‘Hanouka: la réciprocité divine
Dans le Livre des Psaumes – les Tehilim – nous trouvons cette expression : Hachem tsilekha, « D.ieu est ton ombre ». Ceci, enseigne le Baal Chem Tov, est le principe de la « réciprocité divine » : tout comme l’ombre décrit exactement les mouvements de la forme qui la projette, D.ieu a choisi d’adopter envers l’homme une attitude qui correspond à l’attitude de l’homme.
Pour quelle raison ? Pour nous permettre de définir nous-mêmes notre relation avec Lui : si nous nous rapprochons de Lui, Il se rapproche de nous ; si nous faisons œuvre de bonté envers notre prochain, Il nous prodigue Sa bonté. Et si nous transcendons nos limitations en adoptant un comportement qui surpasse notre nature, notre vie sera empreinte de surnaturel.
C’est ce qui se passa à ‘Hanouka : la petite armée juive des Maccabées se dressa en défense de leur petit pays contre la plus puissante armée de l’époque, celle des Grecs de Syrie. L’idée même n’avait aucun sens. Sur le plan rationnel, il n’y avait aucune chance que les Maccabées puissent remporter cette guerre.
Pourtant, en récompense de leur don de soi supra-rationnel, D.ieu leur accorda le miracle de la victoire sur cet ennemi démesuré et invincible.
Puis cela recommença :
Lorsqu’ils eurent nettoyé le Temple de toute souillure idolâtre, ils entreprirent de rallumer la Ménorah, le Candélabre à 7 branches qui devait éclairer perpétuellement le monde de la lumière divine.
Ils se refusèrent toutefois à l’allumer avec de l’huile volontairement rendue impure par les Grecs, malgré le fait que dans ces circonstances où tous étaient impurs du fait de la guerre, la Torah le permit. La mitigation de la sainteté avec l’impureté était tout ce qu’ils avaient combattu !
Ils se mirent ainsi en quête d’huile pure dans tous les recoins possibles et trouvèrent, dans un lieu tout à fait improbable, une fiole d’huile jamais ouverte portant le sceau du grand prêtre et datant de l’époque du Premier Temple ! Mais ils n’en trouvèrent pas plus.
Ils se retrouvèrent alors devant un dilemme : sachant que cette fiole contenait seulement la quantité d’huile suffisante pour maintenir la Ménorah allumée un seul jour et qu’il fallait 8 jours pour produire une nouvelle huile pure, devaient-ils attendre 7 jours pour allumer la Ménorah avec l’huile qu’ils venaient de trouver pour enchaîner ensuite avec la nouvelle huile ? Ou bien devaient-ils allumer immédiatement avec l’huile dont ils disposaient, au risque de voir la Ménorah demeurer ensuite éteinte pendant 7 jours ?
De nouveau, ils décidèrent de ne pas écouter la voix intérieure de la logique préconisant la première démarche mais celle de leur âme divine pour qui il était exclu de perpétuer l’obscurité un instant de plus. Ils allumèrent immédiatement, et vous connaissez la suite de l’histoire : D.ieu fit œuvre de réciprocité, et répondit à leur foi supra-rationnelle par un miracle surnaturel, et la petite quantité d’huile donna sept flammes pendant huit jours.
Le message pour nous n’est pas que nous devons affronter une armée pour vivre des miracles, mais que nous devons nous dépasser nous-mêmes. Par exemple en pardonnant quelque chose d’impardonnable. En donnant plus que ce que l’on pense pouvoir donner. En ayant de la patience envers autrui alors que l’on est soi-même dans l’urgence. En étant aimables alors que l’on combat des émotions négatives à l’intérieur de soi.
La bonté suscitera la bonté d’En haut. La générosité suscitera la générosité. La transcendance suscitera la transcendance. Et ainsi nous mériterons très prochainement de voir de nouveau les Lumières du Temple à Jérusalem, avec la venue de Machia’h.
Joyeux ‘Hanouka et Chabbat Chalom !
La Rédaction
Fr.Chabad.org