L’enfant a toujours un instinct sûr. Il sait, plus ou moins consciemment, que, lorsqu’il désire ardemment quelque chose, il peut le demander de tout son cœur. Il sait que, très probablement, sa seule sincérité fera son effet et que ses parents, qui l’aiment au-delà même de ce qu’il peut imaginer, ne résisteront pas à sa demande : ils lui donneront ce qu’il désire. Il peut arriver parfois que l’enfant ait désobéi, que, dans un instant de révolte, il ait fait ou dit des choses qui, fondamentalement, ne lui ressemblaient pas. Au moment, qui vient toujours, où il veut retrouver la certitude de leur amour, il se présente devant eux et sa seule venue est, en soi, une demande de pardon. Ses parents sont liés à lui par nature ; ce lien-là, même quand il semble affaibli, est toujours présent et il révèle sa puissance dès qu’il est sollicité. Quels que soient les actes commis, l’enfant a toujours une place dans le cœur de ses parents.
Yom Kippour est un jour où des sentiments similaires nous animent. L’année écoulée a apporté à chacun son mélange particulier de réussites et, peut-être, de défaillances. Parfois, celles-ci ont pu nous écarter du chemin tracé de toute éternité par notre Créateur, notre Père. Parfois, lorsque nous nous arrêtons un instant et que nous prenons conscience de l’ampleur de cet éloignement, une idée bouleversante nous envahit : « Et notre Père ? Et Son amour ? » Le grand rendez-vous d’automne est là et la perspective change. Enfants fidèles, même si nous pouvons être oublieux, nous venons devant Lui en ce jour de Yom Kippour. Nous Lui demandons – dans les mots antiques de la prière, dans les cérémonies éternelles du jour, dans les chants qui semblent pénétrer les cieux – de nous renouveler Son amour comme nous nous souvenons de celui que nous Lui portons.
Sans doute est-ce la raison qui fait que, ce jour-là, les synagogues voient revenir ceux qui, dans l’année, n’en connaissent pas toujours et régulièrement la route. Sans doute est-ce la raison, aussi, pour laquelle les prières qui s’y élèvent évoquent davantage des cris du cœur que des mots ritualisés. Le jour de Yom Kippour est ce moment unique où D.ieu, notre Père, entend nos demandes et voit notre venue. Il est ce jour où l’essence de notre âme s’unit à l’essence divine. Il est enfin ce jour où tous les bonheurs de l’année qui commence sont comme en germe, ne demandant qu’à apparaître dans notre quotidien. Yom Kippour est bien ce jour unique. D.ieu nous y attend, nous y vivons. Pour une année bonne et douce.
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