Il était une fois un puissant empereur qui régnait sans partage sur tout le monde connu. Cet empereur avait promulgué un décret implacable : il était strictement défendu aux habitants de Rome de descendre en Syrie, de même qu’il était prohibé aux habitants de Syrie de monter à Rome. Un jour, cependant, l’empereur décida d’annuler ce décret et les habitants de Rome purent désormais descendre en Syrie et ceux de Syrie purent monter à Rome.
C’est par cette allégorie que nos Sages décrivent dans le Midrache la manière dont le Don de la Torah au Sinaï modifia le fonctionnement de l’univers : le monde d’En-Haut, c’est-à-dire les mondes spirituels supérieurs, et notre réalité matérielle étaient deux dimensions de l’existence totalement distinctes et séparées. Ainsi, quels que fussent les efforts des hommes pour se sanctifier, ils ne pouvaient qu’espérer « ressembler » à la sainteté d’En-Haut, mais sans pouvoir y accéder véritablement. Nos Sages enseignent que, bien que nos Patriarches connaissaient prophétiquement toutes les lois de la Torah et les appliquaient au quotidien, leurs actes, pour saints qu’ils furent, n’avaient pas le pouvoir de sanctifier la matérialité de ce monde.
En revanche, lorsque D.ieu donna la Torah, Il décréta que l’homme pouvait désormais s’élever dans la sainteté par son service de D.ieu et sublimer ainsi son corps et le monde qui l’environne. De même, les dimensions supérieures des Sphères Célestes pouvaient dorénavant descendre s’incarner dans les gestes saints du service divin.
La raison de cette évolution est qu’il était devenu temps de donner à l’humanité les outils pour mener à bien sa mission principale ici bas : faire de ce monde matériel une demeure pour l’Essence Divine. Ainsi, jour après jour, mitsva par mitsva, bonne action par bonne action, nous raffinons le monde pour l’amener au seuil de perfection qui le rendra apte à recevoir cette révélation divine, lors de l’avènement messianique.
Et chaque année, à Chavouot, nous « recevons de nouveau la Torah » et, avec elle, de nouvelles forces pour imprégner le monde plus en profondeur de sainteté et de spiritualité.
En cette fin d’exil, alors que – comme l’a solennellement annoncé le Rabbi de Loubavitch – le travail de raffinement des structures du monde est désormais achevé et notre tâche consiste dorénavant à préparer le monde qui nous entoure à accueillir en son sein la révélation divine, soyons plus que jamais conscients de cette puissance qui nous est donnée, et de cette responsabilité qui est la nôtre : recevons la Torah avec joie, avec inspiration et avec enthousiasme !
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