Cette année à Jérusalem !

Chers amis,

Il est écrit qu’après avoir obtenu de son fils Joseph la promesse qu’il serait enterré en Terre Sainte, notre Patriarche Jacob « s’est prosterné vers le sommet du lit » (Genèse 47,31). De là, enseignent les Sages du Talmud, nous apprenons que « la Présence Divine se trouve au-dessus de la tête d’un malade ».

Le monde est malade. Il n’y a pas lieu de s’étendre sur la situation actuelle. Tout le monde fait partie du monde. Tout le monde sait.

Mais le monde est en fait malade depuis bien longtemps, de différentes affections. Le monde « ne tourne pas rond » et se trouve dans la confusion, tant il a perdu sa perspective divine et morale.

Pourtant, aujourd’hui, c’est différent. C’est différent car, devant la menace de l’épidémie, ce monde qui était si bruyant, si tapageur, si désordonné, est soudain devenu vide et silencieux.

Soudain, l’humanité prend conscience qu’elle n’est rien de plus qu’une poterie brisée. Qu’un gazon desséché. Qu’un bourgeon fané. Qu’une ombre furtive. Qu’un nuage qui se dissipe. Qu’un vent qui passe. Qu’une poussière qui s’envole. Qu’un rêve qui s’évapore.

Ces mots sont issus de la prière des « Jours Redoutables » de Roch Hachana et Yom Kippour. Et la situation est certes redoutable. Et il nous appartient d’en prendre la mesure, de nous engager dans la prière pour la guérison des malades, pour la préservation des bien-portants, pour la survie de la paix et de l’économie, et aussi de respecter toutes les mesures mises en place par les autorités sanitaires pour endiguer la propagation de l’épidémie et ainsi sauver des vies.

Pourtant, nous ne devons pas oublier que nous ne sommes pas à Roch Hachana ni à Yom Kippour.

Nous sommes au mois de Nissan, le mois de la Délivrance et des miracles, à la veille de Pessa’h où nous allons revivre la Sortie d’Égypte et manger le Pain de la Foi et le Pain de la Guérison.

En ce mois de révélation où la Présence Divine se trouve au-dessus de la tête d’un monde malade, élevons notre regard et sachons la percevoir, sachons la reconnaître, et faisons-Lui une place dans notre confinement en ajoutant ou en améliorant une mitsva, en étudiant la Torah, en faisant œuvre de bienfaisance envers ceux qui ont besoin d’aide matérielle, spirituelle ou morale pour célébrer dignement la fête.

Soyons résolus à faire de nos demeures un lieu de sainteté qui pourra, comme lors de la Sortie d’Égypte, accueillir la révélation de l’Essence divine, avec la venue de Machia’h.

Ce dimanche sera le 11 Nissan, le 118ème anniversaire de la naissance du Rabbi. Nul doute que ce jour de vie sera porteur d’une bénédiction à la mesure de la situation, comme un rayon de lumière jaillissant dans l’obscurité, et que, de là, nous entrerons dans la fête de Pessa’h avec rien d’autre que des bonnes nouvelles.

« Cette année à Jérusalem ! »

Chabbat Chalom et ‘Hag Saméa’h,


Emmanuel Mergui
Au nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org