Si vous aviez la possibilité de préparer à l’avance les derniers mots que vous auriez à prononcer, quels seraient-ils ?

Seriez-vous indécis ? Est-ce que vous tergiverseriez ? Vous contenteriez-vous du grognement habituel à l’égard de votre conjoint en quittant la maison, ou prendriez-vous le temps de trouver quelque chose de significatif ?

Et le diriez-vous plus d’une fois ?

Moïse était sur le point de mourir. D.ieu l’en avait informé à l’avance pour qu’il puisse préparer le peuple à une transmission en douceur des pouvoirs exécutifs et pour qu’il puisse peser soigneusement son dernier message à son peuple. Tous les Juifs étaient présents lorsqu’il s’est avancé pour parler...

Il ne s’arrêta pas avant d’avoir prononcé tout le discours en soixante-dix langues !

Il parla.

Puis le répéta dans une autre langue.

Il le répéta ensuite dans une troisième langue.

Il ne s’arrêta pas avant d’avoir prononcé tout le discours dans chacune des soixante-dix langues fondamentales dans lesquelles les linguistes divisent le langage humain.

Pourquoi ?

Pour quelle raison aurait-il pu avoir besoin de traduire ces mots, aussi cruciaux soient-ils, dans toutes les langues connues de l’homme ? Les Juifs qui se tenaient autour de lui comprenaient tous l’hébreu, et je doute sérieusement qu’aucun d’entre eux n’ait été réconforté ou impressionné de l’entendre à nouveau en mongol ou en swahili.

Pour tous et pour tous les temps

Il est parfois difficile de réaffirmer le droit de la Torah à influencer la vie et l’époque des Juifs contemporains. Dans notre société qui fonctionne à toute vitesse et qui évolue encore plus vite, il est tentant de croire que toute ressemblance entre ces nomades du désert et nous-mêmes doit être purement accidentelle. Pourquoi devrais-je laisser le code mosaïque, avec ses apparentes superstitions et ses complexes alimentaires, affecter ma réalité ?

Moïse s’adressait à nous. Il a consacré le temps et l’effort de prononcer les mots de la Torah dans des langues et des langages que son public direct ne pouvait pas comprendre, afin de démontrer que les instructions et les leçons qu’il transmettait étaient pertinentes pour tous, dans tous les pays, à toute époque.

Quoi que je fasse dans la vie, quel que soit le jargon de mon travail ou le langage de la rue, je peux et je vais apporter ma Torah avec moi ; car après tout, Moïse parlait ma langue.