Et Moïse prescrivit cet ordre : “Au bout de sept ans, au temps de l’année de la chemitah, lors de la fête de Souccot, au moment où tout Israël vient se présenter devant l’Éternel ton D.ieu à l’endroit qu’Il aura choisi, tu liras cette Torah, en face de tout Israël, à leurs oreilles. Rassemble le peuple, hommes, femmes, enfants et l’étranger qui est dans tes portes, afin qu’ils écoutent, qu’ils apprennent à craindre l’Éternel votre D.ieu et qu’ils prennent soin d’accomplir toutes les paroles de cette Torah. Et leurs enfants qui ne les connaissent pas encore écouteront et apprendront à craindre l’Éternel votre D.ieu, tous les jours que vous vivrez sur la terre dont, traversant le Jourdain, vous allez prendre possession.”  — Deutéronome 31, 10-13

… ils doivent se préparer dans leur cœur et apprêter leurs oreilles à écouter [la Torah lors du Hakhel] avec effroi et crainte et une joie dans le tremblement, comme au jour où elle fut donnée au Sinaï. … Et il devra se considérer comme s’il venait à l’instant de recevoir l’ordre de l’accomplir, et comme s’il l’entendait de la bouche de D.ieu. — Rambam, Lois du Korbane ‘Haguiga 3:6


Un thème de la vie juive

Lorsque nous sommes à la synagogue à Roch Hachana et à Yom Kippour, nous ressentons beaucoup de crainte envers D.ieu qui juge la création, et beaucoup d’amour pour Lui qui nous accorde tout ce dont nous avons besoin. Cela suscite en nous un grand attachement à Sa volonté et nous sommes motivés à accomplir les mitsvot.

Mais comment s’assurer que cet attachement et cette motivation continueront lorsque Roch Hachana et Yom Kippour seront loin derrière nous ?

Une question sur la paracha

Moïse attendit le dernier jour de sa vie pour nous enseigner la mitsva du Hakhel, le rassemblement de tout le peuple au Temple de Jérusalem pour entendre la Torah de la bouche du roi une fois tous les sept ans.

Pourquoi Moïse a-t-il attendu le dernier moment pour enseigner cette mitsva alors qu’il avait depuis longtemps enseigné les autres mitsvot à accomplir dans la Terre d’Israël ?

La réponse à la question

En entrant dans la terre de Canaan avec Josué, le peuple d’Israël allait connaître un changement radical de ses conditions de vie : dans le désert, ils étaient préservés de toute perturbation de leur avancée spirituelle, ils n’avaient aucun souci matériel, ils recevaient leur pain du ciel – la manne, le puits de Myriam les suivait miraculeusement et leur procurait de l’eau là où ils allaient, et les Nuées de Gloire les protégeaient de toute agression ainsi que de la chaleur du soleil.

Mais tous ces miracles allaient disparaître dès qu’ils rentreraient dans la terre de Canaan : ils allaient devoir affronter eux-mêmes sept nations féroces, ils allaient devoir se préoccuper de leur nourriture et de leur gîte. Ils pouvaient donc légitimement craindre que cette nouvelle réalité les empêche de rester attachés au message spirituel de la Torah, et qu’elle finisse par les détourner de la volonté de D.ieu.

C’est pourquoi juste avant leur entrée dans le pays, Moïse leur annonce que, de façon régulière – tous les sept ans, ils allaient célébrer un événement qui leur ferait en quelque sorte revivre la révélation de D.ieu au mont Sinaï et qui renforcerait ainsi leur crainte de D.ieu et leur attachement à Sa volonté exprimée dans la Torah, ne permettant pas à leur motivation de se tarir.

Un enseignement pour la vie

Tout au long de l’année, nous avons des « rendez-vous » avec D.ieu qui, à l’instar du Hakhel, nous rappellent la proximité que nous avons ressentie avec Lui pendant Roch Hachana et Yom Kippour :

Chaque matin pendant la Tefila, nous faisons le vide dans notre esprit et nous nous concentrons exclusivement sur D.ieu, sur la façon dont Il règne sans partage sur l’univers entier et dont Il subvient aux besoins de chacune de Ses créatures ; chaque Chabbat, la communauté tout entière écoute solennellement la lecture de la Torah à la synagogue ; les Trois Fêtes (Souccot, Pessa’h et Chavouot) ainsi que les autres fêtes (‘Hanouka, Pourim, etc.) rythment notre année et nous rappellent que D.ieu est la source de notre joie et de notre liberté.

En accomplissant ces mitsvot de la Tefila quotidienne, du Chabbat et des Fêtes, nous gardons présente à l’esprit la bienveillante présence de D.ieu à nos côtés, et cela nous permet d’accomplir Sa volonté avec joie et motivation !1