La réponse de la Rabbanit

Chers amis,

J’ai entendu récemment qu’il fut une fois demandé à la Rabbanit ‘Haya Mouchka, l’épouse du Rabbi, quelle était la qualité de son mari qui, selon elle, le définissait le plus.

Je suis tenté de finir cet éditorial sur la question : « Et vous, qu’auriez-vous dit ? » et de laisser la réponse de la Rabbanit pour la semaine prochaine.

Nous n’irons pas jusque-là, mais demandez-vous un instant ce que la Rabbanit a répondu.

La plupart de ceux à qui j’ai posé la question m’ont dit : « L’amour du prochain. » Et en effet, cela semble avoir été le moteur de toute l’action du Rabbi qui a consacré toute sa vie au service de son peuple, et au-delà, partout dans le monde avec les effets que l’on connait et qui ne cessent de s’amplifier.

Pourtant, selon le récit que j’ai entendu, la Rabbanit a répondu autre chose.

Elle a dit : « Sa émouna, sa foi. »

Cela peut sembler étrange de prime abord. Le Rabbi était évidemment un « homme de foi ». Mais nos sages nous disent que tous les Juifs sont définis comme étant « Maaminim benei maaminim – des croyants descendants de croyants ». A fortiori est-ce le cas des Justes dont la vie est faite de foi en D.ieu, de crainte de D.ieu et d’amour de D.ieu, enseigne le Tanya.

En fait, le Rabbi a lui-même enseigné que le rôle du « Moïse de la génération » est de rendre la foi en D.ieu manifeste chez les autres, et que telle était la tâche de son prédécesseur (et donc de lui-même).

Toutefois la foi du Rabbi avait un autre aspect. Ou plutôt un aspect plus profond.

Le Rabbi avait foi en nous.

Le Rabbi voyait en nous tous un potentiel dont nous-mêmes n’avons pas conscience, car il est justement au-delà de la compréhension et de la conscience. Le Rabbi voyait en nous une dimension divine que seule la foi peut appréhender. Il avait foi en notre capacité à avoir la foi, à être liés à D.ieu d’une manière que notre simple vie quotidienne basée sur la Torah et les mitsvot devienne un phare de lumière divine dans ce monde d’obscurité au bénéfice de toute l’humanité.

Et il s’est employé à nous aider à rendre cette foi manifeste et consciente en nous. La foi que nous pouvons effectuer l’œuvre du Créateur dans ce monde, et partager Sa joie dans son accomplissement jusqu’à ce que nous puissions dire : « Lorsque D.ieu fera revenir les captifs de Sion, nous aurons été comme dans un rêve. Alors notre bouche s’emplira de rire et notre langue d’allégresse... » (Psaume 126)

Chabbat Chalom !


Emmanuel Mergui
au nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org