Le candélabre du Tabernacle et du Saint Temple avait sept branches. L’un des principaux services quotidiens d’Aaron, le grand prêtre, était d’allumer le candélabre. Le verset, cependant, utilise une expression inhabituelle pour cette tâche : « Quand tu élèveras les lampes », plutôt que l’expression la plus courante, « allumer les lampes ». Le commentateur Rachi explique que le prêtre devait maintenir la flamme « jusqu’à ce qu’elle s’élève d’elle-même » sur la mèche.

Sur la base d’un verset de Zacharie qui compare le peuple juif à un candélabre doré, Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi explique que chacune des sept lampes du candélabre correspond à l’un des sept traits de caractère saints : la gentillesse (‘hessed), l’austérité (guevoura), compassion (tiféreth), etc.

Le Rabbi de Loubavitch souligne que l’une des conclusions que nous devons en tirer est qu’il existe des voies différentes dans le judaïsme. Celles-ci sont au nombre de sept. Nous ne sommes pas tous identiques et nous ne sommes pas censés être identiques. Tout comme il y a sept traits de caractère, il y a aussi sept façons légitimes et valables d’être un candélabre, un luminaire. Vous n’êtes pas obligé d’être la copie conforme de quelqu’un d’autre pour être un bon Juif ou une bonne Juive. La question cruciale est, êtes-vous allumé(e) ? Si vous êtes allumé(e) et que vous illuminez votre environnement tel un candélabre du judaïsme, alors votre voie est valable. La Torah nous l’enseigne par le fait que le candélabre n’a pas qu’une branche, mais sept, de sorte que chacun peut être soi-même et servir D.ieu selon sa propre personnalité et à sa propre manière, à condition d’illuminer le monde de la manière que D.ieu souhaite.

Les fenêtres du Temple de Jérusalem étaient très inhabituelles. La plupart du temps, lorsque l’on construit une maison, on fait les fenêtres de telle sorte que la lumière de l’extérieur pénètre dans la maison. Mais dans le Temple, les fenêtres étaient construites de manière à ce que la lumière de l’intérieur puisse rayonner à l’extérieur, mais pas l’inverse. C’est aussi une leçon pour chaque personne : elle n’est pas censée être influencée par le monde « extérieur », par ce que la rue a à offrir. Elle doit allumer son propre candélabre et illuminer le monde autour d’elle, y compris la rue à l’extérieur.

Nous avons dit qu’il y a sept voies, sept approches du judaïsme. Il y a la voie de l’amour (ahava) et la voie de la crainte (yira) – l’austérité ou la sévérité. Tout le monde connaît probablement les deux approches. Nous sommes tous passés par l’école et avons probablement connu des enseignants qui enseignent avec amour. Les enfants les aiment, et ils aiment les enfants. Il y a un sentiment de joie et de participation. Et nous avons tous eu des enseignants qui étaient très stricts sur le plan disciplinaire. Si vous faisiez un geste, vous étiez dehors, ou vous étiez au coin, ou vous écriviez cent lignes. C’étaient tous des enseignants, qui essayaient tous de faire la même chose : enseigner aux enfants. Mais ils avaient des approches différentes – les uns avec l’amour, les autres avec la crainte. On pourrait se demander quelle est la différence. Qu’on le fasse avec amour, ou avec crainte, tant que l’on atteint ses objectifs, en quoi joue la méthode que l’on emploie ?

Cependant, le Rabbi dit qu’il y a une différence. Même si la voie de la personne qui vous allume avec la crainte est légitime, combien est-ce meilleur, combien est-ce plus agréable quand on allume avec amour...