Chers amis,
La période des Neuf Jours qui précèdent le 9 Av est la plus triste du calendrier juif.
L’esprit avec lequel il convient de la vivre est de se renforcer dans le bien pour justement sortir de cet exil, et en sortir l’univers entier.
L’éditorial de cette semaine ne sera exceptionnellement pas l’œuvre d’un membre de notre rédaction. Il s’agit de la traduction d’un post Instagram rédigé en hébreu par un restaurateur israélien suite à la mort tragique d’un jeune garçon de 14 ans, Shalom Dov Ber Lipsh, percuté par une voiture alors qu’il revenait de la campagne des téfiline vendredi dernier.
Puissent ces mots sincères émanant du cœur trouver le chemin de notre cœur et nous inciter, chacun à sa manière, à progresser soi-même et à aider les autres à faire de même pour pénétrer notre monde de plus de lumière et de bien, et ainsi transformer, une bonne fois pour toutes, Ticha beAv en Jour de Fête.
« Je n’arrive pas à sortir ta photo de ma tête »
L’hommage d’un Israélien à Shalom Dov Ber Lipsh, étudiant à la yéshiva
Vous devez comprendre ceci : un garçon religieux de 14 ans n’est pas un garçon de 14 ans comme les autres.
Il est pur, il n’a pas de passions ou d’envies ordinaires. Il n’attend pas d’avoir 15 ans pour aller déchirer Eilat. Ne lui prenez pas la tête avec le dernier style de jeans, et n’essayez pas de le convaincre quel chanteur est le meilleur : Eyal Golan ou Omer Adam. Il ne rêve pas de conquérir le monde, il veut juste ne faire qu’un avec lui et, avec son innocence, nous rappeler à tous ce qu’est l’essence de la vie, et qu’il n’est pas nécessaire de rêver d’une Jeep rutilante.
Avec son innocence et son charme inexplicable, il est sorti le jour peut-être le plus chaud de l’année pour nous encourager à faire la mitsva de mettre les téfiline. C’était le rêve de Shalom Dov Ber Lipsh, un garçon dont l’innocence l’enveloppait d’une aura magique réservée aux justes.
C’était un garçon qui n’abandonnait pas. Il sortait tous les jours et nous demandait de mettre les téfiline ! Cette innocence n’existe tout simplement pas dans notre univers. Tout ici est recouvert de rêves en plastique. Nous rêvassons à de fausses stars de télé-réalité alors que des anges marchent parmi nous. Je me souviens de ce garçon quand il passait par là avec ses amis et qu’il me demandait : « Tsadik, tu as déjà mis les téfiline aujourd’hui ? » Oui, dans la plupart des cas, j’ai menti. Et je le justifiais parce que j’étais moi aussi occupé à poursuivre mes faux rêves.
Demain, je mettrai les téfiline et je bénirai son âme.
Maintenant, c’est clair pour moi : les meilleurs nous sont enlevés.
D.ieu dans le ciel est en train de constituer une dream team, et tu en seras la vedette.
Je n’arrive pas à me sortir ta photo de la tête.
Veille sur nous, petit, et désolé. Désolé d’avoir été occupés avec nos mensonges alors que tu t’efforçais de tout recoller.
Puisse ta mémoire être une bénédiction.
Le chef Nir Shriki est traiteur à Kiryat Malachi, en Israël, où vivait Shalom Dov Ber Lipsh.