La vie est vécue dans l’instant. Nous vivons la vie en allant de l’avant, mais nous ne la comprenons qu’en regardant en arrière. La chaîne d’événements qui a conduit au présent devient plus claire. Finalement, nous reconnaissons que l’épreuve ou la crise que nous avons endurée était en réalité le tremplin pour réaliser un plus grand bien.
De nombreux héros et héroïnes méconnus ont laissé une marque positive indélébile. Le nom d’une telle femme est mentionné brièvement dans la lecture de la Torah de Mikets. « Pharaon appela le nom de Joseph “Tsaphnath-Panéa’h”, et il lui donna pour femme Osnat, la fille de Potiphar, prêtre d’On. »1
Selon une tradition du Midrash, Osnat était la fille de Dina, la sœur de Joseph, qui avait été violée par Sichem. De ce violent incident naquit l’âme sainte d’Osnat, qui était destinée à être la future épouse du juste Joseph.2
Le Midrash dit : « Que fit [Jacob] ? Il écrivit le Saint Nom sur une plaque d’or, la suspendit à son cou (d’Osnat) et l’envoya sur le chemin. Elle s’en alla. Tout est révélé devant le Saint, béni soit-Il, et l’ange Michael descendit, la prit et la fit descendre en Égypte dans la maison de Potiphar, car Osnat était destinée à devenir la femme de Joseph. Or la femme de Potiphar était stérile, et [Osnat] grandit avec elle comme sa fille. »
Lorsque Joseph devint un gouvernant égyptien, les jeunes femmes le regardaient car il était très beau.3 Elles jetaient des cadeaux à Joseph, espérant qu’il les remarque. Osnat se joignit à ces femmes, retira l’amulette de son cou et la lui lança.4 C’est ainsi que Joseph apprit qu’Osnat était la petite-fille de Jacob (et la nièce de Joseph). Ils finirent par se marier l’un à l’autre, comme il est dit : « Et il lui donna pour femme Osnat, fille de Potiphar, prêtre d’On. »5
Nous nous trouvons à présent à mi-chemin de leurs récits de vie. Ni Osnat (une fille conçue à la suite d’un viol odieux et envoyée au loin dans la honte) ni Joseph (trahi, vendu comme esclave et injustement emprisonné) n’auraient pu imaginer leur ascension future. Qui aurait pu prévoir que de tels personnages seraient capables de surmonter un terrible « bagage émotionnel », et encore moins d’assumer des fonctions aussi illustres ? Aussi improbable que cela puisse paraître, leur force intérieure et leur détermination les ont propulsés vers des sommets exaltés de réussite spirituelle.
Nous admirons Joseph et Osnat pour ne pas s’être permis de rester bloqués dans les traumatismes de leur passé. Au contraire, ils les ont transcendés. D’où est venue cette force intérieure ? Joseph reconnut la providence de D.ieu dans tout ce qui s’était passé et, par conséquent, considéra que ceux qui l’avaient calomnié remplissaient les rôles qui leur avaient été divinement assignés.
Joseph n’était pas aigri par les circonstances négatives, il les voyait plutôt à travers un prisme plus large. Chaque expérience contribua à une chaîne d’événements, qui permit finalement à Joseph de devenir le gouvernant égyptien, second du Pharaon. Par la suite, Joseph remplit sa mission en empêchant une famine. Il pardonna à ses frères d’avoir joué leur rôle dans sa descente en Égypte, tout en les mettant à l’épreuve pour vérifier la sincérité de leurs remords.
De plus, le mariage de Joseph avec Osnat le disculpe des fausses accusations de la mère adoptive d’Osnat contre sa vertu.6 En autorisant leur mariage, le père adoptif d’Osnat, Potiphar, reconnut l’innocence de Joseph. La naissance d’Osnat et son transfert ultérieur en Égypte conduisirent à son union avec Joseph. Leur mariage donna naissance à deux fils exemplaires : Éphraïm et Menaché. Tous deux furent élevés en exil, hors de la portée de la culture juive. Néanmoins, leurs parents leur ont inculqué une profonde croyance dans le D.ieu unique d’Israël. Bien que nés et élevés en Égypte, les effets de cette culture païenne et immorale n’imprégnèrent pas leurs valeurs. De nombreuses Juifs bénissent leurs fils le vendredi soir pour qu’ils grandissent et deviennent comme Éphraïm et Menaché, fiers d’être des Juifs pratiquants. Même en vivant dans une culture d’accueil dont les valeurs s’opposent à celles de notre héritage de la Torah, nous pouvons être renforcés par leurs exemples.
Comme beaucoup d’entre nous, Osnat fut élevée dans un environnement peu propice aux valeurs de la Torah. Sa mère adoptive reflétait et modélisait les valeurs immorales de la société égyptienne. Son père était un prêtre païen. Pourtant, malgré son éducation, Osnat révéla et conserva sa pureté intérieure. Grâce à ses propres efforts, elle devint la compagne idéale pour Joseph, qui est loué pour sa capacité à surmonter les tentations écrasantes.7
Maassé Avot simane labanim8 – les actes de nos patriarches et matriarches sont un signe pour leurs enfants. Il ne s’agit pas seulement d’histoires d’un passé lointain : elles prodiguent des leçons intemporelles pour nous aujourd’hui. Le récit de Joseph et d’Osnat doit nous donner des forces aujourd’hui. Car nous aussi, nous ne sommes pas simplement les produits de notre passé ou de nos familles. Ni un passé positif ni un passé négatif ne garantissent le type d’avenir que nous aurons.
Les choix que nous faisons quant à la façon de penser et de considérer nos expériences sont les meilleurs indicateurs de nos réalisations futures. Le succès et l’épanouissement dépendent de la façon dont nous apprenons à penser. Développer et maintenir la croyance en son propre dessein divin est primordial pour reconnaître que la providence divine guide nos vies, nous encourageant à travailler délibérément à la révélation et à l’actualisation de notre propre lumière intérieure unique.
Rendre les choses pertinentes
1. Indépendamment de votre milieu ou de votre éducation, vous avez pleinement droit aux enseignements de la Torah. Acceptez votre droit de naissance.
2. En utilisant les exemples d’Osnat et de Joseph, comment pouvez-vous renforcer votre force intérieure et votre résilience afin de réaliser votre potentiel intérieur ?
3. Débarrassez-vous du bagage émotionnel du passé pour faire de la place à de nouvelles bénédictions. Elles ne doivent pas se partager l’espace de votre esprit.
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