Ce Chabbat, nous lisons les Parachioth de Matot et de Massei. C’est aussi le Chabbat qui précède et bénit le mois hébraïque de Ména’hem-Av.
Nos sages nous enseignent que les Parachioth sont en rapport avec la période de l’année dans laquelle elles sont lues. Nous devons donc trouver le lien entre les Parachioth de Matot et de Massei et le mois de Ména’hem-Av.
Nous avons coutume d’ajouter le mot « Ména’hem » au nom du mois de Av. Ainsi, ce mois se nomme Ména’hem-Av, dont le sens littéral est « [il] console le Père. » Le peuple juif console son Père Céleste. D.ieu, notre Père, a besoin d’être consolé, car selon nos sages, Il se lamente chaque jour en disant : « Malheur au père qui a exilé Ses enfants. »
Cette idée nous permet de comprendre le lien qui existe entre le mois de Ména’hem-Av et les Parachioth, lues cette semaine, Matot et Massei.
Chaque Juif espère recevoir la consolation. Mais il ne la recherche pas tant pour lui-même qu’il ne la désire pour son Père, D.ieu. Certains des sujets des Parachioth de Matot et de Massei mettent en relief cette idée.
La Paracha de Matot raconte comment D.ieu ordonna à Moïse de combattre le peuple de Midian. D.ieu dit à Moïse : « Exerce sur les Madianites la vengeance due aux enfants d’Israël. » Cependant, lorsque Moïse transmit le même commandement à Israël, il dit : « ... pour exercer sur Midian la vengeance de l’Éternel. » Le Midrache précise, en commentant ce passage, que Moïse dit au peuple juif : « Vous ne vengerez pas les hommes ; c’est le Créateur lui-même qui sera vengé par vos actes. »
Ce thème revient encore dans la Paracha de Massei, ainsi qu’il est écrit :
« Ne rendez pas impure la terre où vous habiterez, et dans laquelle Je résiderai ; car Je suis l’Éternel qui réside parmi les Enfants d’Israël. »
Le Midrache interprète ainsi ces versets :
« Les Juifs sont aimés de D.ieu. Et même lorsqu’ils sont impurs, la Présence Divine est parmi eux... Au moment où ils reviendront d’exil, la Présence Divine les accompagnera. »
Ainsi, l’exil n’affecte pas seulement le peuple juif ; la Divinité se trouve, aussi, en exil. La Délivrance sera alors celle du peuple juif et également celle de la Divinité. Or, il est évident que la Rédemption de la Présence Divineest primordiale. C’est pourquoi Ména’hem-Av – [il] console le Père – exprime la consolation de D.ieu.
Pourtant, il est étonnant de remarquer que « Ména’hem-Av » ne fait pas référence à la consolation des enfants – le peuple juif !
En fait, le peuple juif est tellement attaché à D.ieu qu’il ne considère pas ses aspirations, ses désirs et sa situation en exil comme les siens propres ; car si Israël est en exil, son Père – D.ieu – s’y trouve aussi forcément. Inversement, la consolation du Père sera systématiquement le réconfort de Ses enfants. De ce fait, nous ne saurions envisager la consolation des enfants qu’au moyen de Ména’hem-Av – la consolation du Père.
Adapté de Likoutei Si’hot vol. 23
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