en Égypte.4 Le dernier fils de Jacob à mourir fut Lévi, en l’an 2332, à l’âge de cent trente-sept ans. Une fois que tous les fils de Jacob furent morts, les Juifs (à l’exception de la tribu de Lévi)5 commencèrent à négliger leurs traditions. L’une des pratiques qu’ils abandonnèrent à ce stade fut la circoncision.6

7 Les enfants d’Israël étaient anormalement fertiles et prolifiques ; ils étaient devenus nombreux et extrêmement forts. Jamais les femmes n’avortaient ; elles accouchaient régulièrement de sextuplés, dont aucun ne mourait en bas âge. Bientôt la terre se remplit d’eux.

La première phase de l’esclavage

8 À cette époque-là, un nouveau roi, qui ne connaissait pas Joseph, s’éleva sur l’Égypte. Selon une opinion, c’était effectivement un nouveau Pharaon ; d’autres affirment que c’était le même Pharaon, mais qu’il agissait comme s’il n’avait jamais entendu parler de Joseph.

9 Il dit à son peuple : « Regardez, le peuple des enfants d’Israël devient plus nombreux et plus fort que nous.

10 Agissons avec ruse envers lui et son Dieu – qui est clairement impliqué dans sa fertilité contre nature – de peur qu’il n’augmente encore et, en cas de guerre, rejoigne nos ennemis, nous combatte et monte hors du pays, ou même pire, s’empare du pays et nous force à sortir de la contrée. »

11 Ils nommèrent des officiers de corvée auprès de lui pour l’affliger des corvées qu’ils lui imposaient, et ainsi le peuple juif bâtit les villes existantes de Pitom et de Ramsès pour les adapter à servir comme villes d’approvisionnement pour Pharaon.

12 Or, plus les Égyptiens les accablaient, plus Dieu bénissait les enfants d’Israël, de telle sorte qu’ils s’accrurent et proliférèrent, et les Égyptiens furent à la fois dégoûtés et contrariés par l’augmentation des enfants d’Israël. Cette première phase de travail forcé dura environ trente ans, à partir de 2332 jusqu’à 2362.

La deuxième phase de l’esclavage

13 Constatant que ce degré d’esclavage n’endigua pas la multiplication des enfants d’Israël, les Égyptiens soumirent les enfants d’Israël à un labeur éreintant, c’est-à-dire démoralisant et inhabituel.

14 Ils rendirent leur vie amère en les soumettant à un travail difficile – les faisant travailler avec du mortier et des briquesainsi que par toutes sortes de besognes dans les champs. Tout le travail auquel ils étaient soumis était imposé avec une rudesse écrasante.

La troisième phase de l’esclavage

15 Le roi d’Égypte parla aux sages-femmes hébreues, dont l’une, la femme d’Amram, Yo’héved, était appelée Chifra, et l’autre, leur fille Miriam, âgée de cinq ou six ans, était appelée Poua.

16 Il leur dit : « Quand vous accoucherez les femmes hébreues, au moment de la naissance, regardez le siège d’accouchement. Si c’est un garçon, tuez-le. Si c’est une fille, laissez-la vivre. »

17 Mais les sages-femmes craignaient Dieu, et elles n’agirent pas comme le roi d’Égypte le leur avait enjoint. Au contraire, elles donnèrent de la nourriture et de l’eau aux nouveau-nés et maintinrent ainsi activement les garçons en vie.

Deuxième lecture – Cheni

18 Le roi d’Égypte convoqua les sages-femmes et leur demanda : « Pourquoi avez-vous fait cela et laissé les garçons en vie ? »

19 Les sages-femmes répondirent à Pharaon : « Parce que les femmes hébreues ne sont pas comme les Égyptiennes. Elles sont expertes pour donner naissance. Elles sont comme les animaux, qui n’ont pas besoin de l’assistance de sages-femmes. Même si nous tentions de les assister, cela ne servirait à rien : la sage-femme ne les a pas encore rejointes qu’elles ont déjà accouché. »

20 En récompense de leurs actes, Dieu traita les sages-femmes avec bienveillance, comme il est dit dans le verset suivant : Il fit d’elles les ancêtres des dynasties royale et sacerdotale. Les sages-femmes ayant déjoué le plan de Pharaon, le peuple continua à s’accroître et devint très fort.

21 Comme les sages-femmes avaient craint Dieu, Il leur accorda des dynasties.

22 Pharaon ordonna alors à tout son peuple : « Vous devez jeter dans le Nil tout garçon qui naîtra, mais vous devez faire en sorte que toute fille – y compris les filles hébreues – vive comme une Égyptienne. »

La naissance de Moïse

2:1 La Torah fait à présent le récit de la naissance de Moïse. Comme il a été dit plus haut, un certain Lévite, Amram, le petit-fils de Lévi, alla se remarier avec Yo’héved, qui était la fille de Lévi. Bien qu’âgée de cent trente ans à l’époque, elle retrouva miraculeusement sa jeunesse quand Amram l’épousa à nouveau.

2 La femme Yo’héved conçut dès qu’elle et Amram se remarièrent, et le 7 Adar 2368, elle donna prématurément naissance à un fils, au début de son septième mois de grossesse. Les Juifs savaient que Dieu avait promis de les délivrer, et il était raisonnable de supposer que leur libérateur naîtrait dans une famille prestigieuse comme celle d’Amram. Ainsi, voyant que la pièce se remplit miraculeusement de lumière à la naissance de son fils, Yo’héved comprit à quel point il était bon, c’est-à-dire qu’elle pressentit que son fils serait destiné à jouer ce rôle éminent.7 Elle déploya donc de grands efforts pour le sauver des Égyptiens. D’abord, elle le tint caché pendant trois mois. Elle put agir ainsi parce que les Égyptiens ne vinrent inspecter la maison qu’après que neuf mois se furent écoulés depuis son remariage.

3 Puis, lorsqu’elle ne put plus le cacher, elle lui prépara un panier de joncs qu’elle enduisit d’argile à l’intérieur et de poix à l’extérieur. Elle utilisa de l’argile pour en calfeutrer l’intérieur parce que la poix a une odeur nauséabonde, et elle ne voulait pas que quelque chose ne fausse ou n’affaiblisse les sens de son enfant.8 Elle plaça l’enfant dans le panier et plaça celui-ci parmi les roseaux près de la rive du Nil. Yo’héved plaça le panier dans le fleuve afin que les astrologues égyptiens le perçoivent et croient que leur prophétie, selon laquelle le libérateur des Hébreux trouverait sa fin par l’eau, s’est accomplie.9 C’est effectivement ce qui arriva, et Pharaon, pensant avoir atteint son but, annula son décret de jeter tous les garçons nouveau-nés dans le fleuve.10

4 La sœur du bébé, Miriam, se tenait à distance pour voir ce qui lui arriverait.

La fille de Pharaon

5 Juste à ce moment, la fille de Pharaon, Bitya11 – qui avait décidé d’abandonner l’idolâtrie –, descendit se baigner, c’est-à-dire s’immerger rituellement dans le Nil (lit., « sur le Nil » ou « au sujet du Nil ») pour se purifier spirituellement de l’idolâtrie (dont le culte du Nil).12 Bitya aperçut le panier et dit à ses servantes qu’elle allait voir ce que c’était. Mais ses jeunes filles s’opposèrent à elle. Elles dirent : « C’est probablement un bébé juif, placé ici par sa mère pour le sauver. Comment peux-tu témoigner de l’intérêt pour son bien-être ? La princesse, au moins, ne devrait-elle pas obéir aux décrets du roi ? » Alors Dieu les tua ; elles marchèrent vers leur mort à cause de leur conduite le long du Nil.13 Mais Dieu épargna une servante, car il ne sied pas à une princesse de se déplacer sans escorte. Bitya vit le panier parmi les joncs et lui envoya la servante restante, et elle le prit. Selon une autre opinion, Bitya étendit son bras, qui par miracle devint alors assez long pour atteindre le panier, et elle prit ainsi elle-même le bébé.

6 En ouvrant le panier, elle vit le bébé. Elle ressentit également la présence de Dieu qui l’entourait. Bien que le nourrisson eût l’aspect d’un bébé, il pleurait avec la voix d’un grand garçon. Elle eut pitié de lui, car il pleurait. Quand elle vit qu’il était circoncis, elle dit : « C’est l’un des enfants hébreux. » Bitya tenta d’employer des nourrices égyptiennes pour allaiter le bébé, mais celui-ci refusait. Sa bouche étant destinée à converser directement avec Dieu, Il ne lui permit pas d’être allaité par une païenne.

7 Voyant que son frère ne téterait pas d’une Égyptienne, sa sœur Miriam, qui avait suivi Bitya, s’avança et dit à la fille de Pharaon : « Faut-il que j’aille te chercher une nourrice hébraïque pour qu’elle prenne soin de l’enfant ? » Bien que Bitya aurait fini tôt ou tard par comprendre pourquoi le bébé ne tétait pas, Miriam voulait atténuer sa souffrance.14

8 La fille de Pharaon lui dit : « Va. » Alors Miriam, bien qu’elle n’eût que sept ans, courut miraculeusement aussi vite qu’une grande fille – ou même qu’un grand garçon –15 et appela la mère de l’enfant.

Yohéved reprend son fils

9 La fille de Pharaon dit à Yo’héved : « Prends cet enfant et allaite-le pour moi, et je te paierai ton salaire. » Quand elle dit « Prends cet enfant », elle employa un mot qui peut aussi signifier « Voici ce qui t’appartient », reconnaissant à son insu que l’enfant était celui de Yo’héved. Alors la femme prit l’enfant et l’allaita.

10 Yo’héved ne renvoya pas l’enfant à Bitya après l’avoir sevré, mais réussit par la suite à le garder avec elle pendant encore quelques années. Elle ajournait la question en lui disant que l’enfant, s’étant attaché à elle, serait traumatisé d’avoir à se séparer d’elle tant qu’il était tout petit, et ainsi de suite. Ainsi grandit-il dans la conscience de son appartenance à son peuple et fidèle aux traditions de celui-ci. Mais quand l’enfant grandit, parvenant à l’âge de douze ans environ16 et à atteindre une taille appréciable, de sorte qu’il devint impossible d’ajourner encore son retour chez Bitya,17 Yo’héved l’amena à la fille de Pharaon, et il devint comme un fils pour elle. Elle s’attacha fortement à lui. Elle lui donna le nom de Moïse [moché – « tirer »], « car – dit-elle – je l’ai tiré de l’eau. »

Troisième lecture – Chelichi

11 En ces jours, Moïse, qui était un jeune homme précoce, fut élevé par Pharaon à la position d’intendant de sa maison personnelle. Bitya affectionnait particulièrement Moïse, et avait usé de son influence auprès de son père pour le nommer à ce poste.18 Quelques années plus tard, lorsqu’il eut dix-huit ans,19 il alla vers ses frères et remarqua leur souffrance, car il compatissait avec eux. Il vit un chef de chantier égyptien frapper un de ses frères hébreux, car, en effet, cet Égyptien battait ce Juif constamment. Un jour, après avoir réveillé le Juif avant l’aube pour l’envoyer travailler, il se glissa dans sa maison et approcha de sa femme, qui crut que c’était son mari. Le Juif finit par découvrir ce qui s’était passé ; quand le chef de chantier réalisa que le Juif savait ce qu’il avait fait, il se mit à le battre tout au long de la journée. Le surnom de l’épouse du Juif était Chelomit bat Dibri.20

Moïse sauve un Hébreu

12 Moïse enquêta sur ce qui se passait : il se tourna de ce côté-ci et découvrit que l’Égyptien battait le Juif toute la journée ; et il se tourna par là et découvrit qu’il avait fréquenté la femme de celui-ci. Il perçut prophétiquement qu’il n’y avait personne parmi les descendants du maître d’œuvre qui était destiné à se convertir au judaïsme ; aussi, il décida de le tuer. Il se tourna d’un côté et de l’autre et vit qu’il n’y avait personne pour l’observer, et il frappa alors l’Égyptien en prononçant le Nom de Dieu,21 et le dissimula dans le sable.

13 Mais deux Juifs avaient bien vu Moïse tuer l’Égyptien. Quand Moïse sortit le jour suivant pour voir ses frères, il vit ces mêmes deux hommes hébreux, Datan et Aviram,22 en train de se disputer. L’un d’eux avait levé la main pour frapper l’autre. Moïse dit à ce méchant homme : « Pourquoi vas-tu frapper ton prochain, même s’il est méchant comme toi »

14 L’homme hébreu rétorqua : « Qui t’a nommé chef et juge sur nous ? Tu n’es qu’un jeune homme ! As-tu l’intention de me tuer comme tu as tué l’Égyptien ? ! » Effrayé, Moïse conclut : « Ainsi donc, le fait que j’ai tué l’Égyptien est connu ! Pharaon entendra parler de cela et cherchera à m’exécuter ! » En outre, Moïse craignait également que ses frères soient jugés indignes d’être libérés de la servitude, car ils étaient querelleurs et toujours prêts à se calomnier les uns les autres.23 Il dit : « Alors la raison du fait sur lequel je m’interrogeais, à savoir pourquoi, parmi tous les peuples, seuls les Juifs sont astreints à une aussi pénible servitude – est désormais connue. »

15 Pharaon entendit parler de l’incident, car Datan et Aviram avaient dénoncé Moïse.24 Aussi, Pharaon chercha à tuer Moïse. Moïse fuit de devant Pharaon et s’installa finalement à Madian. Considérant qu’il était temps de se marier, il s’assit près d’un puits à l’instar de son ancêtre Jacob, qui trouva sa femme près d’un puits.

Moïse s’installe à Madian

16 Or, Jéther, ancien conseiller de Pharaon, était devenu le chef de Madian après sa fuite de Pharaon.25 Cependant, quand il comprit le non-sens de l’idolâtrie, il renonça à la religion idolâtre de Madian. À cause de cela, les Madianites le destituèrent et le bannirent, lui et sa famille. Il avait sept filles et aucun fils,26 et, comme les Madianites l’avaient frappé d’ostracisme, il ne pouvait embaucher personne pour faire paître ses troupeaux,27 il dut se résoudre à envoyer ses filles pour ce faire. Elles vinrent à ce puits, puisèrent de l’eau et remplirent les auges pour abreuver les brebis de leur père,

17 mais des bergers vinrent et les chassèrent de là parce que leur famille avait été excommuniée. Moïse se leva et les sauva, puis abreuva leur bétail. Dès qu’il commença à puiser de l’eau du puits, le niveau de l’eau s’éleva miraculeusement.

18 Quand elles revinrent chez leur père Jéther – qui était aussi connu sous le nom de Reouël (« ami de Dieu »)28 parce qu’il avait renoncé à l’idolâtrie –,29 il demanda : « Comment se fait-il que vous soyez rentrées si tôt aujourd’hui ? »

19 Elles répondirent : « Un homme égyptien nous a sauvées des mains des bergers. Il a aussi puisé de l’eau pour nous, mais une fois seulement, car après cela, l’eau est montée du puits jusqu’à ce qu’elle eût donné à boire à tous les troupeaux. » Jéther, ayant étudié les traditions du peuple juif dans sa recherche de la vérité religieuse, savait que l’eau était déjà montée du puits pour Jacob et pour Rachel. Il reconnut ainsi Moïse comme l’un des siens, un fils d’Israël, monothéiste, qu’il pouvait alors prendre pour gendre.

20 Il demanda donc à ses filles : « Alors, où est-il ? Pourquoi avez-vous laissé l’homme là-bas ? Appelez-le, et qu’il prenne quelque chose à manger », signifiant « peut-être épousera-t-il l’une d’entre vous » (tout comme la Torah désignait par euphémisme la femme de Potiphar comme « le pain qu’il mange »30 ).

21 Moïse consentit à rester avec l’homme, mais quand il raconta à Jéther ses aventures en Éthiopie, Jéther le soupçonna de mentir et l’emprisonna. Après dix ans, alors que Moïse avait soixante-dix-sept ans, Jéther le délivra de prison et donna à Moïse sa fille Tsipora pour épouse.31 Il nomma Moïse responsable de ses troupeaux et le fit jurer qu’il ne quitterait pas Madian sans sa permission.

22 Quand Tsipora donna naissance à un fils, Moïse le nomma Guerchom [guer cham – « un étranger là-bas »], « car – dit-il – j’ai été un étranger dans un pays étranger ».

La quatrième phase de l’esclavage

23 Ce fut pendant ces nombreuses années durant lesquelles Moïse vécut à Madian que le roi d’Égypte mourut, métaphoriquement, c’est-à-dire qu’il fut atteint de lèpre, qui est allégoriquement comparée à la mort. Pour tenter de soulager ses douleurs, il se baignait dans le sang des enfants hébreux qu’il avait massacrés à cette fin. Les enfants d’Israël gémirent du fait de la douleur que leur causait cette procédure de traitement curatif32 et ils se lamentèrent. Les plaintes émanant de ceux qui souffraient de cette procédure s’élevèrent vers Dieu.

24 Dieu entendit leur gémissement angoissé, et Dieu se souvint de Son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob.

25 Dieu considéra les enfants d’Israël, et Dieu en prit acte. Ayant décidé qu’il était temps pour eux d’être délivrés, Dieu devait choisir un libérateur. Le choix naturel se portait initialement sur le fils aîné d’Amram, Aharon. Dieu apparut à Aharon et lui ordonna de prophétiser aux enfants d’Israël et de les préparer à la délivrance en disant : « Que chacun rejette les idoles qu’il aperçoit, et ne vous souillez pas avec les idoles de l’Égypte ; Je suis l’Éternel, votre Dieu. »33 Mais Aharon ne réussit pas cette mission ; il ne parvint pas à convaincre les enfants d’Israël de rompre leurs liens avec la culture égyptienne.

Quatrième lecture – Revii

Moïse et le buisson ardent

3:1 Dieu considéra alors le comportement de Moïse, qui gardait le troupeau de son beau-père Jéther, qui serait plus tard appelé Jéthro, le chef déchu de Madian, et conclut qu’il était qualifié pour être ce libérateur. Moïse avait pour habitude de mener le troupeau loin dans le désert afin qu’il ne paisse pas dans la propriété d’autrui, et il parvint une fois au mont Sinaï, sur lequel Dieu donnera plus tard la Torah et qui était également appelé le mont Horeb.

2 Un ange de l’Éternel lui apparut du cœur d’un feu jaillissant au sein d’un buisson d’épines. En se révélant dans un buisson épineux, Dieu laissait entendre à Moïse qu’Il ressentait la douleur et la souffrance des enfants d’Israël. Moïse contempla ce phénomène et vit que le buisson était embrasé, mais le buisson ne se consumait pas.

3 Moïse dit : « Je vais m’écarter de ce que je fais ici et aller là-bas contempler ce spectacle remarquable. Pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? »

4 Quand l’Éternel vit qu’il s’était approché pour voir, Dieu l’appela du sein du buisson en disant : « Moïse, Moïse ! » Il répondit : « Me voici. »

5 Dieu dit : « Ne t’approche pas plus près. Ôte tes chaussures de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte. »

La mission de Moïse

6 Après que Moïse eut accompli cela, Dieu dit : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. » Moïse cacha son visage, car il craignait de regarder Dieu.

7 L’Éternel dit : « J’ai vu l’affliction de Mon peuple en Égypte. J’ai entendu leur clameur, provoquée par leurs contremaîtres, car Je suis conscient de leurs souffrances.

8 Je suis descendu pour les délivrer des mains des Égyptiens et pour les conduire de ce pays vers un pays bon et vaste, un pays ruisselant de lait de chèvre et de miel de dattes et de figues,34 la contrée des Cananéens, des Hittites, des Amoréens, des Pérézéens, des Hévéens et des Jébuséens. Bien que J’aie également promis à Abraham les territoires des Ammonites, des Moabites et des Édomites,35 vous n’en hériterez pas pour le moment. »36 Dieu ne mentionna pas les Guirgasiens37 dans ce contexte parce que leur territoire n’était pas distingué comme « ruisselant de lait et de miel ».38

9 « Et voici qu’à présent la clameur des enfants d’Israël est certainement arrivée jusqu’à Moi, et J’ai aussi vu l’oppression à laquelle les soumettent les Égyptiens.

10 Alors, maintenant va. Je vais t’envoyer à Pharaon pour le convaincre de libérer le peuple, et tes paroles seront efficaces. Fais sortir Mon peuple, les enfants d’Israël, d’Égypte. »

Moïse pose des objections

11 Moïse dit à Dieu : « Qui suis-je pour me présenter devant Pharaon ? À présent je ne suis qu’un berger, et je manque du statut social requis pour s’adresser à un roi. Et de plus, par quel mérite pourrais-je faire sortir les enfants d’Israël de l’Égypte ? Cela nécessiterait un miracle, et, selon ce que j’en perçois, ils ne sont pas dignes d’un tel miracle. J’ai vu qu’ils sont querelleurs et prêts à se calomnier entre eux. »39

12 Dieu répondit : « Ne t’inquiète pas de ton statut, car Je serai avec toi, et c’est en vertu de Mon autorité, et non de la tienne, que tu t’exprimeras. Tu as vu ici que le buisson accomplit Ma mission et ne se consume pas ; c’est pour toi le signe que toi non plus, tu ne subiras pas de mal dans la mission pour laquelle Je t’envoie. Quant à ta deuxième question, le peuple est vraiment digne d’un miracle, car, lorsque tu feras sortir le peuple d’Égypte, tu le feras afin que vous tous serviez Dieu en recevant Ma Torah sur cette montagne. Aussi vaut-il la peine pour Moi de faire des miracles à leur égard, même s’ils ne le méritent pas eux-mêmes. »

Le Nom de Dieu

13 Moïse dit à Dieu : « Je vais donc aller vers les enfants d’Israël et je leur dirai : “Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous.” Quand ils entendront cela, ils me demanderont : “Quel est Son Nom ?”, c’est-à-dire : “Quel genre de Dieu permet-Il aux enfants de ces patriarches – qu’Il chérissait tellement – de souffrir si longtemps dans un exil aussi terrible ? Pourquoi est-ce seulement maintenant qu’Il se souvient de nous, alors que nous avons tant souffert et que des milliers de nos enfants ont été massacrés ?” Quand ils me demanderont cela, que leur dirai-je ? »

14 Dieu dit à Moïse : « Dis-leur que J’ai été et Je serai encore avec eux dans cet exil, tout comme Je serai avec eux dans leurs exils futurs. Je ne les ignore pas pendant leurs exils ; au contraire, Je ressens leur souffrance et Je souffre avec eux. » Moïse dit : « C’est assez qu’ils aient à subir leur exil actuel ; pourquoi devrais-je mentionner des exils futurs ? » Dieu dit alors : « C’est exactement ce que Je voulais dire.40 Bien que Je sois en train de te dire à toi que Je souffrirai avec eux dans leurs futurs exils, tu diras aux enfants d’Israël uniquement ceci : “Le Dieu qui dit : ‘Je serai avec eux dans cet exil’ m’a envoyé vers vous.” »41

15 Dieu dit encore à Moïse : « Et s’ils demandent : “Si Dieu ressent notre souffrance, pourquoi permet-Il qu’elle continue ?”, ainsi diras-tu aux enfants d’Israël : “L’Éternel, le Dieu de la miséricorde, le Dieu de vos pères – le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob – m’a envoyé vers vous. L’exil et toutes ses souffrances sont le fait de Ma miséricorde. La raison pour laquelle ceci n’est pas apparent est que Mon attribut de miséricorde, tout en étant opérationnel, est dissimulé en temps d’exil, ainsi que de manière générale dans ce monde. Par conséquent, bien que “Dieu” – indiquant Mon attribut de miséricorde – soit Mon véritable Nom à tout moment, sa prononciation doit être cachée42 de la population générale jusqu’à la Délivrance finale. Néanmoins, même maintenant, il est possible de faire émerger Ma miséricorde de sa dissimulation, mais non pas directement (en prononçant le Nom de miséricorde tel qu’il est écrit). Au lieu de cela, c’est ainsi que Je dois être évoqué pour toutes les générations jusqu’à la Délivrance finale : ils substitueront43 le Nom A-d-n-i [“mon Seigneur”44] à Mon Nom véritable. Ils pourront éveiller Ma miséricorde en prononçant Mon Nom seigneurial comme si c’était le Nom de miséricorde, reconnaissant que Je gouverne le monde et que J’ai Mes propres raisons, parfois impénétrables, de le faire de la manière que Je choisis”. »45

Cinquième lecture – ‘Hamichi

La promesse de Dieu

16 Dieu poursuivit : « Va et réunis les anciens, à savoir les chefs d’Israël, et dis-leur : “L’Éternel, le Dieu de vos pères – le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob – m’est apparu et a dit : ‘Je Me souviens bien de vous et de ce qui vous est fait en Égypte.

17 J’ai déclaré que Je vous ferais monter de l’affliction de l’Égypte au pays des Cananéens, des Hittites, des Amoréens, des Pérézéens, des Hévéens et des Jébuséens, un pays ruisselant de lait de chèvre et de miel de dattes et de figues.’” » Comme plus haut,46 Dieu ne mentionna pas ici les Guirgasiens parce que leur territoire n’était pas défini comme « ruisselant de lait et de miel ».

18 « Ils écouteront ta voix, parce qu’il leur a été transmis par leurs pères que leur délivrance leur serait annoncée par les paroles : “Je Me suis souvenu de vous”. Jacob dit : “Dieu Se souviendra de vous”47 et Joseph dit : “Dieu Se souviendra de vous”.48 Tu iras avec les anciens d’Israël devant le roi d’Égypte et vous lui direz : “L’Éternel, le Dieu des Hébreux, S’est manifesté à nous. Aussi permets-nous de faire un voyage de trois jours dans le désert afin que nous puissions offrir des sacrifices à l’Éternel, notre Dieu.”

19 Or, Je sais que le roi d’Égypte ne vous permettra pas de partir avant que J’exerce Ma main forte et que Je fasse des miracles.

20 Et J’étendrai Ma main et Je frapperai l’Égypte par tous Mes actes merveilleux que J’accomplirai en son sein, et alors il vous renverra. Ce n’est pas en vertu de son propre pouvoir qu’il refusera de vous laisser partir, parce que, dès que J’accomplirai les miracles que J’ai l’intention de réaliser, il vous laissera forcément partir.

21 Je ferai que ce peuple soit considéré favorablement par les Égyptiens, de telle sorte que, lorsque vous partirez, vous ne sortirez pas les mains vides.

22 Chaque femme demandera des objets d’argent et d’or, et – ce qui est le plus important pour le voyage, à la fois pour se protéger des éléments et parce qu’ils s’usent rapidement en route49des vêtements, à sa voisine et à la femme chez qui elle loge. Vous les placerez sur vos fils et sur vos filles, et dépouillerez ainsi l’Égypte. J’accomplirai ainsi Ma promesse à Abraham : “Ensuite ils partiront avec une grande richesse”.50 »

Les doutes de Moïse

4:1 Moïse répondit en disant : « Mais ils ne me croiront pas et n’écouteront ma voix, car ils diront : “L’Éternel ne t’est pas apparu”. »

2 Moïse tenait un bâton fait de saphir51 dans sa main. L’Éternel lui dit : « Qu’est-ce que cela dans ta main ? » Moïse répondit : « C’est un bâton. »

3 Dieu dit : « Tu mérites d’être frappé avec lui52 parce que tu as parlé du peuple avec mépris. À présent, regarde ce que Je fais avec lui. Jette-le à terre. » Moïse le jeta à terre et il devint un serpent. À cette vue, Moïse s’enfuit devant lui. Dieu transforma le bâton en serpent afin de montrer à Moïse qu’il avait calomnié le peuple juif, tout comme le serpent originel avait médit de Dieu, L’appelant « jaloux ».53

4 L’Éternel dit à Moïse : « Tends ta main et saisis sa queue. » Quand il tendit la main et saisit le serpent, il redevint un bâton dans sa main.

Dieu fournit des signes

5 Dieu dit : « Ceci est afin qu’ils croient que l’Éternel – le Dieu de leurs pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob – t’est apparu. »

6 L’Éternel donna à Moïse encore un signe, et lui dit : « Mets, Je te prie, ta main dans ton sein », et il mit sa main dans son sein. Quand il la retira, sa main devint affligée de tsaraat (une maladie qui affecte les gens coupables de médisance),54 blanche comme la neige (signe caractéristique de cette maladie)55.

7 Dieu dit : « Remets ta main dans ton sein », et il remit ainsi sa main dans son sein.

Quand il la retira de son sein, elle avait déjà repris l’apparence de sa peau – contrairement à la première fois qu’il mit la main dans son sein, où il fut frappé de cette plaie après avoir retiré sa main de son sein. Dieu montra ici à Moïse que Sa bonté est plus prompte à agir que Sa punition, et que la libération du peuple juif d’Égypte se déroulerait plus vite que son asservissement.

8 Dieu dit : « S’ils ne te croient pas, et ne tiennent pas compte du premier signe miraculeux – comment ton bâton est devenu un serpent –, alors ils auront foi en ce second signe – comment tu as été puni pour les calomnier, car ils ont pu constater (dans les épisodes impliquant Pharaon56 et Avimèle’h57) que ceux qui cherchent à leur nuire sont punis de maladies.

9 Et s’ils ne croient pas à ces deux signes et qu’ils n’écoutent toujours pas ta voix, alors tu prendras de l’eau du Nil, que tu verseras sur la terre sèche. L’eau que tu prendras du Nil deviendra du sang quand tu la verseras la terre sèche. Ce signe indiquera que la première plaie que J’amènerai sur les Égyptiens sera dirigée contre l’objet de leur culte»

Les réticences de Moïse

10 Durant toute une semaine, Dieu essaya de convaincre Moïse d’accepter de faire sortir le peuple d’Égypte, mais Moïse était réticent à assumer une position plus élevée que celle de son frère aîné, Aharon. Moïse dit à l’Éternel : « Je Te prie, mon Seigneur, je ne suis pas un homme de paroles – ni depuis hier, ni depuis avant-hier, ni depuis que Tu as parlé à Ton serviteur il y a une semaine, car je bégaie et j’ai la langue pesante. »

11 L’Éternel lui dit : « Qui a donné une bouche à l’homme, comme Je l’ai fait quand Je t’ai permis de te défendre lorsque tu étais jugé pour avoir tué l’Égyptien ? Qui le rend muet, comme Je l’ai fait avec Pharaon pour qu’il ne puisse pas te condamner ? Ou sourd, comme Je l’ai fait de ses ministres afin qu’ils ne puissent pas entendre ses ordres contre toi ? Ou clairvoyant, ou aveugle, comme J’ai fait envers les bourreaux, quand tu as fui ?58 N’est-ce pas Moi, l’Éternel ?

12 À présent, va, et Je serai avec toi quand tu parleras et Je t’indiquerai quoi dire. »

13 En entendant cela, Moïse dut exprimer explicitement la raison de son hésitation. Il dit : « Je T’en supplie, mon Seigneur ! Envoie, de grâce, Aharon, que Tu envoies habituellement ! Il est plus âgé que moi, et Tu t’es déjà servi de lui comme prophète.59 De plus, puisque je ne suis pas destiné à les amener dans la terre d’Israël et que je ne serai donc pas leur libérateur final, à quoi cela sert-il de m’envoyer, moi ? »

14 L’Éternel se mit en colère envers Moïse et dit : « Ton frère Aharon n’est-il pas celui dont J’avais l’intention de faire le Lévite, tandis que J’aurais fait de toi le prêtre ? Or, du fait de ta réticence à assumer le rôle de guide du peuple, Je ferai de lui le prêtre, et de toi le Lévite.60 En tout cas, Je sais qu’il peut certainement parler ! Comme tu l’as mentionné, il a prophétisé au peuple quand tu étais à Madian. Quant à ton souci d’assumer une position qui te rendrait plus élevé que lui, en effet, il viendra à ta rencontre quand tu partiras pour ton voyage en Égypte, et quand il te verra, il ne sera pas fâché de c’est toi que J’ai choisi pour être le libérateur et non lui ; au contraire, son cœur se réjouira.

15 Tu devras lui parler et mettre les mots dans sa bouche. Je serai alors avec ta bouche et sa bouche, et Je vous instruirai sur ce qu’il faudra faire.

16 Lui parlera au peuple pour toi. Il te servira donc de bouche, puisque tu dis de la tienne qu’elle n’est pas capable de parler clairement, et tu seras pour lui un maître. Tu n’auras pas à t’adresser directement au peuple.

17 Et dans ta main, tu dois prendre ce bâton, avec lequel tu accompliras les signes miraculeux. »

Sixième lecture – Chichi

Moïse part en Égypte

18 Après avoir accepté la mission de Dieu, Moïse partit et revint à Madian, chez son beau-père Jéther – c’est-à-dire Jéthro.61 Moïse était fier de son beau-père, et supposait que Dieu l’avait choisi pour sa mission par le mérite de son beau-père.62 Il demanda respectueusement à Jéthro la permission de partir63 et lui dit : « Je voudrais partir et retourner auprès de mes frères en Égypte, afin de voir s’ils sont encore vivants. » Jéthro dit à Moïse : « Va en paix. »

19 Moïse craignait toujours que Datan et Aviram ne tentent de contrecarrer sa mission. L’Éternel dit alors à Moïse à Madian : « Tu peux retourner en Égypte sans t’inquiéter, car tous les hommes qui en veulent à ta vie, c’est-à-dire Datan et Aviram, ont perdu leur fortune et par là tout leur statut social et leur influence. De fait, c’est comme s’ils étaient morts. »

20 Moïse prit sa femme et ses fils et les fit monter sur le même âne64 que celui qu’Abraham avait sellé quand il emmena Isaac pour être ligoté,65 et qui est également celui que le Messie montera lorsqu’il se révélera.66 Moïse se prépara à retourner en Égypte, et il prit le bâton de Dieu dans sa main. Ayant été utilisé pour les miracles de Dieu, le bâton de Moïse était désormais devenu « le bâton de Dieu ».

21 L’Éternel dit à Moïse : « Quand tu retourneras en Égypte et que tu te présenteras devant Pharaon, sois conscient de toutes les merveilles que J’aurai placées dans ta main et ne crains pas de les accomplir devant Pharaon. Cependant, Je sais que, Je sais qu’il refusera de M’écouter ; alors Je le rendrai entêté67 et il ne renverra pas le peuple.

22 Tu diras à Pharaon : “Ainsi a dit l’Éternel : ‘De tous Mes enfants, les nations de la terre, Israël est Mon fils le plus éminent, que J’ai choisi pour accomplir Ma mission. En outre, dans la lignée des patriarches de Ma nation élue, leur géniteur, Israël, bien que né après Ésaü, lui a acheté le droit d’aînesse et est donc également, à cet égard, le fils premier-né.’

23 Je te dis donc, au Nom de Dieu : ‘Laisse partir Mon fils afin qu’il Me serve. Pourtant, Je sais que tu refuseras de le renvoyer ; alors, sache dès à présent que, pour assurer la libération d’Israël de ton pays, Je vais tuer ton fils premier-né, et tu n’auras aucune défense contre Ma menace.’” »

La circoncision d’Eliézer

24 Moïse s’apprêta alors à partir, mais Tsipora venait de donner naissance à leur deuxième fils, Eliézer. Moïse savait que, s’il circoncisait son fils avant leur départ, ils devraient attendre que le bébé guérisse. Cependant, comme Dieu n’avait pas attendu mais lui avait dit de partir, il comprit qu’il ne devait pas tarder à suivre le commandement de Dieu, et reporta la circoncision afin de pouvoir partir immédiatement. Quand ils se trouvaient dans leur logement, sur la route, non loin de leur destination, et que le danger n’était plus si important pour l’enfant, Moïse aurait pu le circoncire en toute sécurité. Mais, au lieu de le circoncire immédiatement, il s’occupa d’abord de leur logement. Même s’il ne s’agit là que d’un simple oubli, cela indiquait que Moïse n’avait pas mesuré toute l’importance d’obéir à la volonté de Dieu, et était donc inapte à servir de guide et d’exemple pour le peuple. L’Éternel s’en prit donc à Moïse et chercha à le faire mourir, car il s’était montré infidèle à la mission de sa vie, perdant ainsi son droit de vivre.

25 Il envoya un ange sous la forme d’un serpent. Cet ange avala Moïse de sa tête jusqu’à son organe de procréation, le recracha, puis l’avala de ses pieds jusqu’à son organe de procréation. En observant l’ange de Dieu agir de la sorte, Tsipora comprit pour quelle raison il était sur le point de tuer son mari. Tsipora prit alors rapidement une pierre tranchante, coupa elle-même le prépuce de son fils et le jeta aux pieds de Moïse. Elle dit au bébé : « Tu as failli causer l’effusion de sang de mon époux ! »

26 Constatant l’empressement de Tsipora à accomplir Sa volonté, Dieu fut assuré que son influence positive corrigerait l’attitude négligente de Moïse. L’ange relâcha alors Moïse et Tsipora dit : « L’effusion de sang de mon époux a failli être provoquée par la circoncision. »

Moïse et Aharon se rencontrent

27 L’Éternel dit à Aharon en Égypte : « Va dans le désert à la rencontre de Moïse. » Il alla et le rencontra à la montagne de Dieu, c’est-à-dire au mont Sinaï, où Dieu s’était révélé à Moïse, et l’embrassa.

28 Moïse rapporta à Aharon toutes les paroles de l’Éternel, Qui l’avait envoyé, ainsi que tous les signes miraculeux dont Il l’avait instruit. Quand Aharon vit la femme et les enfants de Moïse, il dit : « Nous sommes déjà si affligés par le sort de notre peuple en Égypte, et tu veux y ajouter ceux-ci ? » Moïse acquiesça, et renvoya sa femme et ses enfants à Madian.68

29 Moïse et Aharon se rendirent ensemble en Égypte et ils rassemblèrent tous les anciens des enfants d’Israël. Dans la mesure où la tribu de Lévi n’était pas asservie, Moïse et Aharon pouvaient aller et venir à leur guise.69

30 Aharon raconta toutes les paroles que l’Éternel avait dites à Moïse et réalisa les signes miraculeux devant le peuple.

31 Pendant les longues années d’exil, les enfants d’Israël avaient conservé leur croyance que Dieu les délivrerait un jour. Mais, à mesure que l’esclavage devint plus rigoureux et que le temps passait, certains parmi le peuple étaient devenus sceptiques et avaient même commencé à réprimander et à railler ceux qui espéraient encore. Les souffrances associées aux railleries firent que la majorité perde presque tout espoir d’être délivrée. Mais lorsque Moïse et Aharon annoncèrent la délivrance imminente, le peuple eut foi, et quand ils apprirent que l’Éternel avait considéré les enfants d’Israël et qu’Il avait vu leur misère, ils s’inclinèrent et se prosternèrent en remerciement.70

Septième lecture – Chevii

5:1 Bien que les Anciens étaient censés se présenter devant Pharaon avec Moïse et Aharon,71 ils craignirent de le faire, et se dérobèrent donc un à un, de telle sorte qu’au final seuls Moïse et Aharon se rendirent ensuite chez Pharaon et lui dirent : « Voici ce que l’Éternel, le Dieu d’Israël, a dit : “Renvoie Mon peuple afin qu’il célèbre une fête pour Moi dans le désert.” »

2 Pharaon répondit : « Qui est donc l’Éternel pour que je tienne compte de Sa voix et renvoie Israël ? Je ne reconnais pas l’Éternel, et je ne renverrai pas Israël non plus. »

Moïse demande à Pharaon la permission de partir

3 Ils dirent : « Le Dieu des Hébreux nous est apparu. Nous voulons faire un voyage de trois jours dans le désert afin que nous puissions offrir des sacrifices à l’Éternel, notre Dieu, de peur qu’Il ne nous frappe [c’est-à-dire qu’Il ne te frappe – ils employèrent cette antiphrase par respect pour le statut de Pharaon] par la peste ou par le glaive. »

4 Le roi d’Égypte leur dit : « Moïse et Aharon, pourquoi détournez-vous le peuple de leur travail quotidien ? Je ne crois pas que Dieu se soit révélé à vous et vous ait demandé de procurer des vacances au peuple. Et de toute façon, ils n’ont pas besoin de vacances : je ne les surcharge pas d’un volume de travail excessif, car ils se sont engagés dans ce travail de leur propre gré et ils s’y sont même habitués ! Non, je pense que vous êtes venus ici avec ces histoires parce que vous êtes paresseux et que vous essayez de vous dérober à vos propres obligations. Et la même chose s’applique probablement à toute votre tribu : vous voulez tous éviter de gérer vos affaires personnelles, et vous avez donc eu l’idée de conduire les gens dans le désert pour offrir des sacrifices. Eh bien, je vous conseille de cesser d’être paresseux et de retourner à vos propres corvées ! »72

5 Pharaon se dit : « Si les Lévites sont à ce point fainéants qu’ils considèrent leurs tâches quotidiennes comme un fardeau oppressant, il en va probablement de même pour le peuple dans son ensemble. » Pharaon poursuivit : « Les gens du pays sont désormais nombreux, et vous les feriez interrompre leur travail, qu’ils considèrent eux-mêmes non pas comme un travail ordinaire mais comme un dur labeur ! Vous voulez qu’ils prennent des vacances pendant trois jours entiers ? Cela nous causera une grande perte de productivité ! »

Les ordres de Pharaon

6 Pharaon se dit encore : « Si les gens sont si paresseux qu’ils considèrent que leur charge de travail quotidienne est si lourde, il est fort probable qu’ils ne travaillent pas autant qu’ils pourraient. Nous devons faire quelque chose pour les faire travailler plus durement. » Alors,73 ce jour-là, Pharaon donna des ordres aux chefs de chantier égyptiens du peuple et aux contremaîtres hébreux,74 comme suit :

7 « Vous ne fournirez plus de paille au peuple pour faire des briques, comme vous l’avez fait jusqu’à présent ; qu’ils aillent eux-mêmes chercher leur propre paille.

8 Vous leur imposerez toutefois le même quota de briques qu’ils produisaient jusqu’à présent. Ne le réduisez pas. Car ils sont évidemment paresseux ; c’est pourquoi ils crient et disent : “Allons offrir des sacrifices à notre Dieu !”

9 Rendez le travail plus pénible pour les hommes, et qu’ils y soient astreints ; alors ils cesseront de débiter de vaines paroles. »

10 Les chefs de chantier égyptiens du peuple et les contremaîtres hébreux sortirent dire au peuple : « Voici ce que Pharaon a dit : “Je ne vous donnerai plus de paille.

11 Allez donc rapidement chercher votre propre paille partout où vous pourrez en trouver, car rien n’a été réduit de votre charge de travail quotidienne – votre quota reste inchangé.” » Ils ne leur révélèrent cependant pas la raison pour laquelle Pharaon ne leur fournissait plus de paille.

12 Alors le peuple se dispersa dans toute l’Égypte afin de ramasser du chaume en guise de paille.

Les contremaîtres prennent pitié

13 Les chefs de chantier égyptiens les harcelaient en leur disant : « Vous devez remplir votre quota de travail quotidien comme auparavant, quand la paille vous était fournie. »

14 Mais les contremaîtres hébreux eurent pitié du peuple et ne les forcèrent pas à respecter leur quota, de sorte qu’au bout de quelques jours, les contremaîtres parmi les enfants d’Israël, que les chefs de chantier de Pharaon avaient préposés au-dessus d’eux, furent fouettés par les chefs de chantier. Les chefs de chantier dirent aux contremaîtres : « Pourquoi n’avez-vous pas atteint votre ancien quota de fabrication de briques, ni hier ni aujourd’hui ? »

15 Les contremaîtres d’Israël vinrent s’exclamer au Pharaon en disant : « Pourquoi nous traites-tu ainsi, nous tes serviteurs ?

16 Aucune paille n’est donnée à tes serviteurs, et pourtant les chefs de chantier nous disent : “Faites la même quantité de briques qu’auparavant !” Tes serviteurs sont fouettés injustement. Ainsi, vois-tu, cette politique est un péché pour ton peuple ! » Par respect pour Pharaon, les contremaîtres incriminaient les chefs de chantier plutôt que Pharaon lui-même.

17 Il répliqua : « Des fainéants, voilà ce que vous êtes, des fainéants ! C’est pour cela que vous dites : “Allons offrir des sacrifices à l’Éternel.”

18 Maintenant, allez vous mettre au travail ! Vous ne recevrez pas de paille et vous devrez livrer votre quota de briques ! » Les Égyptiens commencèrent alors à appliquer le quota de briques des Juifs de manière si rigide que, s’ils n’y parvenaient pas, ils plaçaient leurs enfants dans les murs à la place des briques.75

19 Les contremaîtres des enfants d’Israël virent leurs frères et sœurs dans la détresse qui résulta de l’injonction qu’ils avaient transmise : « Vous ne réduirez pas votre quota quotidien de briques. »

20 Datan et Aviram rencontrèrent Moïse et Aharon, se tenant devant eux alors qu’ils quittaient la présence de Pharaon.

21 Datan et Aviram leur dirent : « Que l’Éternel se révèle à vous et vous juge, car vous nous avez rendus détestables aux yeux de Pharaon et de ses serviteurs, et vous leur avez fourni un glaive pour nous tuer ! Ne vous occupez pas de nous et laissez-nous servir les Égyptiens ! »76

MAFTIR

Moïse se plaint

22 Moïse retourna vers l’Éternel et dit : « Seigneur, pourquoi as-Tu rendu ce peuple misérable ? Les choses ont si mal tourné que les Égyptiens emmurent les enfants juifs dans les parois des bâtiments lorsque ceux-ci n’atteignent pas leur quota quotidien de briques ! Et dans quel but m’as-Tu envoyé ?

23 Car depuis que je me suis présenté devant Pharaon pour parler en Ton nom, il a aggravé le sort de ce peuple, et Tu n’as toujours pas délivré Ton peuple ! »

Dieu réprimande Moïse

6:1 L’Éternel dit à Moïse : « Mets-tu Ma justice en question ? Les enfants qui sont emmurés sont uniquement ceux qui seraient devenus des personnes mauvaises à l’extrême s’ils avaient vécu ; de cette façon, Je purifie le peuple de ses éléments immoraux et J’épargne ces enfants d’une punition future. Si tu le souhaites, tu peux Me mettre à l’épreuve en ceci : Je vais te permettre de sauver l’un d’entre eux, et tu verras ce qui se passera. » Moïse alla sauver un enfant nommé Michée, qui jouera effectivement plus tard un rôle décisif dans la faute du veau d’or.77 Dieu poursuivit : « Maintenant, puisque tu as remis en question Ma justice, tu verras seulement ce que Je ferai à Pharaon : par l’effet de Ma main forte, il les renverra, et il sera si désireux de les renvoyer qu’il les chassera de force de son pays avant même qu’ils aient pleinement préparé leur voyage et qu’ils soient prêts à partir.78 En revanche, Je ne te laisserai pas voir la victoire d’Israël sur les rois de Canaan. Tu aurais dû apprendre d’Abraham : malgré Ma promesse à son égard qu’il engendrerait une nation à travers Isaac, il n’a pourtant pas douté de Moi lorsque Je lui ai dit de sacrifier son fils, quand bien même Mon commandement semblait aller à l’encontre de Ma promesse. »79