Première lecture – Richone
L’allumage du candélabre
8:1 L’Éternel parla à Moïse, disant :
2 « Parle à Aharon et dis-lui : “Les becs des lampes du candélabre sont tournés vers sa tige centrale.1 Lorsque tu monteras les marches situées devant le candélabre afin d’allumer les lampes, veille à placer les mèches dans ces becs de sorte que les sept lampes brillent vers la tige centrale du candélabre. Veille également à tenir le feu sur la mèche jusqu’à ce qu’elle brûle d’elle-même.” »
3 Aharon fit ainsi ; il alluma les lampes de telle sorte que leurs mèches soient orientées vers la tige centrale du candélabre, comme l’Éternel l’avait ordonné à Moïse.
4 L’acte de placer les lampes de façon à ce qu’elles soient tournées vers la tige centrale soulignait le caractère indivisible du candélabre. C’est également comme une seule pièce que le candélabre fut façonné : ce fut un travail en or martelé ; il fut fait d’un bloc d’or martelé afin d’y façonner toutes ses parties, depuis sa base, la partie la plus grande, jusqu’à sa fleur, la plus délicate. Il ne fut pas façonné en assemblant des pièces forgées séparément.2 Dieu lui en montra alors une représentation visuelle, mais la tâche lui était encore trop difficile à comprendre. Dieu Lui-même fit alors le candélabre suivant exactement la forme que l’Éternel avait montrée à Moïse : Il lui indiqua de jeter le bloc d’or dans le feu, après quoi le candélabre se façonna tout seul.3
L’installation des Lévites
5 Poursuivant son récit du 1er Nissan 2449, la Torah décrit à présent comment les Lévites furent investis dans leur fonction. L’Éternel parla à Moïse, disant :
6 « Encourage les Lévites à s’écarter du reste des enfants d’Israël en soulignant à quel point ils ont de la chance d’être recrutés pour le service de Dieu. Ensuite, purifie-les comme suit.
7 Voici ce que tu feras avec eux pour les purifier : asperge-les d’eau de purification préparée au moyen du rite de la vache rousse,4 car il se peut que l’un d’eux soit devenu impur par contact avec un cadavre. Ensuite, fais-leur raser toute leur peau avec un rasoir, comme doit faire un metsora lorsqu’il se prépare pour sa purification de la tsaraat.5 Ils feront ainsi car ils se substituent aux premiers-nés, qui furent disqualifiés du service divin dès lors qu’ils se mirent à adorer le veau d’Or, puisque l’idolâtrie et la tsaraat sont liées entre elles (en ce sens qu’elles sont toutes deux associées à la mort).6 Enfin, fais-les immerger leurs vêtements dans un mikvé. C’est ainsi qu’ils se purifieront.
8 Ils prendront alors un jeune taureau pour une offrande d’élévation avec son offrande de grain prescrite,7 composée de fleur de farine mélangée à l’huile, car c’est l’offrande indiquée lorsqu’un groupe de personnes commet l’idolâtrie.8 Tout comme ils ne mangèrent pas du premier taureau, les prêtres ne mangeront pas non plus de celui-ci, bien qu’ils soient tenus en général de manger des offrandes de faute dont le sang est aspergé sur l’autel extérieur.
9 Tu amèneras ensuite les Lévites devant la Tente de la Rencontre et rassembleras également toute l’assemblée des enfants d’Israël, car les Lévites doivent faire rachat pour eux.
10 Tu conduiras les Lévites devant l’Éternel, et les enfants d’Israël poseront leurs mains sur les Lévites, comme un repenti appose ses mains sur son offrande de rachat.9
11 Alors, de même qu’un metsora doit élever et agiter son offrande de purification,10 Aharon, au nom des enfants d’Israël, élèvera la première famille des Lévites, Kehat, à raison d’un Lévite à la fois comme offrande de balancement devant l’Éternel venue des enfants d’Israël, afin qu’ils accomplissent le service de l’Éternel. » (Porteur des objets les plus saints lors des voyages du peuple, Kehat est décrit comme étant « devant l’Éternel, accomplissant le service de l’Éternel ».)
12 « Les Lévites apposeront leurs mains sur la tête des deux taureaux mentionnés précédemment. Apporte l’un comme offrande de faute et l’autre comme offrande d’élévation à l’Éternel afin de faire rachat pour les Lévites.
13 Tu présenteras la seconde famille des Lévites, Guerchon, devant Aharon et ses fils, et tu les élèveras à travers lui comme une offrande de balancement devant l’Éternel. » (Porteur des objets d’un moindre degré de sainteté, Guerchon n’est décrit que comme étant « devant l’Éternel ».)
14 « Tu sépareras ainsi les Lévites du reste des enfants d’Israël, et les Lévites seront à Moi.
Deuxième lecture – Cheni
15 Les Lévites viendront ensuite pour servir dans la Tente de la Rencontre. Tu les purifieras et élèveras par Aharon la troisième famille Lévite, Merari, comme une offrande de balancement. » (Porteur des objets les moins saints, elle n’est même pas décrite comme étant « devant l’Éternel » par rapport aux autres.)
La substitution des premiers-nés
16 « Car les Lévites Me sont donnés d’entre les enfants d’Israël pour porter le Tabernacle en route, et donnés de même pour chanter dans le chœur du Sanctuaire. Je les ai pris pour Moi à la place de tout ceux qui ouvrent la matrice – soit tous les premiers-nés – d’entre les enfants d’Israël.
17 Car tous les premiers-nés parmi les enfants d’Israël sont à Moi, homme ou bête ; Je les ai sanctifiés pour Moi le jour où J’ai frappé tous les premiers-nés en Égypte, et eux, Je les ai épargnés.
18 Néanmoins, puisque les premiers-nés d’Israël ont participé à la faute d’adorer le veau d’Or, J’ai pris les Lévites, qui n’ont pas agi ainsi, à la place de tous les premiers-nés des enfants d’Israël,
19 et J’ai remis les Lévites en cadeau à Aharon et à ses fils d’entre les enfants d’Israël afin qu’ils accomplissent le service pour les enfants d’Israël dans la Tente de la Rencontre et fassent rachat au nom des enfants d’Israël, afin qu’il n’y ait pas de plaie parmi les enfants d’Israël lorsque les enfants d’Israël s’approcheront du Sanctuaire. Car, du fait d’avoir vénéré le veau d’Or, ils ne peuvent entrer dans le Sanctuaire sans subir préalablement une plaie. »
20 Moïse, Aharon et toute l’assemblée d’Israël firent alors ce que Dieu leur avait prescrit par rapport aux Lévites : Moïse les rassembla, Aharon les éleva, et les enfants d’Israël posèrent leurs mains sur eux. Conformément à tout ce que l’Éternel avait enjoint à Moïse au sujet des Lévites, ainsi firent les enfants d’Israël.
21 Les Lévites firent également ce qui leur avait été requis : ils se purifièrent et immergèrent leurs vêtements. Aharon les éleva comme offrande de balancement devant l’Éternel, et Aharon fit rachat pour eux afin de les purifier.
22 Et ensuite les Lévites vinrent accomplir le service dans la Tente de la Rencontre devant Aharon et devant ses fils. Concernant les Lévites, Moïse, Aharon et les enfants d’Israël leur firent tout comme l’Éternel avait ordonné à Moïse à leur sujet, sans nulle hésitation de la part des enfants d’Israël ou des Lévites.
23 L’Éternel parla à Moïse, disant :
24 « Voici le statut au sujet des Lévites : les prêtres peuvent être disqualifiés du service en raison de défauts physiques ;11 or ce n’est pas le cas des Lévites. Pour eux, seul l’âge compte : à partir de vingt-cinq ans et au-delà ils entreront dans le service pour travailler dans la Tente de la Rencontre. Ils s’entraîneront à ce travail cinq années durant, et commenceront leur service à l’âge de trente ans.12
25 Lorsqu’ils auront cinquante ans, ils prendront leur retraite de la troupe de travail et ne feront plus de travail.
26 Ces hommes de cinquante ans et au-delà serviront avec leurs frères dans la Tente de la Rencontre en ouvrant et en fermant les portes du Temple, en jouant dans l’orchestre des instruments qui ne sont pas lourds,13 en chantant dans le chœur, en chargeant sur les chariots les objets les plus légers, et en gardant la charge de tenir les Juifs non lévites à l’écart de la Tente de la Rencontre ainsi que celle de démonter et ériger le Tabernacle avant et après chaque voyage. Mais ils n’accompliront pas le service de porter sur leurs épaules les objets sacrés. C’est ce que tu feras avec les Lévites au sujet de leur charge. »
Troisième lecture – Chelichi
Pessa’h dans le désert
9:1 L’Éternel parla à Moïse dans le désert du Sinaï le 1er Nissan14 2449 – le premier mois de la seconde année depuis leur exode de l’Égypte –, disant :
2 « Bien qu’en principe les enfants d’Israël ne soient pas tenus d’offrir le sacrifice de Pessa’h jusqu’à ce qu’ils entrent en terre d’Israël, par exception à cette règle ils devront offrir le sacrifice de Pessa’h ici, dans le désert, en son temps, soit dans deux semaines. Ainsi offriront-ils toujours le sacrifice de Pessa’h en son temps fixé, même s’il arrive que ce soit Chabbat.
3 C’est l’après-midi du quatorzième de ce mois qu’on l’offrira, en son temps fixé, même si la plupart ou la totalité d’entre vous sont devenus impurs par contact avec un cadavre ; on l’offrira conformément à tous les statuts qui lui sont applicables par nature, à savoir qu’il doit s’agir d’un agneau ou d’un chevreau d’un an sans défaut, et conformément à toutes ses ordonnances qui lui sont applicables, à savoir qu’il doit être rôti, mangé avec du pain non levé, etc. »
4 Moïse parla aux enfants d’Israël pour leur ordonner d’offrir le sacrifice de Pessa’h. Moïse avait déjà enseigné au peuple les lois des célébrations mais il les revoyait avec lui avant chaque fête.
5 Et ils offrirent le sacrifice de Pessa’h le soir du quatorzième jour du premier mois, dans le désert du Sinaï. Comme l’Éternel l’avait ordonné à Moïse, ainsi firent les enfants d’Israël.
6 Mais il y avait des hommes qui étaient devenus rituellement impurs pour avoir été en contact avec un cadavre. Aussi, ils ne purent offrir le sacrifice de Pessa’h en ce jour. Alors ils s’approchèrent tous ensemble de Moïse et d’Aharon, qui se trouvaient alors dans la tente qui servait de maison d’étude, en ce jour.
7 Ces hommes dirent à Moïse : « Nous sommes rituellement impurs à cause du contact avec un cadavre. Mais l’année dernière l’animal de Pessa’h n’a pas été consommé à titre de sacrifice ; chaque famille a abattu tout simplement l’animal, a mis un peu du sang sur le linteau de la porte et en a mangé la chair. Pourquoi en serait-il autrement cette année ? Probablement, il devra être abattu en sacrifice dès lors qu’il aura acquis toute sa valeur légale, lorsque nous entrerons sur la terre d’Israël. Or cette année nous nous trouvons face à un cas exceptionnel, et qui pourrait dire que les lois qui s’appliqueront dans le futur sont valables de nos jours ? Pourquoi alors serions-nous exclus à présent de l’abattage et de la consommation de l’animal de Pessa’h ? » Moïse répondit : « Certes, l’année dernière l’animal de Pessa’h n’a pas été abattu en sacrifice. Mais Dieu a dit que cette année il doit être traité comme tel, et, comme vous le savez, ce ne sont que les personnes rituellement pures qui ont le droit d’offrir des sacrifices. » À cela, ils rétorquèrent : « Si tel est le cas, il s’ensuit que le sacrifice de Pessa’h comporte deux aspects : son offrande en sacrifice et sa consommation. Puisqu’il s’agit là de chair de sacrifice, il est clair pour nous qu’il ne nous est pas permis d’en manger. Mais nous pourrions quand même observer l’aspect du rituel lié au sacrifice lui-même : pourquoi devrions-nous être privés d’offrir le sacrifice de l’Éternel en son temps avec le reste des enfants d’Israël ? Permets-nous d’abattre nos agneaux hors du Tabernacle ; le sang pourra ensuite y être aspergé à l’intérieur en notre nom par des prêtres rituellement purs, et d’autres personnes rituellement pures mangeront la chair à notre place. »15
8 Moïse leur dit : « Patientez, et j’entendrai ce que l’Éternel me dira à votre sujet. »
9 Les lois qui seront à présent détaillées faisaient partie des lois originelles de l’offrande de Pessa’h. Cependant, Dieu ayant prévu que ces hommes intègres aspireraient à accomplir ce commandement, Il ne les révéla pas avant qu’ils ne les aient sollicitées, afin qu’on en attribue l’existence à leur mérite. Ainsi, l’Éternel parla à Moïse en réponse à leur interrogation, disant :
Le second Pessa’h
10 « Parle aux enfants d’Israël, disant : “Les hommes rituellement impurs n’ont pas raisonné avec justesse. Les actes d’offrir et de manger le sacrifice de Pessa’h sont intimement liés, et quiconque est empêché de le manger ne saurait l’offrir non plus. Il existe cependant une manière autre pour eux d’accomplir ce commandement : quiconque devient impur par le contact avec un cadavre, ou se trouve hors de la cour du Tabernacle pendant le temps où le sacrifice peut être offert – même s’il en est éloigné de très peu et s’abstient néanmoins d’y entrer pour offrir le sacrifice –, ou sans le savoir garde chez lui du pain levé,16 cet individu soit parmi vous ou dans votre postérité, il peut encore faire un sacrifice de Pessa’h pour l’Éternel.
11 On l’offrira cependant le soir du quatorzième jour du deuxième mois, Iyar, et non pas dans le premier mois, Nissan. Mais les autres lois de l’offrande de Pessa’h demeurent valables : on le mangera avec du pain non levé et des herbes amères. 12 On n’en laissera rien jusqu’au matin, et ne brisera aucun de ses os. On l’offrira conformément à toutes les règles liées au sacrifice de Pessa’h régulier. Néanmoins, celui qui fêtera ce second Pessa’h n’a pas à retirer le pain levé de sa maison, et la journée ne revêt pas pour lui le caractère d’une fête en soi, étant donné qu’il est alors permis de travailler.
13 Mais si un homme qui n’est pas rituellement impur et qui n’est pas en voyage néglige d’offrir le sacrifice de Pessa’h, son âme sera retranchée de son peuple – il mourra avant son heure et sans laisser d’enfant –,17
14 Bien que soit prévue la possibilité d’offrir le sacrifice de Pessa’h après coup si la personne ne l’a pas fait en temps voulu, dans certaines circonstances cette disposition ne s’applique pas. Si un converti rejoint vos rangs et demeure avec vous, et qu’il devient ainsi tenu d’offrir le sacrifice de Pessa’h à l’Éternel, il ne l’offrira pas aussitôt qu’il s’est converti. Ce qu’il fera, c’est l’offrir selon les règles du sacrifice de Pessa’h régulier et de ses décrets, qui prescrivent de ce faire le quatorzième jour de Nissan, comme le font les enfants d’Israël qui le sont par naissance. Ainsi, c’est une seule règle qui s’appliquera à vous tous, au converti et au citoyen de naissance.” »
Quatrième lecture – Revii
15 Avant d’entreprendre la chronique des voyages du peuple dans le désert, la Torah décrit comment il levait et montait le camp. On se rappellera18 que le jour où fut érigé le Tabernacle, 1er Nissan 2449, la nuée recouvrait le Tabernacle qui servait de tente pour les Tables du Témoignage, et le crépuscule il y eut une apparence de feu au-dessus du Tabernacle, qui demeura là jusqu’au matin.
16 C’était toujours ainsi : la nuée le couvrait de jour, et il y avait une apparence de feu la nuit.
17 Chaque fois que Dieu décidait qu’il était temps de partir, la nuée se retirait de dessus la Tente de la Rencontre en se repliant sur elle-même, puis s’étendait sur le camp de la tribu de Judah – car c’était la tribu qui guidait le peuple dans ses voyages, comme il a été indiqué précédemment.19 C’était le signe que les enfants d’Israël devraient ensuite voyager. À la vue de cela, les prêtres sonnaient les trompettes, et Moïse proclamait : « Lève-toi, Éternel ! Que Tes ennemis soient dispersés, et que ceux qui Te haïssent s’enfuient loin de Toi ! », comme il sera bientôt décrit.20 Après cela, le nuage reprenait l’apparence d’une colonne et guidait le peuple dans ses voyages. Lorsque Dieu décidait qu’il était temps de camper, la nuée se courbait au-dessus de la tribu de Judah, prenant la forme d’une cabane. C’était le signal que les enfants d’Israël devaient camper là où la nuée s’était posée. Dès lors que les enfants d’Israël étaient installés dans leur camp, Moïse disait : « Repose, Éternel, parmi les myriades et les milliers d’Israël ! »,21 puis la nuée revenait planer sur la Tente de la Rencontre.
18 Ainsi, sur l’ordre de l’Éternel les enfants d’Israël voyageaient, et sur l’ordre de l’Éternel ils campaient. Tant que la nuée planait au-dessus du Tabernacle, ils demeuraient en campement.
19 Chaque fois que la nuée s’étendait sur le Tabernacle pendant de nombreux jours, les enfants d’Israël gardaient la charge de l’Éternel et ne voyageaient pas.
20 Parfois la nuée restait plusieurs jours au-dessus du Tabernacle. Dans ce cas également, sur l’ordre de l’Éternel ils voyageaient, et sur l’ordre de l’Éternel ils campaient.
21 Parfois la nuée restait sur le Tabernacle du crépuscule au matin, et lorsque la nuée se retirait de dessus le Tabernacle et s’étendait sur le camp de la tribu de Judah le matin, ils partaient. D’autres fois, la nuée restait un jour et une nuit, et lorsque la nuée se retirait de dessus le Tabernacle et s’étendait sur le camp de la tribu de Judah, ils se mettaient en route.
22 Que ce fût pendant deux jours, un mois ou une année que la nuée prolongeait son emplacement au-dessus du Tabernacle, les enfants d’Israël campaient et ne voyageaient pas ; et lorsqu’elle se retirait du Tabernacle pour s’étendre sur le camp de la tribu de Judah, ils voyageaient.
23 Sur l’ordre de l’Éternel ils campaient, et sur l’ordre de l’Éternel ils voyageaient ; ils gardaient la charge de l’Éternel en voyageant et en campant à la parole de l’Éternel telle qu’elle s’exprimait par les mouvements de la nuée, laquelle se déplaçait à la fois sur l’ordre de Dieu et par les paroles de Moïse, comme il a été décrit.
Les trompettes
10:1 Quelque temps avant le premier voyage, l’Éternel parla à Moïse, disant :
2 « Fais-toi deux trompettes d’argent, puisque tu es le roi du peuple et qu’il convient à un roi de convoquer et de commander le peuple au moyen de sons de trompette. Néanmoins, puisque ta souveraineté sur le peuple ne sera jamais égalée par aucun des rois qu’il servira dans le futur, tu seras le seul à faire usage de ces trompettes. Pour les réaliser, tu dépenseras de ton argent. Tu les fabriqueras à partir d’un bloc d’argent martelé de manière à les façonner. Tu t’en serviras pour convoquer l’assemblée chaque fois que tu voudras t’adresser à elle et annoncer le départ des divisions.
3 Lorsque tu feras sonner aux prêtres une tekia (un son long) sur les deux, toute l’assemblée se rassemblera devant toi à l’entrée de la cour de la Tente de la Rencontre.
4 Si l’on sonne une tekia sur l’une d’elles, les chefs, les têtes des milliers d’Israël, se réuniront devant toi à l’entrée de la cour de la Tente de la Rencontre.
5 Lorsque vous les prêtres sonnerez une tekia suivie d’une teroua (série de sons brefs), et encore une tekia sur les deux trompettes, se mettront en marche les divisions campées à l’est.
6 Lorsque vous les prêtres sonnerez le même signal – une tekia suivie d’une teroua, et encore une tekia – une seconde fois sur les deux trompettes, ce sont les divisions campées au sud qui se mettront en route. Ainsi, on sonnera une teroua encadrée par deux sonneries de tekia pour que commencent leurs voyages,
7 mais, lors de la réunion de l’assemblée, vous ne sonnerez pas une teroua sur les deux trompettes, mais une tekia.
8 Ce sont les descendants d’Aharon, les prêtres, qui sonneront de ces trompettes. Même si toi seul, Moïse, as le droit d’utiliser ces deux trompettes en particulier, cette institution de la sonnerie de trompette sera un décret pour toujours, dans toutes vos générations, que vous exécuterez par d’autres trompettes. Ces dernières sonneront dans les cas suivants :
9 si vous allez en guerre dans votre pays contre un adversaire qui vous attaque, vous sonnerez une teroua avec les trompettes et vous serez rappelés favorablement devant l’Éternel, votre Dieu, et serez ainsi délivrés de vos ennemis.
10 Les jours de joie que vous établirez pour célébrer la victoire sur vos ennemis,22 ainsi que lors de vos fêtes et de vos célébrations du nouveau mois, vous sonnerez une tekia des deux trompettes sur vos offrandes d’élévation communautaires et vos offrandes de célébration de paix, et elles vous serviront de souvenir devant votre Dieu. Et chaque fois que vous sonnerez de la trompette ou du chofar pour que Je Me souvienne de vous, vous reconnaîtrez que Ma souveraineté est sur vous, car Je suis l’Éternel, votre Dieu. »
Cinquième lecture – ‘Hamichi
Le départ du mont Sinaï
11 La Torah commence à présent la chronique des voyages du peuple. Le vingtième jour d’Iyar, le deuxième mois de 2449, la deuxième année après l’Exode, la nuée s’éleva du Tabernacle du Témoignage.
12 Les enfants d’Israël voyagèrent depuis le désert du Sinaï conformément à leur ordre de marche, indiqué précédemment par l’Éternel,23 et au terme de la journée24 la nuée s’installa dans le désert de Paran, à l’endroit qui sera plus tard connu sous les noms de Taveira25 et Kivrot HaTaava.26
13 Ce fut le premier voyage en formation militaire sur l’ordre de l’Éternel par l’intermédiaire de Moïse.
La division de Judah
14 La bannière de la division des enfants de Judah se mit en marche la première selon leurs troupes. En tête de sa troupe principale, celle de la tribu de Judah, était Na’hchon fils d’Aminadav.
15 En tête de la troupe de la tribu d’Issa’har était Netanel fils de Tsouar.
16 En tête de la troupe de la tribu de Zeboulon était Eliav fils de ‘Heilon.
Les familles de Guerchon et de Merari
17 Alors que la division de Judah s’apprêtait au voyage, Aharon et ses fils entrèrent dans la Tente de la Rencontre et couvrirent le mobilier saint conformément aux instructions données auparavant.27 Une fois cela accompli, le Tabernacle fut démonté par les familles de Guerchon et de Merari, et les fils de Guerchon et les fils de Merari – qui portaient ensemble le Tabernacle lui-même – se mirent en marche. Ils laissèrent le mobilier du Tabernacle là où il se trouvait, couvert.
La division de Ruben
18 Après le départ de Guerchon et de Merari, la bannière de la division de Ruben se mit en marche selon ses troupes. En tête de sa troupe principale, celle de la tribu de Ruben, était Elitsour fils de Chedéour.
19 En tête de la troupe de la tribu de Siméon était Cheloumiel fils de Tsourichadaï.
20 En tête de la troupe de la tribu de Gad était Eliassaf fils de Deouel, connu également sous le nom de Reouel.28
21 Dès que la division de Ruben commença à avancer, la famille de Kehat, portant le saint équipement, se mit en route. Guerchon et Merari avaient déjà érigé le Tabernacle lorsque les membres de Kehat arrivèrent afin que ces derniers puissent y installer le mobilier à l’intérieur, et l’autel extérieur au-dehors. Par la suite, Guerchon et de Merari installèrent la cour environnante.29
La division d’Ephraïm
22 Après le départ de Kehat, ce fut la bannière de la division d’Ephraïm qui se mit en marche, selon ses troupes. En tête de sa troupe principale, celle de la tribu d’Ephraïm, était Elichama fils d’Amihoud.
23 En tête de la troupe de la tribu de Manassé était Gamliel fils de Pedatsour.
24 En tête de la troupe de la tribu de Benjamin était Avidan fils de Guidoni.
La division de Dan
25 La bannière de la division de Dan se mit alors en marche selon ses troupes. Voyageant à l’arrière-garde, elle servait de ramasseur pour toutes les autres divisions, leur rapportant tout ce qu’elles laissaient tomber par inadvertance en cours de route. En tête de sa troupe principale, celle de la tribu de Dan, était A’hiézer fils d’Amichadaï.
26 En tête de la troupe de la tribu d’Acher était Paguiel fils d’O’hran.
27 En tête de la troupe de la tribu de Naphtali était A’hira fils d’Einan.
28 Tel fut l’ordre du voyage des enfants d’Israël conformément à leurs troupes. Après avoir décrit l’ordre dans lequel ils voyageaient, la Torah reprend le récit de la manière dont ils voyageaient effectivement.
Jéthro
29 Juste avant de quitter le mont Sinaï, Moïse dit les paroles suivantes à Jéthro, qui était également connu sous le nom de ‘Hovav (« celui qui chérit »), car il chérissait la Torah. Jéthro était connu de même comme le fils de Reouel (« l’ami de Dieu ») le Madianite. Moïse dit à Jéthro, le beau-père de Moïse : « Nous voyageons à présent vers la terre d’Israël, l’endroit à propos duquel l’Éternel dit : “Je vous la donnerai.” Ce voyage devrait avoir une durée de trois jours. Quand Dieu nous dit : “Je vous le donnerai”, Il voulut dire à nous et à personne d’autre : les convertis comme toi ne sont pas censés recevoir une partie du pays. Néanmoins, viens avec nous et nous serons bons avec toi autrement. Nous t’accorderons une partie du butin de guerre,30 car l’Éternel a parlé de bonne fortune militaire pour Israël. »
30 Jéthro lui dit : « Je n’irai pas avec vous parce que je dois retourner à ma terre pour m’en occuper et prendre soin de ma famille. Si je ne reçois pas une partie de la terre, comment pourrai-je nourrir ma famille et moi-même ? »
31 Moïse dit : « S’il te plaît, ne nous quitte pas, car alors le peuple dira que tu ne t’es pas converti par conviction, mais parce que tu comptais recevoir une partie de cette terre convoitée qu’est la terre d’Israël, et que tu as quitté le judaïsme lorsqu’il est devenu évident que tu ne l’obtiendrais pas. Tu devrais vraiment rester avec nous quoi qu’il en soit parce que tu connais nos campements dans le désert et que tu as été un témoin oculaire de tous les miracles que Dieu a accomplis pour nous. En outre, ta sagesse peut nous guider de bien des façons ; tu peux servir comme nos yeux. Et au-delà de cela, nous t’apprécions et te chérirons autant que nous chérissons nos propres yeux.
32 Et si tu viens avec nous, alors nous te donnerons, au moins temporairement, une partie de la bonne terre que l’Éternel nous accorde. » Ces arguments convainquirent Jéthro : il se rendit chez lui pour convertir sa famille31 et rejoignit les Juifs par la suite.
33 Alors, le peuple se mit en marche. Or la multitude diverse, au lieu de se concentrer sur son objectif, la terre d’Israël, mit l’accent sur les aspects matériels de la vie que ses membres laissaient derrière, comme le récit le décrira bientôt en détail.32 En ce sens, ils voyagèrent de la montagne de l’Éternel au sens figuré (cherchant à fuir la vie Divine) comme au sens littéral. Pour l’instant, Dieu négligea cela, et par Son aide ils parcoururent tous miraculeusement une distance de trois jours de voyage à partir de la montagne de l’Éternel en un seul jour. Les gens portant l’arche de l’alliance de l’Éternel fabriquée par Moïse et abritant les premières tables brisées33 voyageaient à une distance de trois journées devant le reste d’entre eux, afin que cette arche leur prépare un endroit pour s’y installer en aplanissant miraculeusement la zone où ils iraient camper.
34 Cette arche était accompagnée de la nuée qui déblayait le terrain à leur intention et tuait au passage tous les serpents et scorpions dangereux. Les six autres nuages34 continuaient à entourer le peuple de tous côtés pendant le voyage, et ainsi la nuée de l’Éternel était au-dessus d’eux le jour, lorsqu’ils voyageaient depuis l’emplacement du camp. Au terme de cette journée ils campèrent dans le désert de Paran, comme il a été mentionné auparavant.35
Sixième lecture – Chichi
Les signes du départ
35 La Torah revient à présent en arrière pour ajouter encore un détail à sa description de la façon dont le peuple se mettait en route. Chaque fois que ceux qui portaient l’arche fabriquée par Moïse et abritant les tables de la loi brisées se mettaient en route,36 Que Ton nuage nous devance, préparant le chemin pour notre voyage ! Que Tes ennemis qui se sont rassemblés pour nous attaquer se dissipent, et que ceux qui Te haïssent, et de ce fait nous poursuivent sans répit, se retournent et fuient devant Toi ! »
36 Et lorsque l’arche se reposait, Moïse disait : « Repose, Éternel, parmi les myriades et les milliers d’Israël ! »
L’épisode de Taveira
11:1 Après avoir campé, certains membres de la multitude diverse qui accompagnait le peuple eurent des remises en question quant aux décrets de Dieu et la nécessité de s’y soumettre, et cherchèrent donc un prétexte pour ne pas Le servir. Ils décidèrent de se plaindre d’une manière qui serait mauvaise aux oreilles de l’Éternel, autrement dit qui L’irriterait. Ainsi donc, ils se plaignirent d’être épuisés après avoir fait un voyage de trois jours en une seule journée.37 L’Éternel entendit cela et Se mit en colère, car après tout, Il les avait fait voyager aussi vite pour hâter leur entrée en terre d’Israël. Un feu de l’Éternel éclata parmi eux, consumant ceux qui se trouvaient aux extrêmes moraux du camp : d’un côté, ces individus issus de la multitude diverse ; de l’autre, les soixante-dix anciens,38 qui auraient dû inculquer à ces gens les bonnes valeurs, et qui en tout cas méritaient de mourir du fait de leur conduite irrespectueuse lors du don de la Torah.39
2 Le reste de la multitude diverse accompagnant le peuple, qui avait fauté mais n’avait pas encore été atteint par le feu, implora Moïse afin qu’il intercède en sa faveur. Moïse pria l’Éternel et le feu s’apaisa.
3 Aussi, Moïse donna à ce lieu le nom de Taveira [« flamme »], car un feu de l’Éternel y avait éclaté parmi eux.
Les incidents à Kivrot HaTaava
4 Même si ce ne fut qu’un nombre réduit de ses individus qui avaient participé à l’incident à Taveira, la multitude diverse parmi les enfants d’Israël avait commencé à avoir de fortes envies pour son ancien mode de vie même avant cela.40 Les enfants d’Israël devinrent également influencés par leur conduite et se mirent à pleurer avec eux. Même s’ils avaient emporté d’Égypte avec eux du bétail en grand nombre,41 et avaient donc de la viande en abondance, ils disaient tous : « Qui nous donnera de la viande à manger ? », car ils cherchaient un prétexte pour contourner les épreuves que leur posait leur nouveau mode de vie.
5 Et encore : « Nous nous rappelons le poisson (notre aliment de base) que nous mangions avec tant de plaisir en Égypte, libérés que nous étions des obligations divines, alors qu’à présent nous ne pouvons rien manger à notre aise parce que nos vies sont encombrées de commandements, et même pour manger la manne nous devons accomplir certains commandements.42 Et les concombres, les pastèques, les poireaux, les oignons et l’ail, leur goût nous manque ! Il est vrai que la manne a le goût de n’importe quel aliment que nous voudrions manger à l’exception de ces fruits bénéfiques, parce que leurs saveurs sont considérées comme nocives pour les nourrissons. Mais puisque Dieu peut tout faire, Il aurait pu exclure de la manne ces saveurs à la seule intention des mères allaitantes ! Il souhaite seulement nous ennuyer, c’est clair. » En fait, Dieu exclut ces goûts de la manne parce que, si les mères allaitantes avaient vu tout le monde s’y complaire, cela leur aurait donné l’envie de les goûter. Dès qu’elles en sentiraient l’envie, elles goûteraient automatiquement ces saveurs dans la manne et celles-ci passeraient dans le lait maternel, nuisant à leurs nourrissons.43
6 « Mais à présent – reprirent-ils – on en a assez, car il n’y a absolument rien d’autre à manger ; rien que de la manne devant nos yeux, jour et nuit. »
La singularité de la manne
7 Or, pour montrer à quel point ces plaintes étaient infondées, il convient de rappeler44 que le goût de la manne n’était pas un seul, mais celui de n’importe quel aliment qu’ils souhaitaient manger (à l’exception des cinq saveurs mentionnées auparavant). Cette absence de limites se reflétait à la fois en ce qu’elle était façonnée comme une graine de coriandre (car la coriandre, comme le lin, pousse en tiges individuelles, faisant allusion à la simplicité indivisible),45 et en ce que sa couleur était comme celle du cristal (soit blanche, ne se limitant pas à être d’une couleur en particulier).
8 En outre, sa blancheur la rendait facile à trouver, et sa rondeur, facile à manipuler. Aussi, le peuple pouvait tout simplement se promener et en ramasser. Elle prenait la texture de tout ce dont ils pouvaient avoir envie : comme s’ils l’avaient broyée dans un moulin, concassée dans un mortier, cuite dans une marmite ou en avaient fait des gâteaux. S’ils ne songeaient à aucun goût en particulier, elle avait en soi un goût ressemblant aux beignets frits au miel, pétris avec l’humidité de l’huile.46
9 Lorsque la rosée descendait sur le camp la nuit, la manne descendait dessus, de telle sorte qu’elle se trouvait « emballée » et protégée contre toute altération ou salissure.
Moïse se plaint
10 Moïse entendit le peuple pleurer avec ses familles à cause de ce qu’ils avaient à manger, ainsi que des restrictions posées par la Torah au sujet des choix des conjoints permis ou interdits, chacun à l’entrée de sa tente. C’était la neuvième fois que le peuple contestait la capacité de Dieu à subvenir à ses besoins dans le désert.47 L’Éternel Se mit en colère, et Moïse considéra également ceci comme mauvais.
11 Moïse dit à l’Éternel : « Pourquoi maltraites-Tu à ce point Ton serviteur Moïse ? Pour quelle raison n’ai-je pas trouvé grâce à Tes yeux, que Tu m’imposes le fardeau de tout ce peuple ?
12 Est-ce donc moi qui ai conçu tout ce peuple ? Est-ce moi qui les ai enfantés pour que Tu me dises : “Porte-les dans ton sein comme la nourrice porte un nourrisson” vers la terre que Tu as promise à leurs ancêtres ?
13 Où trouverai-je de la viande à donner à tout ce peuple ? Car ils m’implorent en disant : “Donne-nous de la viande à manger !”
14 Et à présent que Tu as tué les soixante-dix anciens, je ne puis endosser à moi seul la responsabilité de tout ce peuple, car elle est trop lourde pour moi. »
Moïse plaide
15 Dieu montra alors à Moïse le châtiment qu’Il prévoyait de donner au peuple pour avoir agi ainsi. Mais Moïse, compatissant envers son peuple, prit cette punition comme un affront personnel : « Si voici comment Tu veux bien me traiter, tue-moi le premier si j’ai trouvé grâce à Tes yeux, pour que je ne voie pas mon mal [euphémisme pour “le mal que Tu comptes leur infliger”] ! » À la suite de cette requête, Dieu ne punit pas le peuple comme Il en avait eu l’intention, mais lui infligea une punition d’un caractère moins sévère, comme il va être décrit.
La réponse de Dieu
16 Mais tout d’abord Dieu répondit à la plainte de Moïse quant à l’impossibilité pour lui de guider le peuple sans aide. L’Éternel dit à Moïse : « Rassemble-Moi encore soixante-dix anciens d’Israël pour remplacer ceux qui viennent de mourir.48 Rassemble des personnes que tu connaisses pour avoir été, en Égypte, des anciens du peuple, préposés à leur rôle par les chefs de chantier égyptiens comme contremaîtres pour la supervision des tâches du peuple. Ayant été roués de coups pour avoir pris le parti de leur peuple,49 ils se sont gagné le droit d’en devenir ses autorités, à l’instar de ceux qui sont devenus ses chefs.50 Tu les inciteras à accepter cette charge en leur disant combien ils sont heureux d’être distingués au rôle de guides des enfants de Dieu. Mais il te faudra stipuler en même temps qu’ils acceptent cette fonction tout en sachant que le peuple est parfois difficile à gérer.51 Amène-les à la Tente de la Rencontre, et ils se tiendront là, aux yeux de tous, puis ils entreront dans la Tente avec toi afin qu’ils soient présents lorsque tu écouteras Mes paroles. C’est ainsi que le peuple comprendra qu’il doit leur témoigner de l’honneur et du respect.
17 Je descendrai et te parlerai là-bas, et Je les élèverai en leur octroyant une part de l’esprit qui est sur toi et en le faisant reposer sur eux (cela n’amoindrira nullement ton esprit Divin). Ils devront alors accepter la condition posée par toi de porter la charge du peuple avec toi, pour que tu n’aies pas à la porter à toi seul. Telle est Ma réponse au sujet de ta plainte sur le fait d’avoir à guider le peuple sans personne d’autre pour t’assister.
18 Quant au peuple qui s’est plaint de ne pas avoir assez de viande à manger, tu lui diras : “Soyez prêts pour le châtiment demain, lorsque vous mangerez de la viande ; car vous avez crié aux oreilles de l’Éternel ces paroles : ‘Qui nous donnera à manger ? Car à cet égard nous étions mieux en Égypte.’ Aussi, l’Éternel vous fournira bien de la viande et vous mangerez.
19 Or les plus méchants parmi vous périront dès qu’ils l’auront sous la dent. Vous, les plus justes parmi le peuple, ne périrez pas aussitôt, mais n’en mangerez pas un jour, ni deux jours, ni cinq jours, ni dix jours ni vingt jours,
20 mais un mois entier, jusqu’à ce que vous en soyez tellement dégoûtés qu’elle semblera vous sortir du nez, et qu’elle vous écœurera à tel point que plus jamais vous ne voudrez y toucher. Dans une autre perspective, ce sont les justes parmi vous qui périront instantanément, tandis que les méchants souffriront pendant un mois entier avant de mourir. Quoi qu’il en soit, Dieu sait que vous ne vous plaignez pas à cause de la viande, mais parce que vous avez méprisé l’Éternel, Qui demeure parmi vous dès lors qu’Il vous a donné la Torah, et avez crié devant Lui, disant : ‘Pour quelle raison sommes-nous sortis d’Égypte ?!’ La présence de Dieu demeurant parmi vous, au lieu de vous rendre humbles et effacés, a fait de vous des êtres arrogants et égoïstes.” »
21 Lorsqu’il entendit cela, Moïse dit à Dieu en réponse : « Le peuple au sein duquel je me trouve compte environ six cent mille hommes à pied,52 et Tu dis : “Je leur donnerai assez de viande pour qu’ils en mangent durant un mois entier” !
22 Par quel moyen ferais-Tu une chose pareille ? Si l’on abattait pour eux un troupeau de brebis et un troupeau de bœufs, cela leur suffirait-il ? Si on leur ramassait tous les poissons de la mer, cela leur suffirait-il ? »
23 Alors l’Éternel dit à Moïse : « Ceci est un blasphème ! Crois-tu vraiment que la puissance de l’Éternel est limitée ? Je vais te démontrer qu’il n’en est pas ainsi, et tu verras bientôt si ce que J’ai dit t’arrive ou non ! » Néanmoins, bien que Dieu ait senti qu’il était nécessaire de montrer à Moïse que Sa puissance était illimitée, Il ne le punit pas pour l’avoir mise en doute.
Les soixante-dix anciens
24 Moïse sortit de la Tente de la Rencontre et rapporta au peuple ce que l’Éternel avait dit. Il leur raconta tout d’abord que Dieu allait nommer un nouveau groupe de soixante-dix anciens. Ensuite, s’adressant aux plaignants : « La puissance de Dieu est-elle limitée ? Tout comme Il nous a fourni de l’eau et du pain, Il peut nous fournir encore de la viande ! » Mais les plaignants ne le crurent pas, et insistèrent sur le fait que Dieu ne serait pas à même de leur en fournir. Moïse leur dit alors qu’ils devraient s’attendre à être punis le lendemain, et que cela surviendrait lorsqu’ils mangeraient la viande même qu’ils avaient demandée. Il rassembla soixante-dix anciens du peuple et les rangea autour de la Tente de la Rencontre.
25 L’Éternel descendit dans une nuée et parla à Moïse, et Il les éleva en prenant une partie de l’esprit qui était sur lui et le reportant aux soixante-dix anciens. Et dès lors que l’esprit reposa sur eux, ils prophétisèrent, mais ne le firent plus par la suite au même degré qu’ils atteignirent ce jour-là.
Eldad et Meidad
26 Or, deux des soixante-dix élus étaient restés dans le camp et n’étaient pas allés à la Tente de la Rencontre. Le nom du premier était Eldad, et le nom du second était Meidad. Même s’ils ne s’y étaient pas rendus, l’esprit de prophétie se posa sur eux. Ils faisaient partie de ceux qui avaient remporté le billet avec le mot « ancien » écrit dessus, mais ne s’étaient pas rendus à la Tente de la Rencontre parce qu’ils se sentaient indignes du don de la prophétie. Dieu les récompensa cependant pour leur humilité et le leur conféra quand même,53 et ainsi ils prophétisèrent dans le camp.
27 Le jeune Guerchom, fils de Moïse, courut dire à Moïse : « Eldad et Meidad prophétisent dans le camp ! »
28 Josué fils de Noun, serviteur de Moïse depuis sa jeunesse, répondit et dit : « Moïse, mon maître ! Ils prophétisent que tu mourras et que c’est moi qui guiderai le peuple vers la Terre Promise ! Emprisonne-les ! Ou prépose-les à un poste public afin qu’ils soient trop préoccupés et épuisés pour prophétiser ! »
29 Moïse lui dit : « Es-tu zélé pour mon bien ? Si seulement tout le peuple de l’Éternel était des prophètes, pour que l’Éternel fasse reposer Son esprit de prophétie sur eux ! »
Septième lecture – Chevii
30 Moïse et les anciens d’Israël se retirèrent de l’entrée de la Tente de la Rencontre dans la direction du camp, et chacun se rendit dans sa tente privée.
Les cailles
31 Le lendemain matin (21 Iyar),54 Dieu aborda l’autre question : la punition des plaignants. Pour ce faire, il attendit le moment où Moïse et les anciens se trouveraient dans leurs tentes, car il est douloureux pour les justes de voir les méchants être punis. Un vent souffla, venu de l’Éternel, qui balaya des cailles55 de la mer et les éparpilla sur le camp et au-delà jusqu’à une distance d’environ une journée de voyage de ce côté-ci et une journée de voyage de ce côté-là, tout autour du camp. Elles volaient à une hauteur d’environ deux coudées du sol, ce qui permettait de les attraper facilement.
32 Il y eut parmi les plaignants ceux qui firent cas de l’avertissement de Moïse et refusèrent de toucher aux cailles, mais le peuple récalcitrant se leva et rassembla les cailles toute cette journée, toute la nuit et tout le lendemain. Celui parmi les faibles et les paresseux qui ramassa le moins recueillit dix ’homer (2 420 l environ). Une fois qu’ils abattirent les oiseaux, ils les étalèrent en couches autour du camp.
33 Comme Dieu l’avait dit, certains des transgresseurs moururent alors que la chair était encore entre leurs dents, avant même de terminer de la mâcher. Les autres, bien qu’ils tombèrent malades aussitôt, continuèrent à en manger durant tout un mois, mais même alors la provision de viande était toujours abondante et n’était pas encore épuisée. L’Éternel se mit en colère contre ces gens du peuple parce qu’ils ne s’étaient pas repentis, et l’Éternel frappa le peuple d’un coup très puissant, tuant ces gens.
34 À la suite de cet épisode, il nomma ce lieu Kivrot HaTaava [« tombes de l’Envie »], car on y enterra le peuple qui avait été pris d’envie.
35 Le lendemain, 22 Sivan 2449,56 un mois après qu’ils eurent campé à Kivrot HaTaava, le peuple se rendit de Kivrot HaTaava à ‘Hatseirot, et ils restèrent à ‘Hatseirot durant une semaine entière, comme il va être raconté.
L’épreuve de Miriam
12:1 Miriam et Aharon médirent de Moïse entre eux au sujet de la façon dont ce dernier avait divorcé de la femme qu’il avait épousée, Tsipora. Il ne se trouvait apparemment aucune raison de sa conduite, car rien chez Tsipora n’aurait pu la déclencher. Sa beauté physique et ses bonnes actions étaient aussi indubitables que noire est la peau d’une femme kouchite (éthiopienne). Il n’y avait certainement aucune raison de divorcer de la femme « kouchite » qu’il avait épousée.
2 Ils dirent : « À supposer qu’il agit ainsi du fait d’être un prophète, est-ce que l’Éternel n’a parlé qu’à Moïse ? Ne nous a-t-Il pas parlé aussi ? Nous aussi, nous sommes des prophètes, et n’avons pas pour autant jugé nécessaire de nous éloigner de nos conjoints. » Et l’Éternel entendit cela.
3 Or cet homme Moïse était extrêmement humble, plus que quiconque sur terre. Et bien que Moïse ne l’ait pas souligné, le privilège lui avait été donné d’atteindre un niveau de prophétie beaucoup plus élevé que ceux d’Aharon ou de Miriam. Dieu lui avait demandé d’être prêt pour recevoir des communications prophétiques à tout moment, et lui avait demandé expressément de se séparer de sa femme.57
La réponse de Dieu
4 Pour prouver à Aharon et à Miriam qu’ils avaient tort de juger Moïse, l’Éternel dit soudain à Moïse, Aharon et Miriam en même temps, alors que ces deux derniers étaient rituellement impurs parce qu’ils avaient eu des relations avec leurs conjoints : « Rendez-vous tous les trois à la Tente de la Rencontre ! » Et tous les trois sortirent, mais Aharon et Miriam durent d’abord s’immerger à la hâte dans un mikvé.58 Dieu leur démontra ainsi que Moïse avait raison de se séparer de sa femme, car il ne pouvait jamais savoir en quel moment Dieu souhaiterait parler avec lui.
5 L’Éternel descendit dans une colonne de nuée et se tint à l’entrée de la Tente de la Rencontre. Il appela Aharon et Miriam, leur indiquant de s’éloigner de Moïse et de s’approcher de la Tente,59 et tous deux sortirent. Dieu ne voulait pas que Moïse L’entende prononcer des louanges à son égard, ou réprimander Aharon et Miriam.
6 Il leur dit : « S’il vous plaît, écoutez Mes paroles. S’il arrive que se trouve un prophète parmi vous, Moi, l’Éternel, Je Me ferai connaître à lui dans une vision ; Je lui parlerai dans un rêve.
7 Tel n’est pas le cas de Mon serviteur Moïse ; il est fiable dans toute Ma maison.
8 Avec lui Je parle face à face ; sans ambiguïtés, sans énigmes, afin qu’il puisse saisir l’image de l’Éternel, autrement dit comprendre la Providence divine.60 Je lui ai demandé expressément de se séparer de sa femme. Après le don de la Torah, Je lui ordonnai61 : “Va dire au peuple : ‘Retournez dans vos tentes et cohabitez avec vos femmes’ ; toi, par contre, tu resteras ici avec Moi afin que Je puisse te parler à tout moment.” Pourquoi donc n’avez-vous pas craint de parler contre Mon serviteur, qui qu’il soit, ou contre quelqu’un d’aussi élevé que Moïse, peu importe qu’il soit ou non Mon serviteur ? Vous auriez dû vous aviser que ce n’est pas pour rien que Je lui accorde une attention particulière ! L’idée contraire équivaut à un blasphème. Et si vous dites que J’agis ainsi parce que Je ne suis pas au courant de ses actes, voici qui est un vrai blasphème ! »
9 Après leur avoir fait savoir quelle était la faute qu’ils avaient commise, l’Éternel fit preuve de colère contre eux, et Il – Sa présence – s’en alla, mais la nuée resta afin d’infliger un châtiment à Miriam, qui avait dit du mal de Moïse à Aharon. Ce fut comme si Dieu avait dit au nuage : « Punis-la mais attends jusqu’à ce que Je parte, car Je la plains. »
10 Et la nuée se retira d’en haut de la Tente et voici que Miriam était affligée de tsaraat, le châtiment pour la calomnie,62 et devint blanche comme la neige. Aharon se tourna vers Miriam et voici qu’elle était affligée de tsaraat. Miriam n’avait pas songé à parler de Moïse de façon désobligeante, et néanmoins elle fut sévèrement punie. Il s’ensuit que celui qui critique quelqu’un avec l’intention de le dénigrer mérite d’autant plus d’être puni.63
Aharon plaide pour Miriam
11 Aharon dit à Moïse : « S’il te plaît, mon maître, ne nous impute pas notre faute, car nous avons agi comme des insensés et avons transgressé !
12 La personne affligée de tsaraat est semblable à un cadavre, qui rend impur quiconque entre dans la pièce où il se trouve.64 Qu’elle ne reste pas comme un cadavre, car, étant issue de la matrice de notre mère, elle est notre propre chair ; la laisser dans sa condition actuelle est comme si la moitié de notre chair était consumée ! Prie Dieu qu’Il la guérisse ! Elle ne peut pas être soumise à la procédure prescrite pour purifier les personnes atteintes de tsaraat parce que le prêtre doit examiner la personne et la déclarer libre d’impureté, mais un prêtre lié à la personne atteinte du mal n’a pas le droit de porter de jugement sur elle. Et elle est apparentée à tous les prêtres vivants, c’est-à-dire moi et mes deux fils ! »
Moïse prie
13 Alors Moïse implora aussitôt l’Éternel : « S’il Te plaît, Éternel, s’il Te plaît guéris-la », par ces paroles : « Dis-moi si Tu la guériras ou non. » Il n’éleva qu’une prière réduite et concise afin que le peuple ne l’accuse pas de perdre du temps en priant pendant que sa sœur souffrait, ni de faire de longues prières pour Miriam et non pour le peuple entier.
MAFTIR
14 L’Éternel répondit à Moïse : « Si son père venait à s’irriter contre elle et lui cracher au visage, n’en serait-elle pas mortifiée sept jours durant ? Dans le cas présent, lorsque c’est Dieu Qui est en colère contre elle, elle devrait être mortifiée au moins deux fois plus longtemps ! Néanmoins, la suite d’un raisonnement a fortiori est censée être tout au plus aussi sévère que le cas dont elle dérive, de sorte qu’elle sera confinée pendant sept jours hors du camp, et par la suite elle pourra être réintégrée. » La prière de Moïse fut efficace parce que la faute de Miriam n’avait pas été si grave : elle n’avait fait rien d’autre que de dire la vérité, et n’avait pas eu l’intention de dénigrer son frère.65
On attend Miriam
15 Et Miriam fut mise en quarantaine hors du camp pendant sept jours, et le peuple ne partit pas jusqu’à ce que Miriam fût réintégrée. En restant campé, le peuple permit à Miriam de parvenir au terme de sa période d’isolement aussi rapidement que possible, car seuls les jours passés hors d’un camp stationné » comptaient pour les sept requis. Dieu l’honora ainsi en reconnaissance d’avoir diminué la souffrance de Moïse quand il était un nourrisson et qu’il fut mis dans le Nil.66
16 Puis, le 28 Sivan 2449,67 le peuple s’en alla de ‘Hatseirot et campa à Ritma, à la lisière de la terre d’Israël, face à Kadech Barnéa,68 qui se trouvait également dans le désert de Paran. Ils perdirent ainsi un mois à Kivrot HaTaava et une semaine à ‘Hatseirot, mais à l’époque ils étaient toujours prêts à entrer directement en terre d’Israël.
Commencez une discussion