Lois relatives aux ustensiles : Chapitre Huit
1. Tous les ustensiles en métal ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté avant que toute leur confection soit achevée et qu’aucun traitement ne soit nécessaire pour l’ustensile. Par contre, les ustensiles en métal qui sont inachevés ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté.
2. Tels sont les ustensiles en métal inachevés : tout ce qui est destiné à être frotté, auquel une légère couche doit être retirée, gratté [pour enlever les imperfections], limé, ou frappé au marteau, ou ce qui manque une anse ou un collier [autour du bord], n’est pas susceptible de contracter l’impureté jusqu’à ce qu’il soit arrangé et amélioré, de sorte qu’il ne reste plus aucun traitement à faire. Comment cela s'applique-t-il ? Une épée n’est pas susceptible de contracter l’impureté jusqu’à ce qu’elle soit frottée [avec de l’huile], et un couteau, jusqu’à ce qu’il soit aiguisé. Et de même pour tous les traitements semblables. C’est pourquoi, si on fait des ustensiles avec un bloc de fer brut, avec du métal fondu, avec le cerceau d’une roue, des fines plaques de métal, des revêtements [en métal d’ustensiles], des bases des récipients ou des colliers des récipients, des anses de récipients, de la rognure [de métal], de la limaille, ils [les ustensiles ainsi réalisés] sont purs [non susceptibles de contracter l’impureté], parce que tous ceux-ci sont des ustensiles en métal inachevés. Par contre, si l’on fait un ustensile avec des morceaux cassés d’ustensiles en métal, des ustensiles très usés avec le temps, des clous dont on sait qu’ils ont été faits d’ustensiles, ils sont susceptibles de contracter l’impureté, parce qu’ils ne sont pas inachevés. Par contre, les clous dont on ne sait pas s’ils ont été faits d’ustensiles ou d’un bloc [de métal] sont purs [non susceptibles de contracter l’impureté] ; même s’ils sont adaptés pour servir d’ustensile, ils ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté.
3. Un ustensile en métal qui a simplement besoin d’être recouvert est susceptible de contracter l’impureté, car le couvercle ne fait pas partie de l’ustensile.
4. Une aiguille qui n’a pas de chas mais a été frottée et préparée ainsi depuis le début [pour rester telle quelle, sans chas], est susceptible de contracter l’impureté, parce qu’elle peut être utilisée pour enlever une épine [écharde]. Par contre, si elle est destinée à être trouée, elle est [tant qu’elle n’a pas de chas] considérée comme les autres ustensiles en métal inachevés et n’est pas susceptible de contracter l’impureté.
5. Etant donné que nous avons expliqué que les ustensiles en métal inachevés sont purs [ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté] et les ustensiles en bois inachevés sont susceptibles de contracter l’impureté, et les ustensiles en métal qui ne sont pas des récipients sont susceptibles de contracter l’impureté alors que les ustensiles en bois qui ne sont pas des récipients sont purs [ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté] selon la loi de la Torah, il s’ensuit que ce qui est susceptible de contracter l’impureté parmi les ustensiles en argent est pur [non susceptible] parmi les ustensiles en métal, [et] ce qui est susceptible de contracter l’impureté parmi les ustensiles en métal est pur [non susceptible] parmi les ustensiles en bois.
6. Tous les instruments de guerre, par exemple, l’épée, la lance, le casque, la cotte de mailles, les jambières, et ceux qui sont semblables, sont susceptibles de contracter l’impureté. Et toutes les parures d’homme [et de femme], par exemple, un collier, les boucles [d’oreille et de nez], et les bagues, qu’elles aient un sceau ou non, et ce qui est semblable, sont susceptibles de contracter l’impureté. Même si un dinar devient inutilisable [cette monnaie n’est plus de cours ou il est défectueux] et qu’on l’arrange pour le suspendre au cou d’une jeune fille, il est susceptible de contracter l’impureté. Et de même, une amulette en métal est susceptible de contracter l’impureté, comme toutes les parures d’homme.
7. Tous les ornements des animaux et des ustensiles, comme les anneaux que l’on fait au cou des animaux et aux anses des ustensiles sont purs, et ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté séparément, à l’exception du clochettes des animaux et des ustensiles qui font du bruit pour [indiquer l’emplacement de l’animal à] l’homme. Quel est le cas ? Si l’on fait un dôme de clochette [sans y mettre le battant] pour un mortier, pour un berceau [de manière à ce qu’il y ait du bruit quand il bouge], pour les foulards [qui enveloppent] les rouleaux [sacrés de la Torah] et [les foulards] des enfants, elles [les clochettes] sont pures [parce qu’elles sont inachevés puisqu’elles sont sans battant]. Si on leur fait un battant, elles sont susceptibles de contracter l’impureté ; étant donné qu’elles ont été faites pour faire du bruit pour l’homme, elles sont considérées comme des parures pour l’homme. Et même si leur battant est [par la suite] retiré, elles sont susceptibles de contracter l’impureté, parce qu’elles peuvent [faire du bruit en étant] frappées sur un tesson.
8. Une clochette, si elle est faite pour un enfant, n’est susceptible de contracter l’impureté que s’il a un battant, parce qu’elle est faite pour faire du bruit [par conséquent, si elle n’a pas de battant, elle est inachevée]. Si elle est faite pour un adulte, c’est une parure, et elle est susceptible de contracter l’impureté, bien qu’elle n’ait pas de battant.
9. Tous les masques [que l’on met sur le visage] sont susceptibles de contracter l’impureté, et tous les sceaux sont purs [ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté], à l’exception du sceau de métal, qui est utilisé pour cacheter. Et tous les anneaux sont purs, à l’exception de l’anneau que l’on met sur le doigt. Par contre, un anneau [monté au bout d’une lanière] pour se ceindre les reins, ou pour s’attacher [une brassière] entre les épaules, est pur [n’est pas susceptible de contracter l’impureté]. L’anneau du harnais d’un animal [auquel est attachée une corde qui permet de diriger l’animal], étant donné que l’homme l’utilise pour tirer l’animal, il est susceptible de contracter l’impureté. Et de même, le bâton métallique d’un animal, étant donné que l’homme l’utilise pour frapper [l’animal], il est susceptible de contracter l’impureté.
10. Tous les ustensiles deviennent susceptibles de contracter l’impureté par l’intention, et ne perdent le statut d’[aptitude à l’]impureté qu’au moyen d’un changement par un acte ; un acte annule un acte et une intention [antérieurs], mais une intention n’annule ni un acte, ni une intention [antérieurs]. Quel est le cas ? Un anneau qui sert à un animal ou à des ustensiles, si on a l’intention d’en faire un anneau pour un homme, devient susceptible de contracter l’impureté par cette intention, comme s’il avait été a priori confectionné pour un homme. Si l’on a de nouveau l’intention de s’en servir comme anneau pour un animal, comme auparavant, bien qu’un homme ne s’en soit pas paré, il est susceptible de contracter l’impureté, car une intention n’annule pas une intention [antérieure], à moins que l’on fasse un acte sur l’objet même, par exemple, qu’on le frotte ou qu’on l’arrange pour l’usage d’un animal. Si l’anneau était destiné à un homme et qu’on a eu l’intention de s’en servir pour un animal, il est encore susceptible de contracter l’impureté comme auparavant, car les ustensiles ne perdent pas leur statut d’[aptitude à l’]impureté par une intention. Si l’on fait un acte, changeant [l’usage de l’anneau] pour un animal, il n’est pas susceptible de contracter l’impureté, car un acte [qui marque un changement d’usage] annule un acte [usage antérieur]].
11. Le sourd-muet, l’aliéné, et le mineur, leurs actes sont effectifs mais non leurs intentions, comme nous l’avons expliqué précédemment concernant l’aptitude des aliments.
12. Si on a l’intention qu’une clochette de porte [qui n’est pas susceptible de contracter l’impureté] serve à un animal, elle est susceptible de contracter l’impureté. [Si on a l’intention qu’une clochette] d’animal serve à la porte, même si on l’attache au sol, et même si on la fixe avec un clou, elle est susceptible de contracter l’impureté comme auparavant, à moins que l’on fasse un changement [d’usage marqué] dans l’objet même [la clochette].
13. Un artisan qui fabrique et met de côté des clochettes pour les animaux et les portes [c'est-à-dire qu’elles peuvent servir aux deux] ; si la majorité de ce qu’il fait est pour ce qui est susceptible de contracter l’impureté [c'est-à-dire qu’il vend la majorité de ses clochettes pour des animaux], elles sont toutes susceptibles de contracter l’impureté, à moins qu’il en mette de côté une partie pour ce qui n’est pas susceptible contracter l’impureté [c'est-à-dire pour les portes, et celles-ci seulement ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté]. Et si la majorité des [clochettes] sont faites pour ce qui n’est pas susceptible de contracter l’impureté, elles sont toutes pures [non susceptibles], à moins qu’il en mette de côté destinée pour ce qui est susceptible de contracter l’impureté.
14. Les clochettes qui sont trouvées partout sont susceptibles de contracter l’impureté [parce que la majorité sont faites pour des animaux], à l’exception de celles qui sont trouvées dans les villes, parce que la majorité [des clochettes dans les villes sont] pour les portes.
15. S’il dit à un artisan : « Fais-moi deux clochettes, l’une pour la porte, et l’autre pour l’animal », « Fais-moi deux nattes, l’une pour s’étendre et l’autre pour une tente », « Fais-moi deux draps, l’un pour les motifs [devant servir d’exemple aux brodeurs] et l’autre pour une tente », [dans tous ces cas], les deux [éléments en question] sont susceptibles de contracter l’impureté, jusqu’à ce qu’il déclare explicitement : « Ceci est pour tel but et cela pour tel but ».
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