Pourquoi le monde n’est pas (encore) un sanctuaire ?

Chers amis,

Un intéressant miracle est relaté dans la lecture de la Torah de cette semaine : lorsque D.ieu parlait avec Moïse à l’intérieur de la Tente d’Assignation qui constituait l’élément central du Sanctuaire, Sa voix avait la même puissance que lors du Don de la Torah, et pourtant elle ne s’entendait pas de l’extérieur, le son s’arrêtait net à l’entrée de la tente.

Quelle était la raison de ce grand miracle ?

Après les Dix Commandements, la voix divine qui avait retenti au Sinaï s’était également arrêtée, mais dans le temps. La raison est simple : si la voix de D.ieu s’était prolongée indéfiniment, nous n’aurions jamais eu le libre arbitre de choisir l’inverse de Sa volonté. Or le libre arbitre est un principe fondamental du service de D.ieu.

C’est pour cette même raison que la voix de D.ieu s’interrompait ici dans l’espace lorsqu’Il parlait à Moïse, en ne sortant pas du Sanctuaire : si la voix avait pu s’entendre à l’extérieur, le monde entier aurait été transformé en Sanctuaire. Les Enfants d’Israël auraient alors perdu tout libre arbitre, et leurs accomplissements n’auraient pas constitué un « service de D.ieu ».

Le Midrash nous enseigne que D.ieu voulut avoir « une résidence dans les degrés inférieurs de la Création », c’est-à-dire parmi les êtres humains dotés du libre arbitre et d’un mauvais penchant qui leur permettent de choisir le mal et qui leur donnent un mérite lorsqu’ils choisissent le bien.

Il y a des moments dans la vie où l’on est un peu comme « au mont Sinaï » ou « à l’intérieur du Sanctuaire » : ce sont les moments où l’on se tient en prière devant D.ieu, ou bien lorsque l’on étudie la Torah. Ces moments constituent les « degrés supérieurs » de notre vie. Dans ceux-ci, D.ieu est comme « chez Lui », ils sont comme « une résidence » pour Lui.

Et il y a d’autres moments de la vie où l’on est loin de cette sainteté, et où « l’on ne perçoit pas la voix de D.ieu ». Ce sont nos propres « degrés inférieurs », et notre mission est de travailler à y faire résonner la voix de D.ieu en nous comportant scrupuleusement selon la loi de la Torah. Alors ces moments deviennent, eux aussi, une « résidence pour D.ieu ».

Chabbat Chalom !


Emmanuel Mergui
au nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org