A ‘Hanouccah, nous allumons la Menorah et à Pessa’h, nous mangeons de la Matsa. Mais quelle est la Mitsva de Yom Kippour ? Bien qu’il y ait un certain nombre d’interdits associés à ce jour le plus saint de l’année – manger, boire, porter du cuir, se laver, etc. – Yom Kippour est principalement associé à la prière, aux longs offices qui occupent presque toutes les heures de la fête.
Il est intéressant d’observer que la prière est à peine mentionnée dans les instructions bibliques à propos de Yom Kippour. Au lieu de cela, la Torah consacre un chapitre entier à la procédure du service de Yom Kippour dans le Temple, un service comparable à ceux d’aucune autre fête en termes de longueur, de complexité et de minutie. Le point central de ce service était la convergence entre les éléments les plus saints du temps, de l’espace et de l’être vivant. Le jour le plus saint de l’année, la personne la plus sainte, le Grand Prêtre, pénétrait le lieu le plus saint de la terre, le Saint des Saints dans le Sanctuaire, là où il allait prier au nom de tout son peuple et assurer son expiation.
Le but de la prière de Yom Kippour est d’accéder au Saint des Saints de ce Temple Aujourd’hui, nous n’avons plus de service dans le Temple, alors, à la place, nous prions. Avec nos prières, nous tentons de reconstituer, en termes spirituels, le service du Temple et espérons ainsi produire le même effet, obtenir la même expiation que celle effectuée jadis.
Chaque Juif est un Temple potentiel pour D.ieu et chaque individu est le Grand Prêtre qui officie dans son Temple personnel. Le but de la prière de Yom Kippour est d’accéder au Saint des Saints de ce Temple.
Le Saint des Saints abritait l’Arche d’or qui contenait les saintes Tables de la Loi. Leur spécificité consistait en ce que les Dix Commandements y étaient gravés, contrairement à un rouleau de la Torah où les mots sont écrits à l’encre. Sur les Tables, les paroles de D.ieu faisaient partie intégrante du matériau et n’étaient pas un composant ajouté. En effacer les mots aurait signifié détruire les Tables elles-mêmes.
Tout au long de l’année, nous servons D.ieu avec nos facultés « extérieures », conscientes. Nous nous lions à Lui par notre esprit, en tentant de Le comprendre ainsi que Ses messages. Nous travaillons à créer une relation chaleureuse et émotionnelle avec Lui en contemplant Sa grandeur et Sa bonté à notre égard. Mais l’esprit et le cœur humains sont versatiles, au meilleur des cas, ce sont des « plugins » et non l’âme elle-même. La relation qui résulte de leurs efforts est donc semblable à l’encre sur le parchemin, sujette à pâlir, voire à s’effacer.
Toutefois, la « pièce » la plus intérieure de l’âme juive, son Saint des Saints, c'est-à-dire son essence, partage avec D.ieu une relation comparable aux Tables de la Loi. A plus profond de nous-mêmes, nous sommes liés à D.ieu, sans que nous n’ayons à fournir aucun effort, sans qu’il y ait besoin de cultiver cette relation – c’est notre identité, « une véritable partie de D.ieu Lui-Même ».
Et le jour de Yom Kippour, il nous est accordé la possibilité d’accéder à cette partie de nous-mêmes, habituellement hors de la portée de notre conscience. Grâce à cela, nous ravivons notre relation avec D.ieu pour l’année à venir et suscitons en Lui un effet réciproque. Il Lui est rappelé que cette relation avec nous fait aussi partie de qui Il est. Il ne peut nous abandonner pas plus que nous ne pouvons L’abandonner. Et ainsi, quelles qu'aient été les transgressions de l’année précédente, D.ieu accorde à Ses enfants le pardon et les inscrit dans le Livre de la vie et de la prospérité.
Tout au long de l’année, le Grand Prêtre revêtait un habit de splendeur pour accomplir ses devoirs, un habit orné d’or, de pierres précieuses et de matériaux les plus raffinés. Mais quand il pénétrait le Saint des Saints, le jour de Yom Kippour, il n’était vêtu que de simples habits de lin blanc, sans aucune touche de grandeur ou d’éclat.
Ne pensons pas, de façon erronée, que nous manquons de qualifications, d’actes extraordinaires ou d’impressionnantes connaissances en Torah, pour entrer dans le Saint des Saints, ce Yom Kippour. Il faut seulement un cœur et un esprit purs et être prêt à repartir de nouveau.
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