Question :

J’ai entendu dire que certaines tribus employaient diverses substances narcotiques pour mieux parvenir à un état mystique. Ici, en Arizona, les Indiens Peyote sont bien connus. Il y a-t-il de la place pour cela dans la pratique juive ?

Réponse :

Je n’ai pas trouvé de précédent pour cela dans la littérature juive. De fait, dans le Talmud (Pessa’him 113a), Rav conseille à son fils d’éviter les narcotiques. Rachi, le commentateur talmudique classique, explique que c’est parce qu’ils créent une dépendance et entraînent la personne à dilapider son argent. En ce qui concerne la perspective d’atteindre une élévation spirituelle, je vous retranscris ci-dessous une lettre que le Rabbi écrivit en 1965 à un étudiant de l’université de Cambridge, Massachusetts, où le LSD et d’autres drogues hallucinogènes commençaient à intéresser bon nombre de personnes. En résumé, la position du Rabbi est : il est préférable de rechercher l’élévation à travers l’étude de la ‘Hassidout.

Je reçois votre lettre du ______, dans laquelle vous écrivez au nom de vos amis et en votre nom propre et me demandez mon opinion au sujet de la nouvelle drogue appelée L.S.D. à laquelle on prête des propriétés de stimulation mentale, etc.

La biochimie n’est pas mon domaine, et je ne peux pas émettre d’opinion sur la drogue que vous mentionnez, en particulier sachant qu’elle est d’invention récente. En revanche, ce que je suis en mesure de dire est que la prétention que cette drogue peut stimuler la perception mystique, etc, n’est pas la voie souhaitable pour atteindre l’inspiration mystique, quand bien même possèderait-elle réellement cette propriété.

L’approche juive est d’aller de force en force, non par le truchement de drogues ou autres stimulants artificiels, qui ne doivent être utilisés que dans le cas où ils sont nécessaires à la santé physique, en conformité avec la mitsva de veiller sur sa santé. J’espère que tout le monde sera d’accord sur le fait qu’avant de prendre une quelconque substance, il convient d’abord d’exploiter l’ensemble de ses capacités naturelles. Et si ceci est accompli véritablement et totalement, je ne pense pas qu’il y aura besoin de rechercher des stimulants artificiels.

J’espère que vous et votre groupe, compte tenu de votre cursus de yéchivah, avez des temps fixes pour l’étude de la Torah, ainsi que des aspects profonds de la Torah, c’est-à-dire les enseignements de la ‘Hassidout, et que cette étude est conforme au principe énoncé par nos Sages : « L’essentiel est dans l’action », c’est-à-dire mener une vie quotidienne selon la Torah et les mitsvot, la prière, les téfilines, la cacherout, etc, etc. C’est uniquement une question de volonté et de détermination, car rien ne peut entraver la volonté.

Je suppose que vous mettez également à profit votre bonne influence dans votre entourage.

Avec ma bénédiction,

[La signature du Rabbi]