« L’Amérique n’est pas différente », déclara le sixième Rabbi de Loubavitch, Rabbi Yossef Its’hak Schneersohn de mémoire bénie, à son arrivée en Amérique en 1940.
En Russie soviétique, le Rabbi précédent avait galvanisé ses ‘hassidim pour qu’ils continuent à enseigner et à diffuser le judaïsme malgré la résistance et la persécution. Il établit des écoles juives clandestines, des mikvés et des synagogues. Grâce à ses efforts héroïques, le judaïsme est demeuré vivant, même au plus fort de la répression communiste.
À son arrivée aux États-Unis, il déclara que « l’Amérique n’est pas différente ». Que voulait dire le Rabbi ? Bien qu’il fut reconnaissant pour la liberté religieuse en Amérique, il comprenait quelles seraient les difficultés à venir pour garder le judaïsme vivant dans ce nouveau monde libre. « Bien que nous ne soyons plus dans une situation de danger de mort, a-t-il dit à ses disciples, nous devons être plus vigilants que jamais. »
La persécution et l’opposition ont de nombreuses conséquences négatives, mais elles peuvent aussi être le carburant des opprimés. En Amérique cependant, les défis à relever seraient différents. La déclaration du Rabbi précédent constitua la vision et l’inspiration nécessaires pour alimenter la croissance juive dans ce nouveau monde de liberté.
La lecture de la Torah de Behaalotekha fait allusion à ces deux époques :
Dans votre pays, si vous partez en guerre contre un ennemi qui vous opprime, vous sonnerez une longue sonnerie dans les trompettes afin d’évoquer votre souvenir devant l’Éternel votre D.ieu, et vous serez sauvés de vos ennemis.1
Et les jours de votre réjouissance... Vous sonnerez les trompettes.2
Le premier verset fait référence au moment où le peuple d’Israël est physiquement menacé, où les sonneries de trompette inspirent les guerriers et allument le feu de la victoire. Le son des trompettes avant la bataille encourage le peuple à affronter l’ennemi et à être victorieux. Le deuxième verset fait référence au son des trompettes en temps de paix.
On peut se demander à quoi sert de sonner les trompettes après la guerre ?
Après la bataille contre l’opposition, il peut y avoir une nouvelle bataille contre l’autosatisfaction. Le fait de sonner les trompettes en temps de paix sert à rappeler qu’il faut rester mobilisé pour faire face aux défis qui découlent de la complaisance.
Face à des Juifs américains susceptibles de faire preuve d’apathie, d’ignorance et d’indifférence, le Rabbi précédent a lancé l’appel de « L’Amérique n’est pas différente ». Comme les trompettes après la guerre, il s’agissait d’un appel au clairon pour inspirer les Juifs à continuer de vivre une vie juive vibrante et pleine de sens.
À un niveau personnel, nous sommes parfois confrontés à des doutes, des insécurités et des oppositions. Pour y remédier, le premier verset dit : « Sonnez les trompettes de la guerre », allumez en vous l’esprit de victoire, de changement et de croissance. Pour beaucoup d’entre nous, c’est lorsqu’il faut surmonter l’adversité que nous sommes le plus fiers de nos réalisations.
Puis, il y a le défi de l’après-guerre, lorsque nous devons surmonter la complaisance et le confort qui découlent du succès. Pour cela, le deuxième verset dit : « Aux jours de réjouissance ... sonnez les trompettes. » Il y a encore beaucoup à accomplir. Réjouissez-vous de vos victoires, mais ne cessez pas de sonner la trompette de la croissance.3
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