Question :
Qu’est-ce que la Torah enseigne sur l’addiction et sur la façon de s’en libérer ? Par exemple : pourquoi l’homme supplie D.ieu de l’aider et reste malgré cela dans la dépendance ? On dirait que les religions sont impuissantes à vaincre le monstre de la dépendance. Pouvez-vous m’éclairer ?
Réponse :
En vérité, nous sommes tous des drogués, que ce soit à nos habitudes, à nos émotions, à notre perception limitée de la réalité. Le premier pas pour sortir de nos petites boîtes est de reconnaître, d’admettre et de se soumettre à une vérité supérieure à la nôtre. Donc, vous avez raison : aucune religion, aucune force extérieure, ne peut vaincre la dépendance d’un homme – tant que celui-ci refuse de laisser une lueur de l’extérieur pénétrer dans sa sombre et étroite prison ; tant qu’il ne pourra pas admettre que son propre esprit dépendant ne peut pas défaire des liens dans lesquels il l’a ligoté ; tant qu’il ne pourra pas s’accrocher à une corde qui lui est jetée d’en haut.
C’est pourquoi un Juif dit le « Modé Ani » dès qu’il ouvre les yeux chaque matin, pour dire : « Bien que je me ressente moi-même comme étant le centre du monde, je reconnais Ta présence en tant qu’Auteur de ce monde. Tu es plus grand que moi. » Avec ces mots, nous perçons une ouverture dans une prison existentielle autrement hermétique. Nous nous ouvrons à la liberté.
Le concept même de Torah implique que nous avons tous le libre arbitre pour diriger nos vies. Nous ne sommes jamais impuissants. D.ieu ne nous donne jamais plus que ce que nous pouvons endurer. Mais c’est toujours à la condition que nous reconnaissions à quel point nous sommes petits, de sorte que nous n’essayions pas de faire cavalier seul.
Un accro a, lui aussi, le libre arbitre. Il a le choix de continuer à faire cavalier seul – ce qui s’apparente à essayer de se sortir d’une fosse en creusant plus profondément ou de s’en extirper par le haut en tirant sur ses propres cheveux – ou bien d’appeler à l’aide quelqu’un à l’extérieur de la fosse qui puisse lui jeter une corde.
L’esprit qui s’est lui-même relégué dans un bagne ne peut pas s’en sortir. Seule une personne qui ne soit pas elle-même attachée est capable de dénouer les liens d’une autre et de lui tendre la main pour la sortir de là. Paradoxalement, c’est ce premier geste de soumission qui permet à une personne dépendante de vaincre sa dépendance.
Si vous souhaitez m’en dire plus sur votre problème d’addiction, je serais peut-être en mesure de cibler vos préoccupations.
En attendant, je serai heureux de savoir si ceci vous a aidé.
Tzvi Freeman pour Chabad.org
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