La médiation, les ponts et les connexions sont une partie importante de la vie. Lorsqu’ils viennent à manquer, on trouve souvent de l’oppression, de l’agressivité ou simplement de la solitude. Les êtres humains sont créés pour être liés les uns aux autres et pour être en relation avec D.ieu, mais très souvent les liens sont cachés, dissimulés sous des couches d’ego, d’intérêt personnel et de matérialisme.
La double lecture de la Torah de cette semaine exprime le thème des « ponts » à plusieurs niveaux.
Au début de la première lecture, il y a une affirmation célèbre sur la diversité du peuple juif et le fait que, malgré cette diversité, tous ne font qu’un. La Torah énumère les dirigeants, les chefs de tribus, les anciens, les hommes, les femmes, les enfants, les prosélytes, les coupeurs de bois et les porteurs d’eau. Tous se tiennent ensemble, unis, dit Moïse. Une sorte de lien remarquable est mis en évidence, qui dissout la séparation entre les nobles dirigeants du peuple et les modestes porteurs d’eau.
Le Rabbi de Loubavitch souligne que vers la fin de la double Paracha, il y a un autre exemple du même concept de pont et de connexion.
La Torah décrit (Deutéronome 31, 22-26) comment Moïse acheva d’écrire la Torah dans son intégralité, concluant le rouleau de parchemin original dont nous avons une copie exacte dans chaque synagogue aujourd’hui. Il donna ensuite ce rouleau aux Lévites pour qu’ils le déposent dans le Sanctuaire, à l’intérieur du Saint des Saints, avec l’Arche d’or contenant les Tables de la Loi données au Sinaï.
Le Rabbi souligne que cette loi constitue un pont important.
Les Tables de saphir que Moïse reçut au mont Sinaï expriment un niveau absolu de sainteté et d’enseignement divin. Les mots des Dix Commandements étaient gravés sur les Tables, représentant un niveau ultime d’unité. Le saphir sacré et les mots de D.ieu ne faisaient qu’un. Les Tables étaient conservées dans l’Arche d’or du Saint des Saints, un lieu incroyablement saint auquel on ne pouvait accéder que lors d’occasions spéciales, comme Yom Kippour.
En revanche, le rouleau de la Torah est un objet qui, bien que très saint, entre dans le monde des êtres humains. Il est hébergé dans la synagogue et lu régulièrement en public. Les mots sacrés ne sont pas gravés ; ils sont soigneusement et magnifiquement écrits à l’encre sur le parchemin. Les lettres d’encre sont distinctes du parchemin, car elles véhiculent les enseignements de la Torah au sein d’un monde de séparation apparente.
Cela signifie que le rouleau de la Torah que Moïse écrivit et qui fut placé avec l’Arche d’or dans le Saint des Saints est un pont permettant à la sainteté des Tables de la Loi du Sinaï d’entrer dans ce monde.1
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