A Yom Kippour, nous jeûnons. C’est ce que fait le Juif à Yom Kippour. Il est bien conscient qu’un éclair ne va pas jaillir instantanément et le frapper s’il mange, mais ce jour-là peu importe la récompense ou la punition. Il ne mange pas parce qu’il comprend que D.ieu ne veut pas qu’il le fasse. Il sait qu’un Juif ne le fait pas à Yom Kippour.
Il se peut bien que la veille, il n’ait pas ainsi senti les choses. Il se peut bien qu’il ait été laxiste dans l’observance d’un commandement ou d’un autre. Mais le jour de Yom Kippour, il sent qu’il doit se comporter comme un Juif le doit.
Pourquoi ? Parce qu’il y a quelque chose de spécial en ce jour. Nos Sages expliquent cette idée en se servant de la Guematria, c'est-à-dire l’interprétation numérique de la Torah. Le mot hébreu désignant «le Satan» a la valeur numérique de 364. Pendant 364 jours de l’année, le Satan a le pouvoir de défier et tenter le Peuple Juif. Mais un jour, un seul, le Satan ne jouit d’aucun pouvoir et c’est à Yom Kippour. Le Juif n’est tout simplement pas intéressé par ce qu’il a à lui offrir. A Yom Kippour, il a d’autres choses dans son esprit. Yom Kippour est le jour où il faut être Juif.
Que se passait-il à Yom Kippour ? A l’époque du Temple de Jérusalem, le Grand Prêtre, le Cohen Gadol, pénétrait dans le Saint des Saints (Kodech Hakedochim) et se trouvait seul, face à D.ieu. Aucun être humain ou spirituel n’avait le droit de faire une intrusion pendant ce face à face avec Lui.
Chaque année, cette entrevue se répète dans notre propre cœur. L’essence de l’âme juive est une avec l’essence de D.ieu. Ce lien est constant et n’est pas le produit de nos efforts. Par conséquent, ni nos pensées ni nos paroles ni nos actes ne peuvent l’affaiblir. Au niveau de cette union essentielle, il n’existe rien en dehors de la Divinité, aucune séparation d’avec Lui n’est possible.
Cette union existe en dehors du temps. Mais dans les limites du temps, elle se révèle à Yom Kippour ; Ce jour-là, chacun de nous «pénètre dans le Saint des Saints» et passe du temps «seul avec D.ieu».
Il s’agit du cœur de la prière de Néïlah, le service final des prières de Yom Kippour. Néïlah signifie «clôture». Certains Sages interprètent ce nom comme signifiant que les portes des cieux sont en train de se fermer et qu’il ne reste que quelques instants brefs pour que nos prières puissent encore y pénétrer. Selon la pensée de la ‘Hassidout, le sens en est que les portes sont fermées derrière nous. Chacun d’entre nous est «enfermé», seul à seul et un avec D.ieu.
A ce niveau d’union essentielle, il n’existe rien en dehors de la Divinité, aucune possibilité d’être séparé de D.ieu, aucune possibilité que l’âme ne soit affectée par le péché.
La révélation de ce niveau de relation avec la Divinité enlève les tâches des fautes commises. Cette purification est un processus naturel car la révélation de notre lien profond avec D.ieu renouvelle notre attachement à Lui, à tous les niveaux.
C’est le sens des paroles de nos Sages selon lesquelles : «l’essence du jour pardonne». A Yom Kippour, notre lien le plus profond et le plus essentiel avec D.ieu est révélé et, dans ce processus, chaque élément de notre potentiel spirituel se trouve revitalisé.
Cette expérience spirituelle renouvelle également notre vie dans les sphères matérielles, nous octroyant des bénédictions et ayant pour résultat que chacun d’entre nous est béni d’une bonne et douce année, dans toutes nos préoccupations matérielles et spirituelles.
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