Lois relatives aux bénédictions : Chapitre Huit
1. Avant [de consommer] tout fruit de l’arbre, on récite la bénédiction : « […] Qui crées le fruit de l’arbre ». Après, on récite la bénédiction : « […] Qui crées de nombreuses âmes », sauf pour les cinq espèces [de fruits] mentionnées dans la Torah [Deut. 8 : 8, fruits qui font la louange de la terre d’Israël], qui sont les raisins, les figues, les grenades, les olives, et les dattes sur lesquels on récite une bénédiction qui en inclut trois. Sur les fruits de la terre et les légumes, on récite au préalable la bénédiction : « […] Qui crées le fruit de la terre », et après, [la bénédiction] « […] Qui crées de nombreuses âmes ». Pour les [aliments] qui ne sont pas un produit de la terre, comme la viande, le fromage, le poisson, les œufs, l’eau, le lait, le miel, et ce qui est semblable, on récite au préalable la bénédiction chéhakol et après, [la bénédiction] « […] Qui crées de nombreuses âmes ». Celui qui boit de l’eau pour une autre raison que celle d’étancher sa soif [par exemple, pour avaler un aliment ou comme remède] ne récite aucune bénédiction, ni avant, ni après.
2. Celui qui presse des fruits et extrait du jus [qu’il désire boire] récite au préalable la bénédiction chéhakol et ensuite [la bénédiction] « […] Qui crées de nombreuses âmes », sauf s’il s’agit de raisins ou d’olives. [En effet,] sur le vin, il récite au préalable la bénédiction : « […] Qui crées le fruit de la vigne » et ensuite, une bénédiction qui en résume trois, et sur l’huile, il récite au préalable la bénédiction « […] Qui crées le fruit de l’arbre ». Dans quel cas cela s’applique-t-il ? [Si l’on boit l’huile] pour un mal de gorge, et que l’on boit de l’huile [mélangée] avec de l’eau de cuisson [de légumes] ou ce qui est semblable, de sorte que l’on a un profit en buvant [cette huile]. Mais si l’on boit l’huile toute seule ou que l’on n’a pas mal à la gorge , on récite la bénédiction chéhakol, car l’on n’a pas de profit du goût de l’huile.
3. Les fruits et légumes qui sont généralement consommés crus, s’ils sont cuits ou bouillis , on récite sur ceux-ci au préalable la bénédiction chéhakol et ensuite [la bénédiction] « Qui crées de nombreuses âmes ». Quand on consomme crus des légumes qui sont généralement consommés cuits, comme le chou ou le rave, on récite au préalable la bénédiction chéhakol et ensuite [la bénédiction] « […] Qui crées de nombreuses âmes ». [Si on les consomme] cuits ou bouillis, on récite au préalable la bénédiction : « […] Qui crées le fruit de la terre », et ensuite [la bénédiction] « […] Qui crées de nombreuses âmes ». [Quand on consomme] des produits qui sont consommés crus comme cuits, qu’on les consomme crus ou cuits, on récite au préalable la bénédiction appropriée, [c'est-à-dire que] si ce sont des fruits de l’arbre, on récite la bénédiction : « […] Qui crées le fruit de l’arbre ». Et s’il s’agit de fruits de la terre ou de légumes, on récite la bénédiction : « […] Qui crées le fruit de la terre ».
4. Sur l’eau de cuisson des légumes qui sont généralement consommés [ainsi] bouillis, on récite la bénédiction : « […] Qui crées le fruit de la terre », à condition qu’on les ait bouillis dans l’intention de boire l’eau [de cuisson], car l’eau de cuisson [des légumes] est considérée comme les [légumes ainsi] boullis s’il est d’usage de boire [cette eau]. Avant [de consommer] du miel de dattes, on récite la bénédiction chéhakol. Toutefois, sur des dattes écrasées à la main dont on a retiré les noyaux et dont on a fait une sorte de pâte, on récite la bénédiction : « […] Qui crées le fruit de l’arbre », et ensuite, une bénédiction qui en inclut trois.
5. Sur les cannes à sucre dont on extrait le suc et que l’on cuit jusqu’à ce qu’il se cristallise, et ressemble à du sel [il s’agit du sucre], tous les Guéonim ont dit que l’on récite la bénédiction : « […] Qui crées le fruit de la terre », et certains ont dit [que c’est la bénédiction :] « […] Qui crées le fruit de l’arbre » [qui doit être récitée]. De même, ils ont dit que l’on récite la bénédiction : « […] Qui crées le fruit de la terre » avant de sucer la canne à sucre. Quant à moi, je suis d’avis que cela n’est pas un fruit, et que la bénédiction à réciter est chéhakol. [Et même si la canne à sucre devait être considérée comme un fruit,] le miel [c'est-à-dire le suc] issu de ces cannes à sucre, modifié par la cuisson, ne saurait avoir un statut différent du miel de dattes, qui n’a pas été modifié par la cuisson, et sur lequel on récite [tout de même] la bénédiction chéakol.
6. Avant [de consommer] du cœur de palmier, qui est le [bourgeon] terminal du palmier et ressemble à du bois blanc, on récite la bénédiction chéhakol. Sur les petites tiges de câprier, on récite la bénédiction : « […] Qui crées le fruit de la terre », car ce n’est pas le fruit [du câprier]. Sur le fruit du câprier, qui ressemble à de petites dattes fines, on récite la bénédiction : « […] Qui crées le fruit de l’arbre ».
7. Sur du poivre et du gingembre frais, on récite la bénédiction : « […] Qui crées le fruit de la terre ». Mais quand ils sont secs, aucune bénédiction n’est nécessaire, ni avant, ni après, car ce sont des épices, non de la nourriture. De même, les aliments qui ne sont pas aptes à être consommés et les liquides qui ne sont pas aptes à être bus, ne nécessitent aucune bénédiction initiale ou finale.
8. Avant [de consommer] du pain qui a pourri, du vin qui a tourné, un mets qui s’est gâté, des [fruits] verts [immatures] tombés [par le vent], de la bière, du vinaigre, des criquets pèlerins, du sel, des truffes, ou des champignons, on récite la bénédiction chéhakol. Tout [aliment] sur lequel la première bénédiction récitée est chéhakol, la bénédiction finale est : « […] Qui crées des âmes ». Tout ce qui nécessite une bénédiction finale nécessite une bénédiction au préalable.
9. [Sur un liquide composé ainsi :] trois [mesures d’eau] sont versées sur de la lie, et on obtient quatre [mesures], la bénédiction récitée est : « […] Qui crées le fruit de la vigne », car cela est [considéré comme] du vin coupé. Si l’on obtient mois de quatre [mesures], bien que cela ait le goût du vin, on récite au préalable la bénédiction chéhakol.
10. Si on récite la bénédiction : « […] Qui crées le fruit de la terre » sur des fruits de l’arbre, on est quitte. [Et si on récite sur] des fruits de la terre la bénédiction : « […] Qui crées le fruit de l’arbre », on n’est pas quitte. Si on récite la bénédiction chéhakol sur quelque [aliment] que ce soit, même du pain ou du vin, on est quitte.
11. Si [une personne] prend une coupe de bière dans la main et commence la bénédiction avec l’intention de réciter la bénédiction chéhakol, et dit, par erreur [la bénédiction :] « […] Qui crées le fruit de la vigne », on ne la reprend pas. De même, si elle a devant elle des fruits de la terre et commence la bénédiction avec l’intention de dire : « […] Qui crées le fruit de la terre » et dit, par erreur, « […] Qui crées le fruit de l’arbre », elle n’est pas tenue de recommencer. De même, si elle a devant elle un mets fait [d’une] des cinq céréales, et commence [la bénédiction] avec l’intention de dire : « […] Qui crées différentes sortes d’aliments », mais se trompe et dit : « […] Qui fais sortir [le pain de la terre] », elle est quitte, car au moment où elle a mentionné le nom et la souveraineté [de D.ieu], ceci étant l’essentiel de la bénédiction, elle a eu l’intention [de réciter] la bénédiction appropriée pour [l’aliment] en question. [Par conséquent,] étant donné qu’il n’y a pas eu d’erreur dans l’essentiel de la bénédiction, bien qu’elle se soit trompée ensuite, elle est quitte et n’est pas tenue de recommencer.
12. Quand on a un doute si on a récité ou non l’une de ces bénédictions, initiale ou finale, on ne recommence pas, car toutes [ces bénédictions] sont d’ordre rabbinique. Si l’on oublie et que l’on porte un aliment à sa bouche sans réciter de bénédiction, [la règle suivante est appliquée :] s’il s’agit d’un liquide, on l’avale et on récite la bénédiction finale. Et si ce sont des fruits, comme les mûres et les raisins, qui sont dégoûtants si on les retire [de sa bouche], on les met d’un côté [de la bouche], et on récite la bénédiction avant de les avaler. Et si [ce sont des aliments qui] ne sont pas dégoûtants [quand on les recrache], comme des fèves ou des pois chiches, on les recrache pour réciter la bénédiction la bouche vide, puis, on mange.
13. Quand on a devant soi plusieurs sortes d’aliments, si la bénédiction [à réciter sur chacun] est la même, on récite la bénédiction sur l’un d’eux, et l’on [se] rend [ainsi] quitte pour les autres. Si la bénédiction [pour chacun] n’est pas la même, on donne priorité [à l’aliment] que l’on désire en premier, en récitant sur celui-ci la bénédiction appropriée. Et si l’on ne désire pas l’un plus que l’autre, [la règle suivante est appliquée :] s’il y a parmi [ces aliments] un [aliment] des sept espèces [qui font la louange de la Terre d’Israël], on récite sur celui-ci la bénédiction en premier. Tout [aliment] qui est mentionné avant [un autre] dans le verset [cité ci-après] a priorité pour la bénédiction. Les sept espèces sont celles qui sont mentionnées dans le verset [Deut. 8 : 8] « Une terre de blé, d’orge, de vin, de figues et de grenades, une terre d’olives à huile et de miel », le miel dont il est question étant le miel de dattes. Les dattes ont priorité sur les raisins, car les dattes sont mentionnées en seconde position par rapport au terme « une terre » alors que les raisins sont mentionnés en troisième position par rapport au terme « une terre ».
14. La bénédiction qui en inclut trois pour les cinq espèces de fruits et le vin est la même que pour les céréales, si ce n’est que pour les fruits, on dit : « [Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde,] pour l’arbre et le fruit de l’arbre, pour le produit du champ, pour la terre agréable… », alors que pour le vin, on dit : « […] pour la vigne et son fruit […] ». Toutes deux sont conclues par « [Béni sois-Tu, Eternel,] pour la terre et les fruits ». En Terre d’Israël, on conclut : « […] pour la terre et ses fruits ». D’aucuns intercalent dans la bénédiction qui en inclut trois, avant la conclusion : « car, Eternel, Tu es bon et Tu fais le bien », ce qui correspond à la quatrième bénédiction [des Actions de Grâce]. D’autres sont d’avis que la quatrième bénédiction fut instituée uniquement dans les Actions de Grâce.
15. Si l’on boit du vin, mange des dattes, et mange un mets fait [d’une] des cinq espèces de céréales on récite ensuite [une seule] bénédiction : « Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi de l’univers, pour la subsistance et la nourriture, pour la vigne et le fruit de la vigne, et pour l’arbre et le fruit de l’arbre, pour le produit du champ, pour la terre agréable… » et on conclut [cette bénédiction par] « Béni sois-Tu, Eternel pour la terre, pour la subsistance et pour les fruits ».
16. En revanche, si l’on mange de la viande et boit du vin, on récite ensuite une bénédiction distincte pour chacun. Si l’on mange des figues ou des raisins avec des pommes, des poires et des [fruits] semblables, on récite ensuite la bénédiction qui en inclut trois, et celle-ci inclut tout [même les fruits qui ne font pas la louange de la terre d’Israël comme les pommes et les poires], car ce sont tous des fruits de l’arbre. Et de même pour tout cas semblable.
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