Rabbi Yaakov Its’hak de Pshis’ha (1766-1813), appelé « le Saint Juif » (Yid Hakadosh) dans le monde ‘hassidique, avait cette coutume lorsqu’il enseignait à ses disciples : lorsque surgissait une question très difficile, il se concentrait très profondément, restant souvent plongé dans ses pensées pendant une demi-heure ou plus, jusqu’à ce que la réponse lui parvienne.
Un jour, lorsque surgit l’une de ces questions, l’un de ses étudiants, un jeune homme orphelin de son père, se sentit très affamé et décida de rentrer chez sa mère pour avaler un morceau, tandis que tous attendaient que leur Rabbi émerge de sa transe méditative.
Il courut rapidement chez lui et demanda à sa mère de quelque chose à manger. Pendant qu’il se restaurait, sa mère lui demanda de descendre du grenier un paquet dont elle avait besoin. Craignant de trop tarder, le jeune homme dit à sa mère qu’il devait repartir immédiatement. Mais alors qu’il se dépêchait de retourner à la salle d’étude, l’étudiant réalisa ce qu’il avait fait : après tout, l’étude de la Torah n’est-elle pas censée mener à l’accomplissement de ses mitsvot ? Il venait de rater une occasion d’accomplir le commandement divin d’honorer sa mère !
L’étudiant fit volte-face et retourna chez sa mère. Il lui demanda pardon et descendit le paquet du grenier. Il se précipita ensuite vers la salle d’étude. Dès qu’il y entra, le Rabbi de Pshis’ha émergea de ses pensées profondes et se leva aussitôt pour saluer le jeune homme.
Remarquant que leur maître s’était levé, tous les étudiants se levèrent également. Le jeune homme en fut déconcerté. Le Rabbi donna ensuite sa réponse à la question difficile et demanda à tout le monde de s’asseoir. Se rasseyant lui aussi, il se tourna vers le jeune homme et lui dit : « Maintenant, raconte-nous tout ce qui t’est arrivé. »
Après que le jeune homme eut fait le récit de ce qui s’était passé, le Rabbi dit :
« Vous vous demandez sûrement pourquoi je me suis levé. Le Talmud nous dit que le grand sage Abayé était orphelin des deux parents. Son père était décédé peu après que sa mère soit tombée enceinte et celle-ci était morte en couches. Comment, alors, pouvait-il accomplir le commandement d’honorer ses parents, qui est l’un des Dix Commandements ? C’est pourquoi chaque fois que quelqu’un accomplit correctement cette mitsva, Abayé l’accompagne. »
« Puisque tu as accompli cette mitsva, dit le Saint Juif à l’étudiant orphelin, Abayé t’a accompagné. Quand tu es arrivé ici, Abayé est venu avec toi et je me suis levé en son honneur. Et c’est lui qui m’a donné la réponse à la question difficile... »
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