La Torah raconte longuement dans la Paracha de Pinchas comment les cinq filles de Tsélaf’had (un Israélite qui était mort dans le désert) comprirent qu’elles ne recevraient pas de part de la Terre Sainte selon l’état de la loi de la Torah à ce moment. En détresse, elles implorèrent Moïse de pouvoir hériter d’un territoire. Incapable de leur répondre, Moïse présenta leur cas devant D.ieu et le Tout-Puissant donna ensuite la loi permettant aux sœurs de recevoir leur juste part du pays.

Pourquoi D.ieu attendit-Il que des réclamations surgissent avant d’enseigner la loi s’appliquant en pareil cas ? La loi sur l’héritage concernant les filles de Tsélaf’had aurait pu être enseignée d’emblée à Moïse sur le mont Sinaï avec le reste de la Torah.

Mais la séquence des événements était délibérée. Tant que les filles de Tsélaf’had ne s’étaient pas manifestées, D.ieu ne modifia pas le statu quo. Il ne supprima pas l’obstacle apparemment « infranchissable » qui empêchait ces sœurs de recevoir une partie de la Terre sainte. Mais quand le Tout-Puissant vit, à travers les actions des cinq sœurs, que les femmes juives désiraient sincèrement et véritablement un héritage territorial en Terre Sainte, Il écrivit alors un chapitre spécial de la Torah par lequel le pouvoir divin était accordé à partir de ce moment (et pour toujours) leur permettant de parvenir « à la véritable paix et à l’héritage » de notre Torah et de notre pays.

La question est souvent posée : si D.ieu veut que nous accomplissions Sa Torah et Ses préceptes, pourquoi le chemin menant à cet accomplissement est-il obstrué par tant d’obstacles et de difficultés ? Comment est-il possible d’être un Juif pratiquant dans l’environnement actuel ?

Le Tout-Puissant exige de nous que nous soyons une « nation sainte », que nous observions le Chabbat, que nous mangions casher et, en général, que nous menions notre vie conformément aux directives du Code de loi de la Torah. Cependant, en même temps, D.ieu créa et organisa l’univers d’une manière qui nous oblige à consacrer une grande partie de notre temps à se préoccuper des choses matérielles. Nous devons travailler pour gagner notre vie. Nous devons semer pour récolter. En conséquence, l’homme trouve extrêmement difficile de trouver du temps libre pour étudier la Torah comme il convient ; la femme mariée a le sentiment qu’elle n’a pas assez de temps à consacrer à l’éducation de ses enfants dans les voies de la Torah ; la fille célibataire a le sentiment qu’elle ne peut pas se préparer adéquatement à la tâche colossale qui l’attend, celle d’établir un foyer juif.

À ces demandes d’aide, ces amères complaintes selon lesquelles « nous ne pouvons pas prendre notre part légitime de notre héritage de la Torah », D.ieu répond comme il l’a fait aux filles de Tsélaf’had. Car le Tout-Puissant désire que la Torah et ses préceptes soient précieux et chers à chacun, et quand une personne crie d’un cœur angoissé qu’elle veut accomplir les lois de D.ieu, alors D.ieu change les difficultés existantes, Il « change le monde », permettant à cette personne de participer à ce précepte dont elle se sentait auparavant exclue en raison d’obstacles « infranchissables ».1