Bien que Rabbi Its’hak Louria (le Arizal) ait relativement peu écrit lui-même, ses enseignements ont toutefois systématiquement été retranscrits par ses disciples, principalement par Rabbi ‘Haïm Vital. C’est à partir de ces textes que les enseignements incroyablement novateurs du Arizal ont été légués à la postérité.
Après l’époque de Rabbi Chimone bar Yo’haï et de ses disciples, une longue lignée d’éminents kabbalistes ont concentré leur enseignement sur un ou plusieurs des thèmes déjà présents, explicitement ou implicitement, dans les textes anciens tels que le Sefer Yetsira, le Sefer HaBahir et le Zohar, ainsi que dans les œuvres de leurs prédécesseurs immédiats et de leurs contemporains. Ils ont entrepris de clarifier et de comparer ces enseignements, et finalement de les transmettre à un disciple ou à un petit groupe de disciples choisis. En ce sens, l’œuvre des kabbalistes après l’ère des Tanaïm (c’est-à-dire jusqu’au 4ème ou 5ème siècle de l’ère commune) consista essentiellement en un travail de classification, avec très peu d’innovations.
Le Arizal, cependant, fut clairement un penseur original. Bien qu’il ait également entrepris d’expliquer les parties les plus abstruses de la littérature kabbalistique disponible à l’époque, notamment le Zohar, son analyse de ces textes et les innovations qu’il enseigna ensuite à ses disciples furent sans précédent et peuvent donc être considérées comme une école entièrement nouvelle de la pensée kabbalistique.
Les enseignements du Arizal s’articulent autour de cinq axes qui peuvent être considérés comme les principales innovations de son système :
- le concept de tsimtsoum (l’auto-contraction de D.ieu, pour ainsi dire) à travers ses différentes étapes
- le processus de chevirat hakélim (la brisure des récipients dans le monde de Tohou)
- le Tikoun (rectification) de cette chevira par le birour hanitsoutsoth (l’élévation des étincelles)
- le concept de partsoufim (littéralement, « visages » – structures composées des sefiroth en réseaux qui interagissent les uns avec les autres)
- la nature de l’âme, le but de sa descente dans ce monde, et sa relation avec les mondes supérieurs et finalement avec D.ieu.
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