Question :
Puisqu’il est interdit de jeûner le Chabbat, jeûnons-nous le jour de Yom Kippour s’il tombe un Chabbat ?
Réponse :
Votre hypothèse est correcte ; tous les autres jours de jeûne sont reportés au dimanche lorsqu’ils tombent un Chabbat.1 Cependant, contrairement à tous les autres jeûnes, Yom Kippour n’est pas reporté et est pleinement observé même le Chabbat.2 La Torah appelle Yom Kippour Chabbat Chabbatone, le « Chabbat des Chabbats »,3 ce qui implique qu’il prend le pas sur le Chabbat.
Selon les enseignements ‘hassidiques, le fait que Yom Kippour tombe un Chabbat ne nous « prive » pas des plaisirs – manger, boire, se reposer, etc. – que le Chabbat nous offre habituellement. Au contraire, la nature extrêmement sainte de Yom Kippour accomplit les mêmes objectifs, mais de manière supérieure, plus spirituelle.
Voici deux explications sur ce sujet, tirées des œuvres ‘hassidiques :
1) Le roi David dit4 : « Voici, l’œil de D.ieu est tourné vers ceux qui Le craignent, vers ceux qui espèrent en Sa bonté, pour délivrer leur âme de la mort et les faire vivre dans la famine. » Les mots hébreux pour « les faire vivre dans la famine » (להחיותם ברעב) peuvent également être traduits par « les faire vivre avec la faim ». Dans un sens spirituel, la « famine » fait référence au désir de l’âme de se rapprocher de D.ieu, un désir qui découle du fait que l’âme est « une partie de D.ieu d’en haut »,5 et aspire toujours à se réunir avec sa Source. À Yom Kippour, lorsque l’âme, avec ses besoins et ses désirs, est mise à nu, cette « faim » seule, la quête de spiritualité, est suffisante pour rassasier et satisfaire une personne. Le jour le plus saint de l’année, nous sommes nourris non pas par des glucides ou des protéines, mais par la révélation de notre essence même et de sa relation intrinsèque avec D.ieu.6
2) Le besoin physique de l’homme en matière de nutrition découle du besoin de l’âme d’être énergisée par les étincelles divines inhérentes à chaque créature physique. En effet, l’âme possède de nombreux niveaux, et seuls ses niveaux les plus bas s’expriment normalement dans le corps. Ce sont ces niveaux de l’âme qui nécessitent la nutrition spirituelle dérivée de divers aliments. L’essence de l’âme, cependant, est bien supérieure à ces étincelles et n’a donc pas besoin d’être fortifiée par leur consommation. Ainsi, à Yom Kippour, lorsque cette essence est révélée et exprimée chez chaque Juif, il n’y a pas besoin de manger ou de boire.7
Puissions-nous tous vivre un Yom Kippour spirituellement édifiant, un Yom Kippour qui projettera sa sainte lueur, et aura un effet concret, sur toute la nouvelle année bénie.
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