Lorsque vous pensez aux qualités caractéristiques des artistes, quels mots vous viennent à l’esprit ?
Libre d’esprit. Créatif. Sans limites. Non contraint. Innovant.
Les artistes n’évoquent pas spontanément des termes tels que disciplinés, contraints par des règles, des limites ou des réglementations.
Pour être créatif, nous avons besoin de liberté pour bouger, grandir et nous développer. Sans cela, notre créativité est étouffée.
Pourtant, le fait est que toute forme d’art exige une discipline considérable, avec de nombreuses règles et limites. Les écrivains sont restreints par un nombre impressionnant de règles grammaticales ; ils sont liés par une structure spécifique de phrases et de paragraphes, sans parler des règles d’orthographe et bien plus encore.
Les musiciens et les artistes, de même, nécessitent des heures d’étude et de pratique disciplinées, suivant scrupuleusement les règles de leur métier.
Cependant, pour être un véritable artiste, il faut aussi parfois s’affranchir de ces règles. Certains des plus grands chefs-d’œuvre ont été créés par des artistes qui ont fait exception à la règle pour créer une œuvre d’une beauté impressionnante.
La clé est de savoir quand utiliser les paramètres stricts de la discipline et quand s’en affranchir pour permettre une originalité radicale et non inhibée.
La plupart des années, les lectures de la Torah de Nitsavim et de Vayelekh sont lues conjointement. Ce n’est qu’assez rarement qu’elles sont lues séparément. Ces deux lectures contiennent les aspects essentiels de notre accord d’alliance avec D.ieu.
Nitsavim signifie « se tenir fermement », tandis que Vayelekh signifie « et il marcha ».
Ces deux lectures évoquent les rôles respectifs de ces aspects complémentaires de notre croissance spirituelle. Il y a des moments où nous devons rester fermes et tenir notre place. D’autres fois, nous avons besoin de la flexibilité et du progrès que représente le fait d’avancer.
Nous devons rester forts et fermement enracinés lorsqu’il s’agit de défendre nos valeurs et nos principes moraux, notre héritage et nos coutumes.
Avraham, notre ancêtre, était appelé Ivri, car il venait de l’autre côté du fleuve, mais également parce qu’il se tenait de l’autre côté des mœurs culturelles conventionnelles de son temps, enseignant au monde l’unicité de D.ieu. Chaque Juif doit parfois se tenir fièrement « de l’autre côté », en étant ferme et intransigeant dans son engagement, sans être influencé par les opinions populaires.
Mais en même temps, nous ne pouvons pas être figés dans nos positions ou inflexibles dans notre manière de faire au point d’entraver notre propre croissance personnelle.
Vayelekh signifie marcher, et spirituellement, nous devons constamment progresser vers un nouveau niveau, de sorte que l’endroit où un pied se pose n’est pas le même que là où il se posera au pas suivant, car nous progressons constamment et approfondissons notre relation avec D.ieu.
Nous ne devrions pas nous sentir contraints, que ce soit par nos propres sentiments d’échec ou de regret, ou par notre peur du changement. Chaque jour est une nouvelle occasion de quitter l’ancienne version de nous-mêmes et de nous transformer en une personne nouvelle et meilleure.
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