La douceur dans la rigueur: un équilibre divin
Chers amis,
Dans la lecture de la Torah de cette semaine, nous lisons qu’après avoir procédé au dénombrement de la tribu de Lévi, D.ieu instruisit Moïse de compter chaque clan Lévite (Kehat, Guershon et Merari) séparément, assignant à chacun des composants spécifiques du Sanctuaire à porter lors des déplacements du peuple dans le désert. Deux fils d’Aaron, Éléazar et Itamar, sont nommés responsables des clans Lévites.
La Kabbale nous enseigne que les Léviim – les Lévites – incarnent l’attribut divin de guevoura (la retenue et le jugement), tandis que les Kohanim – les prêtres descendants d’Aaron – personnifient l’attribut divin de ‘hessed (l’amour et la bonté). Dans le service du Temple, la musique des Léviim inspirait les fidèles à s’élever dans la sainteté et la pureté (en rejetant de leur existence tout ce qui est profane et impur), tandis que les sacrifices offerts par les Kohanim attiraient la bénédiction et la révélation divines, manifestations de l’amour et de la bonté de D.ieu.
En plaçant les Kohanim à la tête des Léviim, la Torah nous indique que si la guevoura et le ‘hessed sont tous deux nécessaires et complémentaires dans la vie spirituelle, nous devons cependant veiller à ce que le ‘hessed « adoucisse » la guevoura – que l’amour tempère la crainte, que la bonté dirige la sévérité.
Nous pouvons appliquer cette sagesse à nos propres vies. Chacun de nous porte en soi une parcelle de la rigueur des Léviim et de la douceur des Kohanim. La leçon de notre paracha est qu’il nous incombe de leur donner leur pleine expression tout en veillant à ce que l’amour et la bonté adoucissent et guident notre jugement et notre discipline.
Chaque jour, à travers l’étude de la Torah, l’accomplissement des mitsvot et l’engagement en faveur du bien de tous, nous avons l’opportunité de donner vie à ce principe dans notre quotidien en le faisant résonner dans chacune de nos actions :
En étudiant la Torah avec diligence, nous faisons œuvre de guevoura envers nous-mêmes, et en partageant nos nouvelles connaissances et perspectives avec notre famille, nos amis et notre communauté, nous faisons preuve de ‘hessed envers les autres ; dans notre prière, nous pouvons demander à D.ieu avec concentration et ferveur (guevoura) de nous aider (‘hessed) à atteindre le bon équilibre du ‘hessed et de la guevoura dans notre vie ; et nous pouvons nous appliquer à pratiquer la bienfaisance (‘hessed) avec le sérieux et la discipline de la guevoura de manière à avoir un impact profond et durable.
Ce faisant, nous créons avec force et résolution un monde plus doux, plus aimant, un monde qui se rapproche toujours plus de la révélation de Machia’h.
Chabbat Chalom !
Emmanuel Mergui,
au nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org